Je suppose que nous savons tous qu’en tant que chrétiens nous sommes censés grandir, prendre de la maturité. Nous commençons comme enfants dans la foi, et avons besoin de nous développer en adultes. Les écrivains du Nouveau Testament insistent que nous devons tous faire cette transition de lait à viande, de la table des enfants au banquet des adultes. Et pourtant même quand nous sommes conscients de ce que nous devons passer à travers ce processus de maturation, beaucoup parmi nous sont portés à mesurer la maturité de mauvaises manières. Nous sommes facilement trompés. Ceci est spécialement vrai, je pense, dans une tradition telle que la Réformée qui (avec raison) place une grande emphase sur l’apprentissage et sur les vérités de la foi.
Paul, écrivant à Timothée, lui parle de la nature et du but de la Bible, et il dit, « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » Le mot « accompli » est en relation avec la maturité. Paul dit que Timothée, et par extension, moi et toi, et nous tous, sommes incomplets, non terminés, et immatures. La Bible est le moyen que Dieu utilise pour nous compléter, nous terminer, nous amener à la maturité.
La Bible est le moyen que Dieu utilise pour nous compléter, nous terminer, nous amener à la maturité.
Mais qu’est-ce que cela signifie d’être un chrétien mature? Je pense que nous avons la tendance à penser que les chrétiens matures sont ceux qui savent beaucoup de vérités concernant la Bible. Les chrétiens matures sont ceux qui connaissent leur théologie à fond. Mais regardez ce que Paul dit : « afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » Paul ne dit pas « afin que l’homme de Dieu soit accompli sachant les noms de tous les livres de la Bible en ordre inverse,» ou « que l’homme de Dieu soit accompli et capable d’expliquer et définir le supralapsarianisme par en opposition à l’infralapsarianisme. » Il ne dit pas, « que l’homme de Dieu soit accompli et capable de donner un schéma structurel de chacun des épîtres de Paul. » Ce sont tous de bonnes choses mais ce n’est pas l’emphase de Paul. Elles peuvent être des signes de maturité, mais elles peuvent aussi être des masques pour couvrir l’immaturité.
Quand Paul parle d’être accompli et mature, il pointe vers des actions, des faits, de « toute bonne œuvre. » La Bible a la puissance pour nous rendre mature, et à mesure que nous nous engageons à la lire, à la comprendre, et à l’obéir, nous grandissons nécessairement dans la foi. Cette maturité est démontrée dans les bonnes œuvres que nous faisons, plus que dans la connaissance que nous récitons. Et c’est exactement ce que Dieu veut pour nous – il veut que nous soyons matures et des gens qui faisons du bien en grandissant et qui trouvons nos délices en faisant du bien pour les autres. Cette emphase sur de bonnes œuvres est un thème signifiant dans le Nouveau Testament (voir Éphésiens 2.10; Tite 2.14, etc.) et la raison même pour laquelle Dieu nous a sauvés.
Ceci veut dire que la maturité spirituelle se démontre mieux par des actions que par des connaissances. Tu peux savoir tout ce qu’il y a à savoir concernant la théologie, tu peux être une théologie systématique ambulante, tu peux passer toute une vie à former d’autres personnes dans un séminaire, et toujours être terriblement immature. Tu vas demeurer immature si la connaissance que tu accumules ne te pousse pas à faire du bien aux autres. Les chrétiens matures sont ceux qui glorifient Dieu en faisant du bien aux autres, extériorisant leur connaissance dans de bonnes œuvres.
Bien sûr, la connaissance et les actions ne sont pas entièrement sans relation entre eux, donc il ne s’agit pas d’un appel à se relâcher dans la lecture, l’étude et la compréhension de la Bible. Plus tu connais la Bible, plus elle peut t’enseigner, te convaincre, te corriger, et te former, et ainsi former tes actions et t’amener à faire de meilleures actions de la meilleure manière, pour la meilleure raison. Une plus grande connaissance de Dieu à travers sa Parole devrait conduire à plus de service et un meilleur service pour les autres.
Mais en fin de compte, Christ a vécu et il est mort pour qu’il puisse nous « nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. » (Tite 2.14). La connaissance de Dieu et de sa Parole est une bonne chose. La connaissance de Dieu et de sa Parole qui produit des actions en nous qui font du bien à d’autres -il n’y a rien qui glorifie Dieu plus que ça.
Cet article a été initialement publié sur Challies.com. La traduction est publiée ici avec permission.
Tim Challies
Tim Challies - Le père de Tim est originaire de Montréal et sa mère des Cantons-de-l'Est. Tim est un écrivain incontournable de la blogosphère anglophone sur son blog Challies.com. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs ont été traduits en français : La foi d’hier pour l’ère d’aujourd’hui (Excelsis, 2011), Faire plus. Mieux. (BLF Edtions, 2017), Théologie visuelle (BLF Edtions, 2017). Il est ancien à Grace Fellowship Church. Lui et sa famille habitent à Toronto.