Depuis combien de temps vous-êtes-vous battu avec ce péché? Depuis combien de temps avez-vous eu de la difficulté à trouver la paix avec ce traumatisme? Depuis combien de temps avez-vous enduré cette tristesse? D’une manière ou d’une autre chacun de nous porte un lourd fardeau à travers cette vie. D’une manière ou d’une autre chacun de nous trouvons que c’est un marathon plus qu’un bref sprint. D’une manière ou d’une autre chacun de nous est appelé à endurer avec fortitude, même pour un très long moment.
Toutefois, nous ne devons jamais arrêter de croire que Dieu est capable d’entendre nos plaidoyers et de nous donner l’aide dont nous avons besoin. Il est possible que, comme Jacob, nous soyons appelés à boîter jusqu’à la fin. Mais il est aussi possible que, comme Naaman, nous soyons complètement libres. Nous voyons ceci de manière poignante dans le récit d’un homme qui a gravement souffert pour la plus grande partie de sa vie. Cependant, il a appris qu’il n’avait jamais été au-dessus de la touche guérisseuse de Dieu.
Dans Jean 5 nous sommes informés d’un homme qui a été incapable de marcher pendant 38 ans. 38 ans! Pour presque quatre décennies, il a été invalidé, et ceci prend place dans une culture qui était connue pour sa miséricorde envers ceux qui souffraient. Jour après jour, il a essayé de prendre avantage d’une cure mystique et jour après jour il avait échoué, parce que personne n’avait été prêt à lui offrir de l’aide. Cette chance lui avait été arrachée.
Un jour Jésus passait par la place où cet homme désespéré essayait d’être soigné. Jésus lui demandé la plus évidente des questions: “veux-tu être guéri?”. Ceci était comme demandé à un homme ensanglanté s’il a besoin d’un bandage, comme demander à un homme affamé s’il voulait un hamburger, comme demander à un homme démuni s’il voulait une maison et une voiture. Bien sûr qu’il le voulait! Il répondait dans l’affirmative et mentionnait pourquoi c’était jusqu’à maintenant impossible. Alors Jésus a mentionné ces simples mots, “Lève-toi, prends ton lit, et marche.” Et à ce moment, l’homme n’était pas simplement guéri, mais complètement guéri et complètement fortifié. Pour la première fois depuis presque 40 ans, il s’est levé dans sa propre force. Il s’est tenu guéri et entier.
Vous êtes-vous demandé pourquoi Jean a choisi de dire combien d’années cet homme a été affligé? Ne pensez-vous pas que c’est plus plausible qu’il ait choisi de donner ce détail pour que nous puissions contempler le degré de guérison disponible en Dieu? On peut dire d’un homme qui a été paralysé pendant une semaine qui s’est remis naturellement. Un homme qui a été paralysé pendant un an a sûrement retenu quelque peu de ses habiletés, de sa force pour que cela ne soit pas si difficile de se tenir et de marcher. Mais un homme qui a été paralysé pendant 38 ans aurait eu des muscles atrophiés, des ligaments qui étaient serrés et des os qui étaient affaiblis. Il ne pouvait pas plus se tenir qu’un enfant. Sous des circonstances normales, il aurait eu besoin de chirurgie reconstructive et des années de thérapie pour être en mesure de faire autant que prendre un pas. Et toutefois, en un moment il était complètement guéri, complètement restauré et aussi bon que neuf. Et la seule explication plausible était que Dieu a agi souverainement et puissamment.
Il me semble que Dieu préfère souvent travailler avec ce qui est le plus brisé. Il aime montrer sa puissance avec ce qui a été le plus fracassé. Il aime contraster les hauteurs de sa force avec les profondeurs de nos faiblesses. Il aime prouver que personne d’entre nous est hors de portée de sa grâce. Aucun de nous est en aucun cas au-dessus de son aide que cet invalide de quarante ans.
Il me semble que Dieu préfère souvent travailler avec ce qui est le plus brisé. Il aime montrer sa puissance avec ce qui a été le plus fracassé. Il aime contraster les hauteurs de sa force avec les profondeurs de nos faiblesses.
Alors que nous ne devrions jamais minimiser ce qui est vraiment tragique, que ce soit l’infirmité, le deuil, ou les traumatismes, nous devrions aussi nous assurer que nous ne permettons pas à la sévérité de nos tragédies et la longueur avec laquelle nous les avons portés diminuer notre confiance que Dieu peut amener le soulagement et la guérison. Alors nous faisons bien de demander: à quel point profond est cette habitude de péché? À quel niveau de gravité se trouve ce traumatisme? Combien est douloureuse cette peine? Est-elle plus inébranlable que des jambes congelées en place pour 38 ans? Est-ce plus substantiel que des muscles qui ont atrophié depuis l’équivalent de 1984? Est-ce plus fixé et constant que presque quatre décennies de désuétude et de ruine? Si Dieu a guéri la jambe et le pied de cet homme, ne pouvait-il apaiser nos cœurs brisés, calmer nos âmes troublées, et réparer nos habitudes pécheresses?
Parfois il sert mieux à Dieu de nous laisser dans nos faiblesses, parce que c’est dans cet état là qu’il peut se prouver être notre force. Cependant, parfois il sert mieux à Dieu d’interrompre la souffrance qui perdure et de récompenser la prière fervente avec une démonstration de son pouvoir. Ce n’est pas un péché ni une contradiction d’espérer et de prier pour le dernier même en persistant à travers le premier. Tout le temps, nous pouvons être confiants que ce soit à travers l’endurance ou à travers la restauration, Dieu n’a ignoré aucune prière et commis aucune erreur. Nous pouvons être complètement certains que, lorsque la foi se transforme en vue, nous le jugerons bien et même très bien.
Cet article a été initialement publié sur Challies.com. La traduction est publiée ici avec permission.
Tim Challies
Tim Challies - Le père de Tim est originaire de Montréal et sa mère des Cantons-de-l'Est. Tim est un écrivain incontournable de la blogosphère anglophone sur son blog Challies.com. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs ont été traduits en français : La foi d’hier pour l’ère d’aujourd’hui (Excelsis, 2011), Faire plus. Mieux. (BLF Edtions, 2017), Théologie visuelle (BLF Edtions, 2017). Il est ancien à Grace Fellowship Church. Lui et sa famille habitent à Toronto.