La prière et le contentement

John C. Ryle, Un appel à la prière, Impact Héritage, 2021, p. 39-42.

Un monde rempli de chagrin

Je vous demande si vous priez, parce que la prière est l’une des meilleures recettes pour le bonheur et le contentement.

Nous vivons dans un monde où le chagrin abonde, et il en a toujours été ainsi depuis que le péché y est entré. Il n’y a pas de péché sans tristesse; et jusqu’à ce que le péché ait été chassé du monde, c’est en vain qu’un homme espérera échapper à la douleur.

Il va sans dire que la coupe de chagrin des uns est plus grande et plus amère que celle des autres. Cependant, bien peu parviennent à vivre longtemps sans éprouver une forme ou une autre de douleur ou d’inquiétude. Nos corps, nos biens, nos familles, nos enfants, nos parents, nos employés, nos amis, nos voisins, nos carrières, toutes ces choses sont autant de sources d’inquiétude et de chagrin. La maladie, la mort, les échecs, les contrariétés, les départs, les séparations, l’ingratitude, la calomnie sont des faits courants de la vie, et nous ne pouvons pas la traverser sans que tôt ou tard, ils se manifestent. Plus nos affections sont grandes, plus nos douleurs sont profondes ; plus nous aimons, plus nous aurons à pleurer.

La réponse au chagrin

Or, comment réussir à nous maintenir dans le contentement, dans un monde tel que le nôtre? Comment traverser cette vallée de larmes avec le moins de peine possible ? Je ne connais aucun moyen préférable à l’habitude d’accepter tout de la main de Dieu avec prière. Voici le simple avertissement que la Bible donne tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Que dit le psalmiste ? « Et invoque-moi au jour de la détresse, je te délivrerai et tu me glorifieras » (Ps 50.15). « Remets ton sort à l’Éternel, et il te soutiendra, il ne laissera jamais chanceler le juste » (Ps 55.23). Que dit l’apôtre Paul ? « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Ph 4.6,7). Que dit encore l’apôtre Jacques ? « Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu’il prie » (Ja 5.13).

C’est la constante pratique de tous les saints dont l’histoire nous est rapportée dans les Écritures. C’est ce qu’a fait Jacob quand il craignait son frère Ésaü. C’est ce qu’a fait Moïse, quand le peuple était sur le point de le lapider dans le désert. C’est ce qu’a fait Josué, quand Israël a été battu devant Aï. C’est ce qu’a fait David, quand il était en danger à Keïla. C’est ce qu’a fait Ézéchias, quand il a reçu la lettre de Sanchérib. C’est ce qu’a fait l’Église, quand Pierre a été mis en prison. Enfin, c’est ce qu’ont fait Paul et Silas, quand ils étaient prisonniers à Philippes.

Trouver un ami en Jésus

Le seul moyen pour être réellement heureux dans un monde comme le nôtre, c’est de remettre toutes choses à Dieu. Ce sont les efforts qu’ils font pour porter leurs propres fardeaux qui rendent si souvent les fidèles tristes; alors que s’ils voulaient seulement mettre Dieu dans la confidence de leurs inquiétudes, ils les rendraient capables de les supporter, aussi facilement que Samson s’est chargé des portes de Gaza.

Il y a un ami toujours prêt à nous aider, si nous voulons seulement verser nos chagrins dans son sein. Un ami qui a eu pitié du pauvre, du malade et de l’affligé, quand il était sur la terre. Un ami qui sait ce qu’est le cœur de l’homme, car il a vécu comme homme pendant trente-trois ans parmi nous. Un ami qui peut pleurer avec ceux qui pleurent, car il était homme de douleur, sachant ce qu’est l’abattement. Un ami capable de nous secourir, car il n’y a jamais eu de souffrance terrestre qu’il n’ait pu guérir. Cet ami, c’est Jésus-Christ, et le moyen d’être heureux consiste à entretenir une communion à cœur ouvert avec lui. Oh ! puissions-nous être tous comme ce pauvre chrétien, qui répondait seulement quand on le menaçait et qu’on le frappait : « Je le dirai au Seigneur ! »

Jésus peut rendre heureux tous ceux qui se confient en lui et s’adressent à lui, quelle que soit leur condition extérieure. Il peut leur donner la paix du cœur dans une prison, le contentement au sein de la pauvreté, la consolation dans le dénuement, la joie au bord de la tombe. II y a une puissante plénitude en lui pour tous les membres fidèles de son corps, plénitude toujours prête à se répandre sur ceux qui la lui demanderont en priant. Oh ! si les hommes pouvaient comprendre que le bonheur ne dépend pas des circonstances extérieures, mais seulement de l’état de leur cœur !

Les effets de la prière

La prière peut alléger pour nous les croix, aussi lourdes soient-elles. Elle peut amener à nos côtés et à notre aide Celui qui les portera. La prière peut ouvrir devant nous une porte, quand notre chemin semble complètement fermé. Elle peut nous susciter Celui qui nous dira : «Voici ton chemin, marches-y. » La prière peut faire luire un rayon d’espérance, quand tous nos espoirs terrestres semblent perdus à jamais. Elle peut faire descendre jusqu’à nous Celui qui nous dira : « Je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point. » La prière peut nous procurer du soulagement, quand ceux que nous aimons nous sont enlevés et que le monde ne nous semble plus qu’un désert. Elle peut nous donner Celui qui remplira le vide de nos cœurs en se donnant lui-même, et qui dira aux flots qui s’agitent au dedans de nous : « Paix, restez tranquilles. » Oh! puissions-nous ne pas être semblables à Agar dans le désert, qui avait tout près d’elle une source d’eau vive et qui ne la voyait pas !

Lecteur, je souhaite avec ardeur vous voir heureux. Je crois avoir mis devant vos yeux des choses qui méritent votre plus sérieuse considération : puissent-elles être bénies pour vos âmes ! Et je sais que pour ce faire, je ne peux vous adresser une question plus pertinente que celle-ci : « Priez-vous ? »


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Un appel à la prière

J. C. Ryle
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John Charles Ryle est né en 1816 à Macclesfield, en Angleterre. Il s’est converti en 1838 après avoir entendu une prédication sur Éphésiens 2. À l’âge de 64 ans, il est devenu évêque de l’Église anglicane de Liverpool. Il a gardé ce poste jusqu’à sa mort en 1900. J. C. Ryle était à la fois un pasteur, un écrivain et un grand défenseur de l’évangélisme naissant pendant les grands réveils du 18e siècle et du 19e siècle. Il a influencé son époque par sa prédication directe et vigoureuse.

Published By: J. C. Ryle

John Charles Ryle est né en 1816 à Macclesfield, en Angleterre. Il s’est converti en 1838 après avoir entendu une prédication sur Éphésiens 2. À l’âge de 64 ans, il est devenu évêque de l’Église anglicane de Liverpool. Il a gardé ce poste jusqu’à sa mort en 1900. J. C. Ryle était à la fois un pasteur, un écrivain et un grand défenseur de l’évangélisme naissant pendant les grands réveils du 18e siècle et du 19e siècle. Il a influencé son époque par sa prédication directe et vigoureuse.