Cela fait maintenant 34 ans que je prêche, et c’est toujours aussi difficile – et gratifiant – que lorsque j’ai commencé.
Je peux penser à quelques raisons.
Quand il s’agit de prêcher, c’est le texte qui commande, pas le prédicateur. Je ne peux pas vous dire combien de fois j’ai abordé un texte avec une idée prédéterminée de ce qu’il dit. En examinant le texte, je suis souvent surpris qu’il ne dise pas ce que je pensais. À ce moment-là, je suis confronté à un dilemme : soit j’essaie de faire entrer le texte dans ce que je veux qu’il dise – mauvaise idée ! – ou bien je laisse le texte façonner le sermon. Il peut sembler que le prédicateur contrôle ce qui est dit dans un sermon, mais une bonne prédication permet toujours au texte de conduire ce qui est dit. La prédication exige une soumission permanente de la part du prédicateur.
Et ce n’est pas tout, l’Esprit est également impliqué. Dans son précieux ouvrage intitulé Preaching and Preachers, Martyn Lloyd-Jones affirme que certains prédicateurs ont tendance à se fier à leur propre préparation et rien de plus. D’autres ont tendance à se fier à l’inspiration du Saint-Esprit et rien de plus. « Mais il ne doit pas y avoir de ‘soit l’un/soit l’autre’ ici ; c’est toujours ‘les deux/et’. Ces deux choses doivent aller de pair. » Comme l’a dit Paul, « Notre Évangile vous est parvenu non seulement en paroles, mais aussi en puissance et dans l’Esprit Saint, et avec une pleine conviction » (1 Thessaloniciens 1.5). Une bonne prédication implique toujours le Saint-Esprit. Le prédicateur ne peut pas le faire de lui-même. Le Saint-Esprit doit être impliqué, sinon la prédication tombe à plat.
Et puis il y a la propre âme du prédicateur. Vous pouvez réparer une voiture ou réconcilier un compte bancaire avec un cœur rebelle, mais il est difficile de prêcher avec un cœur qui n’est pas soumis à Dieu. Le prédicateur doit marcher avec Dieu, absorber le message du texte, demander de l’aide dans la prière, et vivre dans l’obéissance. Vous ne pouvez pas envoyer tout cela par la poste. Heureusement, Dieu utilise des prédicateurs imparfaits, mais une bonne prédication exige une marche étroite avec Dieu.
La prédication exige également que l’on ait de l’amour pour les auditeurs. La meilleure prédication est pastorale. Les bons sermons ne sont pas prêchés à un public abstrait. Ils sont prêchés à un groupe particulier de personnes ayant des besoins particuliers. Les meilleurs prédicateurs connaissent et aiment les personnes qui vont entendre le sermon, et sont motivés pour guider ces personnes à travers le sermon.
Au fil des années, les prédicateurs peuvent et doivent s’attendre à s’améliorer dans l’art de la prédication. Nous devons nous attendre à devenir plus familiers avec le texte et meilleurs dans l’art de développer et de délivrer un sermon.
Mais nous ne nous améliorerons jamais dans certains domaines de la prédication. Nous commencerons toujours dans une attitude de soumission au texte, avec un besoin de l’aide du Saint-Esprit, avec le besoin d’une marche plus étroite avec Dieu, et avec un groupe de personnes qui ont besoin de notre amour.
Pour ces raisons, prêcher ne devient qu’un peu plus facile. Et cela ne me dérange pas. J’aime la discipline régulière qui consiste à marcher avec Dieu, à attendre ce qu’il va faire, puis à voir le Saint-Esprit se manifester et nous surprendre. Telle est l’aventure et l’émerveillement de la prédication.
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Darryl Dash est l'auteur de How to Grow: Applying the Gospel to ALL of Life. Il est pasteur de la Liberty Grace Church à Toronto. Il est également cofondateur de Gospel for Life et directeur de l'Advance Church Planting Institute. Il est titulaire d'un doctorat en ministère du Gordon-Conwell Theological Seminary et compte plus de 25 ans d'expérience dans le ministère. Darryl est marié à Charlene et a deux enfants adultes, Christy et Josiah. Vous pouvez trouver Darryl en ligne sur DashHouse.com.