Lettre d’un père à sa fille (sur la vie dans un monde qui dégrade les femmes)

Chère Ava*,

Une partie de moi souhaiterait ne pas avoir à écrire cette lettre.

Si nous voulons vivre en tant que disciples de Jésus-Christ, nous devons faire face au monde tel qu’il est, et non tel que nous souhaiterions qu’il soit.

J’aimerais tant que nous vivions dans un monde où tous les hommes traitent toutes les femmes avec dignité et respect, à tout moment.

Hélas, ce n’est pas notre monde, du moins pas encore. S’il y a beaucoup de bien, de beauté et de vérité dans notre monde, nous savons tous deux qu’il est loin d’être parfait. Et donc, si nous voulons vivre en tant que disciples de Jésus-Christ, nous devons faire face au monde tel qu’il est, et non tel que nous souhaiterions qu’il soit.

C’est pourquoi je t’écris cette lettre.

Voici certaines choses que je veux que tu saches – non pas pour t’effrayer, mais pour te préparer :

Premièrement, notre monde est fondamentalement brisé.

Il est déchu. Ce n’est pas la façon dont Dieu veut qu’il soit. En particulier, nous le voyons dans la façon dont trop de garçons et d’hommes traitent les femmes et les filles comme des objets.

Qu’il s’agisse de paroles désobligeantes, menaçantes et dégradantes prononcées par des hommes à l’égard de femmes, ou de contacts physiques non désirés, ou, comme nous l’avons vu aux nouvelles, même de viol. Depuis qu’Adam et Eve se sont rebellés contre Dieu, l’humanité est désordonnée dans ses désirs et dans son comportement, y compris le comportement sexuel.

 Il y aura des garçons et des hommes qui essaieront de profiter de toi … tu devras être sage.

Cela signifie que tu dois être sage lorsque tu interagis avec les garçons et les hommes de notre culture. Maintenant, pour clarifier les choses, je ne veux pas dire d’être paranoïaque ou d’avoir peur : grâce à Dieu, il y a beaucoup d’hommes et de garçons bons dans ta vie, que ce soit en famille, à l’Église et à l’école. Il y a beaucoup d’hommes en qui tu peux et dois avoir confiance. Ils sont là pour t’aider et prendre soin de toi alors que tu grandis.

Et pourtant.

Il y aura des garçons et des hommes qui essaieront de profiter de toi. Ils essaieront de t’utiliser et peut-être même chercheront-ils à abuser de toi. C’est leur faute. Ils devraient avoir honte d’eux-mêmes et il faudrait les arrêter. Mais jusqu’à ce moment-là, tu devras être sage. Ta mère t’a bien enseignée à ce sujet. Souviens-toi de ses paroles : “Ton corps n’appartient qu’à Dieu, et à toi”. Sers-toi donc de ton intuition : si tu te sens mal à l’aise dans une situation donnée, alors pars. Fais attention aux personnes avec lesquelles tu passes du temps seule. Ne te mets pas dans des situations où tu es vulnérable.

Deuxièmement, notre culture moderne est fortement sexualisée.

Tu l’as constaté toi-même.

Dans notre culture actuelle, la valeur d’une femme est mesurée non, pas par son caractère, mais par son apparence. En fonction de la façon dont elle se mesure à l’image de la beauté véhiculée par notre culture. C’est si difficile à éviter, n’est-ce pas ? De WAP de Cardi B. à la publicité, aux vêtements et au maquillage, on veut te faire croire que ta valeur dépend de ton apparence « sexy » (pour le moins troublante).

Et je n’ai pas besoin de te dire quel piège cela représente pour tant de filles et de femmes. Elles se sentent obligées de se mesurer à une norme impossible à atteindre qu’aucun mortel ne peut atteindre. Sans parler de la haine et du dégoût de soi qui peuvent si facilement en résulter lorsque l’identité est liée à notre apparence.

Mais heureusement, il y a de l’espoir. La Bible raconte une meilleure histoire sur ton identité et ta valeur en tant qu’être humain.

N’oublie pas que c’est la vision de Dieu pour nous, qui compte : à ses yeux, nous sommes à son image, porteurs d’une immense valeur.

Lorsqu’il s’agit de ton identité, de qui tu es, rappelle-toi que c’est la vision de Dieu pour nous, qui compte : à ses yeux, nous sommes à son image, d’une valeur immense. En outre, en tant que chrétiens, nous sommes lavés de tout péché. Nous sommes des membres chéris de sa propre famille. Nous avons été ressuscités à une nouvelle vie spirituelle – nous ne sommes plus morts dans nos péchés – même si nous attendons d’être ressuscités physiquement au dernier jour. Notre identité est en sécurité en Lui.

Et si ton identité est assurée alors tu ne cours pas après l’affirmation ou les applaudissements du monde. Tu ne seras pas tentée de faire des choses simplement pour t’adapter aux gens qui t’entourent, des choses que tu pourrais regretter plus tard. Tu seras capable de t’accrocher à ce qui honore Dieu, à ce qui est pur et à ce qui est vraiment beau.

Troisièmement, tourne-toi vers Dieu pour tes besoins les plus profonds.

Tant de personnes – y compris les femmes et les filles – aspirent à l’amour et à l’affirmation des garçons et des hommes. Bien que Dieu ait fait de nous des êtres relationnels, le fait de se tourner d’abord vers d’autres personnes – y compris les petits amis et les maris – pour satisfaire tes besoins émotionnels finira par te faire sentir vide et insatisfaite. Seul Dieu peut répondre à nos besoins émotionnels les plus profonds. Comme l’a dit un homme célèbre : nos cœurs sont agités jusqu’à ce qu’ils trouvent leur repos en Lui.

Quatrièmement, célèbre le point de vue de Dieu sur le sexe.

Comme je l’ai écrit à tes frères, le sexe n’est pas un jouet ou un jeu auquel on s’adonne avec n’importe qui et n’importe quand, mais un don précieux que l’on ne doit partager qu’avec la personne la plus intime : le conjoint. Notre monde considère cette vision chrétienne du sexe comme démodée et oppressive, mais c’est tout le contraire. Lorsqu’il est utilisé selon les instructions de notre Créateur, le sexe est incroyablement merveilleux et libérateur. Mais lorsqu’il est utilisé contre son bon dessein, il peut être véritablement destructeur et blessant. En fait, c’est parce que notre culture a rejeté la vision divine du sexe que les jeunes filles et les femmes sont davantage exposées au danger et aux agressions sexuelles.

Cinquièmement, regarde Jésus et la façon dont il a traité les femmes comme l’indicateur de ta dignité.

Jésus a traité les femmes avec la dignité qu’elles méritaient – une dignité qui leur revient du fait qu’elles sont des êtres humains, créés à l’image de Dieu. Tu n’es ni inférieure, ni moindre qu’un homme. De plus, Jésus t’aime tellement qu’il a donné sa vie précieuse et infinie pour te sauver. La vie éternelle t’a été offerte ainsi qu’à toutes les femmes, comme elle l’a été aux hommes. N’oublie jamais cela.

Sixièmement, sois un modèle et mets-toi au service de ceux qui t’entourent.

Je sais qu’en ce moment, tu nages à contre-courant. Tu ressens la pression de notre culture sexualisée. Tu te bats pour rester fidèle à Jésus dans un monde qui le rejette. Et pourtant, en continuant à avoir confiance en Lui, tu peux avoir un impact. En restant fermement à contre-courant de notre culture, tu sers ceux qui t’entourent. Tu leur montres qu’il existe une autre façon de vivre. Une meilleure façon.

Bien sûr, ils ne le voient peut-être pas tout de suite. Pour l’instant, ils te considèrent probablement comme la perdante de la culture qui ne profite pas de tous les plaisirs. Mais avec le temps, beaucoup d’entre eux goûteront tristement le fruit amer de la révolution sexuelle. Beaucoup commenceront à se demander, s’il n’y a pas une meilleure façon de vivre sa vie et la sexualité. Et avec le soutien de Dieu, tu peux être celle vers laquelle ils se tourneront. Tu peux leur montrer le chemin – le chemin qui ne mène pas à la douleur et à la tristesse, mais à la vie et à la joie. La voie de la vraie satisfaction, du sens et du but : la voie de Dieu en Jésus-Christ.

Septièmement, connais la vraie beauté et cherche à l’atteindre de tout ton cœur.

Il existe une beauté plus profonde, plus précieuse, que nous devrions tous rechercher.

Comme je l’ai mentionné précédemment, l’idée que se fait notre culture de la beauté commence et se termine par l’apparence physique. Il n’est pas surprenant que les jeunes filles et les femmes du monde entier dépensent des milliards de dollars par an, pour essayer de se rendre aussi belles physiquement que possible. Hélas, elles courent après la mauvaise beauté.

Pour être clair, je ne dis pas qu’il y a quelque chose de mal à se faire belle. Mais je pense qu’il y a une beauté plus profonde, plus précieuse, que nous devrions tous rechercher : la beauté intérieure du caractère intérieur (1 Pierre 3.4). C’est une beauté qui ne se fanera jamais et ne vieillira pas. Tu ne te sentiras jamais sous pression à cause d’elle. Tu ne mourras pas de honte comme ceux qui comptent sur leur apparence vieillissante comme source de beauté. C’est cette beauté intérieure qui te rendra vraiment belle.

Et alors que tu traverses ton adolescence avec toutes ses pressions, ses hormones, ses joies et ses défis, accroche-toi à Jésus. C’est un homme qui ne te laissera jamais, jamais, tomber. Il répondra à tes besoins les plus profonds. Il assure tes arrières. Maintenant et pour toujours.

Avec amour,

Papa

Première publication sur akosbalogh.com

* J’ai changé le nom de ma fille pour protéger sa vie privée.

Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Australia. La traduction est publiée ici avec permission.

Akos Balogh
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Akos Balogh dirige le External Engagement Team à Moore Theological College. Il est marié avec Sarah, et ils ont trois enfants. Il est né à Budapest, et il a été béni d’avoir pu venir en Australie comme réfugié en 1981. Il est arrivé à la foi vers la fin de son école secondaire, à travers l’influence des amis, de la famille, et de l’enseignement de la Bible à l’école. Après, il a étudié l’Ingénierie Aerospatiale à UNSW, avant de travailler dans la RAAF pendant cinq ans. Après avoir complété son Bac en Divinité de Moore Theological College, il a ensuite eu la joie de servir avec AFES pendant six ans, à l’Université Southern Cross a Lismore. Il a aussi une Maitrise Classique (Théologie), et il a été PDG de TGCA. Akos  un blog hebdomadaire à akosbalogh.com. Vous pouvez communiquer avec lui sur twitter via @akosbaloghcom.



Published By: Akos Balogh

Akos Balogh dirige le External Engagement Team à Moore Theological College. Il est marié avec Sarah, et ils ont trois enfants. Il est né à Budapest, et il a été béni d’avoir pu venir en Australie comme réfugié en 1981. Il est arrivé à la foi vers la fin de son école secondaire, à travers l’influence des amis, de la famille, et de l’enseignement de la Bible à l’école. Après, il a étudié l’Ingénierie Aerospatiale à UNSW, avant de travailler dans la RAAF pendant cinq ans. Après avoir complété son Bac en Divinité de Moore Theological College, il a ensuite eu la joie de servir avec AFES pendant six ans, à l’Université Southern Cross a Lismore. Il a aussi une Maitrise Classique (Théologie), et il a été PDG de TGCA. Akos  un blog hebdomadaire à akosbalogh.com. Vous pouvez communiquer avec lui sur twitter via @akosbaloghcom.