La connaissance contre la sagesse

John MacArthur, Marcher avec Christ, trad. Samuel Coppieters, Marie-Andrée Gagnon, Andrée Legault, Éditions Impact, 2021, p. 163-164, 165-166.

Prenez-donc garde de vous conduire avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des sages ; rachetez le temps, car les jours sont mauvais. C’est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. (Ephésiens 5.15-17)

On traite communément d’insensés ceux qui agissent sans réfléchir et de façon irresponsable. Mais l’Écriture définit l’insensé comme quelqu’un qui « dit dans son cœur : Il n’y a point de Dieu ! », qui est moralement corrompu, et qui « commet des choses abominables » (Ps 14.1). L’insensé est celui qui parle et agit comme s’il n’y avait pas de Dieu – qu’il soit athée en pratique ou théologiquement seulement, ou les deux à la fois. Le suprême insensé est celui dont les habitudes de penser et de vivre s’opposent à Dieu.

Parce que les hommes sont nés séparés de Dieu et avec un cœur qui lui est naturellement hostile (Ro 5.8,10 ; Ép 2.3 ; Col 1.21), ils sont insensés dès la naissance. « Ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous » (Ro 1.21,22). « L’homme naturel n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Co 2.14). L’homme naturel est sens dessus dessous dans les choses les plus importantes de sa vie. En conséquence, il prend la folie pour de la sagesse, et la sagesse pour de la folie…

La croissance de la connaissance

L’impie ne hait pas la connaissance pratique et factuelle. Au contraire, il s’enorgueillit de tout ce qu’il sait. Quelqu’un a estimé que si on représentait toute la connaissance accumulée du début de l’histoire connue jusqu’à 1845 par une ligne de 2,5 cm, on devrait représenter ce que nous avons appris de 1845 à 1945 par une ligne de 7,5 cm, et ce que nous avons appris de 1945 à 1975 par une de près de 170 m. Et de 1975 à la fin du siècle la proportion est certainement encore plus démesurée. Dans son bestseller Critical Path (1982), l’inventeur, innovateur et mathématicien Buckminster Fuller a présenté la courbe de croissance des connaissances, révélant que l’acquisition de connaissances depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale est passée d’un doublement à chaque centenaire à un doublement à chaque 25 ans et continuera de s’accélérer pour s’approcher d’une courbe en forme de « J ». Depuis les années 2010, « la présence de nanotechnologies a doublé chaque deux ans et les connaissances cliniques chaque 18 mois. La moyenne de la connaissance humaine, quant à elle, double chaque 13 mois », souligne David Russell Schilling. De plus, IBM a prévu qu’Internet permettrait éventuellement le doublement des connaissances chaque 12 heures (Voir David Russell Schilling, « Knowledge Doubles Every 12 Months, Soon to Be Every 12 Hours »). Mais peu de gens prétendraient que ce bond incroyable en connaissances scientifique, technologique et autres s’est accompagné d’un bond égal en bon sens commun – sans même parler du bon sens spirituel et moral. Il semblerait plutôt que la compréhension qu’a l’homme de ce qu’il fait et de ses raisons pour le faire diminue avec l’augmentation de sa connaissance pratique. Plus l’homme possède de ce savoir superficiel, moins il voit la nécessité du savoir qui ne vient que de Dieu.

La destinée des insensés est donc qu’« apprenant toujours, mais ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité » (2 Ti 3.7), ils « meurent par défaut de raison » (Pr 10.21), alors même qu’ils connaissent de plus en plus de choses. Ils deviennent en même temps plus intelligents et plus insensés. Leur folie leur vient du fait qu’ils se fient entièrement à leur connaissance purement humaine et rejettent la connaissance divine. La folie des hommes augmente avec leur connaissance seulement dans la mesure où ils se fient plus à eux-mêmes. L’homme naturel, non régénéré est atteint de cette folie congénitale et fatale parce qu’il ne veut pas se soumettre à Dieu. Il accumule un vaste savoir qui ne tient pas compte de Dieu, mais la compréhension spirituelle et la sagesse divine lui échappent. Il hait la vérité du péché et du salut.

Là où commence la sagesse

La sagesse commence avec la crainte du Seigneur (Pr 1.7), et continue par la reconnaissance de sa vérité et de ses voies. « Les justes, les sages, et leurs travaux, sont dans la main de Dieu » (Ec 9.1). C’est la voie de Dieu qui est la voie de la sagesse et de la vie. La seule puissance qui puisse surmonter la folie d’un homme et le tourner vers la sagesse est la conversion, le fait de s’approcher de Dieu par Jésus-Christ. Abandonner la folie pour la sagesse, c’est se détourner de soi-même pour se tourner vers Dieu. Et ce sont les Écritures, la Parole même de Dieu, « qui peuvent […] rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ » (2 Ti 3.15).


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John MacArthur est le pasteur-enseignant de la Grace Community Church à Sun Valley, en Californie, ainsi qu’un auteur, conférencier, chancelier de la Master’s University and Seminary et professeur principal du ministère des médias Grace to You.

Published By: John MacArthur

John MacArthur est le pasteur-enseignant de la Grace Community Church à Sun Valley, en Californie, ainsi qu’un auteur, conférencier, chancelier de la Master’s University and Seminary et professeur principal du ministère des médias Grace to You.