Plusieurs d’entre nous ont dû faire face à certaines souffrances dans les derniers mois et nous pouvons voir que cette souffrance se manifeste de plusieurs formes durant cette pandémie. Nous connaissons tous une personne qui a perdu son emploi. Nous connaissons tous quelqu’un à qui l’on a refusé sa cérémonie de graduation. Nous connaissons tous quelqu’un qui a perdu un être cher et qui n’a pas pu l’enterrer et en faire le deuil convenablement. Il n’y a aucun doute que la souffrance a pris plusieurs nouvelles formes à travers cette saison de vie.
Malheureusement, plusieurs d’entre nous sont incapables de faire le deuil de nos souffrances comme nous le ferions habituellement avec la présence et le soutien des autres. Alors j’ai voulu évoquer le livre A Severe Mercy par Sheldon Vanauken comme un confort potentiel. Dans celui-ci, nous pouvons trouver l’histoire d’un couple non chrétien, profondément en amour, qui arrive à connaître Jésus à travers leur rencontre avec C.S. Lewis. Comme l’histoire se déroule, la femme de Sheldon décède dans sa trentaine, le laissant méditer sur la nature de la souffrance et réfléchissant sur Dieu au milieu de cette souffrance.
C.S. Lewis écrit à Sheldon après la mort de sa femme en disant, « vous avez été traité avec une miséricorde sévère » (210). Et c’était cette phrase qui est restée avec moi. Elle est restée avec Sheldon aussi. Il reflète sur la phrase quand il dit, « c’était la mort – la mort de [ma femme] – qui était une miséricorde sévère. Il n’y a aucun doute que Lewis disait particulièrement ceci. Cette mort si pleine de souffrance pour nous deux, la souffrance qui a bouleversé ma vie, était tout de même une miséricorde sévère. Une miséricorde aussi sévère que la mort, une sévérité aussi miséricordieuse que l’amour » (211).
Sheldon vient à réaliser d’une manière étrange que la permission que Dieu a accordée à la mort de sa femme bien-aimée était une miséricorde sévère envers lui. Il a réalisé que sa foi et sa confiance en Dieu n’étaient pas plus profondes qu’un pouce à son meilleur et que la mort de sa femme l’a forcé à se tourner vers Christ pour l’enraciner dans son amour, une miséricorde sévère, en effet.
Et je crois que ceci nous pointe à une réalité de souffrance que nous devons tous reconnaître. La permission que Dieu accorde à nos souffrances est en réalité sa « miséricorde sévère » pour nous qui nous amène plus près dans la communion avec Lui. Même dans la souffrance, Dieu est un Dieu de grâce qui utilise la souffrance pour nous ramener plus près de lui, le grand consolateur.
Dans le livre The Problem of Pain, C.S. Lewis écrit, « Dieu nous chuchote dans nos plaisirs, parle à notre conscience, mais crie dans nos douleurs : c’est son mégaphone pour ébranler un monde sourd » (91). En fait, Dieu utilise notre souffrance pour se révéler à nous et pour nous amener la joie durable de la vie avec Lui.
Nous pouvons voir ce thème dans les Écritures autant que lorsque Paul nous dit que la force de Christ se montre parfaite dans nos faiblesses (2 Cor 12.9). De la même manière, parmi les réalités de la persécution – qui auraient certainement impliqué la mort de certains confrères dans la foi – il mentionne aux Philippiens « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil 4.4). Ceci est seulement possible lorsque la souffrance est comprise et assimilée comme une « miséricorde sévère », lorsque la souffrance est pertinemment vue comme « le mégaphone de Dieu pour provoquer un monde sourd ».
Alors, au milieu de votre souffrance, je veux vous encourager avec la connaissance qu’à travers celle-ci, Dieu veut vous ramener à lui-même. Au milieu de votre épreuve, Dieu vous « couvrira de ces plumes et que sous ses ailes vous trouverez refuge » (Psaume 91.4).
J’ai écrit ci-dessous une prière que vous trouverez peut-être utile alors que vous avez de la difficulté à trouver les mots à amener devant Dieu dans cette saison.
Prière :
Père Éternel, je prie que tu puisses me permettre de faire confiance au fait que la souffrance que je vis est ta miséricorde sévère envers moi. Seigneur, je prie que tu me réconfortes au milieu de cette saison dans ma vie. Donne-moi d’avoir la foi pour croire que dans ma faiblesse ta grâce est rendue parfaite.
Je prie que tu puisses m’aider à regarder vers Jésus qui a souffert pour moi. Amène-moi plus près de Lui à travers cela. Seigneur, je prie que tu puisses m’aider, par ton Saint-Esprit, à croire à ta promesse dans les Écritures qui dit que toutes choses concourent au bien de ceux qui t’aiment. Père, je sais qu’il n’y a rien de mieux que de te connaître. Aide-moi, Seigneur, dans ma souffrance à grandir dans ma relation avec toi. Amen.
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Matthew Crocker (MDiv, Regent College) vit à Vancouver, en Colombie-Britannique, où il occupe le poste de directeur des ministères de la jeunesse pour Christ City Church.