Persévérance, perfection et apostasie

John MacArthur, Demeurez fermes : vivre dans une culture postchrétienne, trad. Antoine Doriath, Éditions Impact, 2021, p. 123-127.

Au chapitre 17, section 1, la Confession de Westminster déclare : « Ceux que Dieu a acceptés dans son Bien-Aimé, qu’il a efficacement appelés et sanctifiés par son Esprit, ne peuvent déchoir de l’état de grâce, ni entièrement ni définitivement ; mais ils y persévéreront certainement jusqu’à la fin et seront éternellement sauvés. »

L’Écriture est pleine de promesses qui ont conduit à ce credo et à cette conviction. La Bible est claire sur la persévérance des saints – la promesse que ceux qui sont vraiment sauvés seront amenés dans la gloire éternelle. Jésus déclare : « Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main du Père » (Jn 10.27-29). Celui que Dieu donne au Fils en tant que membre de l’épouse du Fils (l’Église) sera présent au festin des noces dans la gloire. Le Seigneur promet :

Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi ; car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de tous ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6.37-40 ; voir aussi Jn 17.6,9,12).

Dans 1 Corinthiens 1.7-9, Paul affirme cette glorieuse vérité : « … de sorte qu’il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ. Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. » Il a donné une garantie semblable aux Thessaloniciens : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irréprochable, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera » (1 Th 5.23,24). Telle est la promesse de Dieu à ses rachetés. Une autre précieuse promesse clôt l’épître de Jude : « Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irréprochables et dans l’allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles ! Amen ! » (Jud 24,25.)

La persévérance, pas la perfection

L’Écriture nous promet que la vie éternelle est indiscutablement éternelle. Les théologiens de Westminster ont très bien compris cette révélation, mais ils ont également compris ce que la persévérance ne signifie pas. Elle ne veut pas dire que les chrétiens ne manqueront jamais à leurs obligations dans le domaine de l’obéissance ni que ces lacunes ne seront pas graves. Parmi les Corinthiens, Paul avait remarqué la présence de nombreux faibles et malades, et que certains étaient même morts pour avoir fait un mauvais usage du repas du Seigneur (1 Co 11.29,30). C’est pour cette raison que la Confession de Westminster déclare également :

Néanmoins, à cause des tentations du diable et du monde, de la prédominance de ce qui reste en eux de corruption, et de leur négligence des moyens de sauvegarde, les saints peuvent tomber dans de graves péchés et y demeurer un certain temps ; ils provoquent de la sorte le déplaisir de Dieu et attristent son Saint-Esprit ; ils en viennent à se priver, en quelque sorte, de leurs grâces et de leurs soutiens ; ils ont le cœur endurci et la conscience meurtrie ; ils blessent et scandalisent les autres et appellent sur eux-mêmes des jugements temporels (XVII.3).

En d’autres termes, les théologiens ont compris que la persévérance dans la foi ne signifie pas la perfection. Même si les croyants peuvent pécher sérieusement et de manière répétée, il y a certaines choses qu’ils n’abandonneront jamais. Ils ne céderont pas à la pleine domination du péché. Ils ne perdront pas confiance dans le Seigneur ni dans l’Évangile. Ils ne fuiront pas la sainteté et n’embrasseront pas pleinement l’iniquité.

Et si quelqu’un qui avait professé la foi tourne plus tard le dos à l’Évangile, ce n’est pas une preuve d’échec de la vie éternelle, mais plutôt la preuve d’une foi superficielle. Comme l’écrit Jean dans sa première épître : « Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres » (1 Jn 2.19). L’abandon de l’Évangile est la preuve que la vraie foi n’a jamais été présente initialement – s’ils avaient cru, ils seraient restés. Comme ils sont partis, nous pouvons dire avec confiance qu’ils n’ont jamais cru véritablement.

S’il était possible que les croyants perdent le salut, nous le perdrions certainement. Ceux qui croient possible de perdre l’éternité fondent la sécurité de leur salut sur leur propre force et leur discipline personnelle – ce qui indique qu’ils ont une notion déformée de la faiblesse de la chair de l’homme et de sa volonté. Ils se sont mépris sur le sens des paroles de Christ, qui a dit : « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Mt 24.13). Si c’était à nous de nous accrocher à la foi par nos propres forces, nous n’aurions aucun espoir d’atteindre le ciel. Nous ne nous maintenons pas nous-mêmes dans la foi. Nous sommes au contraire en sécurité parce que nous possédons une foi persévérante qui appartient à la vie éternelle.

La doctrine de la persévérance enseigne que la vie qui vient de Dieu est permanente. De nombreux textes de l’Écriture enseignent ce concept. Pour nos besoins, nous nous concentrerons sur 1 Pierre 1.3-9 :

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir ; il vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps ! C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Vous l’aimez sans l’avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie merveilleuse et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi.


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John MacArthur
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John MacArthur est le pasteur-enseignant de la Grace Community Church à Sun Valley, en Californie, ainsi qu’un auteur, conférencier, chancelier de la Master’s University and Seminary et professeur principal du ministère des médias Grace to You.

Published By: John MacArthur

John MacArthur est le pasteur-enseignant de la Grace Community Church à Sun Valley, en Californie, ainsi qu’un auteur, conférencier, chancelier de la Master’s University and Seminary et professeur principal du ministère des médias Grace to You.