Leçons difficiles sur la sanctification apprises par John Newton

Sanctification et péché

John Newton connaissait bien la grâce. Marchand d’esclaves devenu pasteur, il était une représentation vivante de son hymne tant aimé, Amazing Grace. Cependant, l’expérience de la grâce chez Newton n’a pas atteint son apogée au moment de sa conversion. Dans un hymne moins connu, « I asked the Lord that I might grow » (J’ai demandé au Seigneur que je puisse grandir), Newton saisit la tension qui se trouve au cœur de toute vie chrétienne : la sanctification et le péché.

Accepter Jésus comme Seigneur et Sauveur exige une quête sincère et transformatrice de la justice. La Bible nous ordonne de fuir le péché et Dieu promet de nous façonner à l’image de Christ. Comment ces vérités coexistent-elles avec la réalité inéluctable du péché ? Comment embrasser votre identité de nouvelle création en Christ (2 Corinthiens 5.17) lorsque vos habitudes de vieille créature vous prennent au piège ? Ce sont les questions auxquelles Newton cherche à répondre dans « I asked the Lord that I might grow ». Deux cents ans plus tard, nous pouvons trouver une belle consolation dans ces paroles. Prenez courage.

J’ai demandé au Seigneur de me faire grandir

Dans la foi, l’amour et toutes les grâces,

Que je puisse mieux connaître son salut,

Et que je cherche plus sincèrement sa face. 

C’est Lui qui m’a appris à prier,

Et Il a, j’en suis sûr, répondu à mes prières,

Mais c’était d’une telle manière

Qui m’a presque poussé au désespoir. 

J’espérais qu’à une heure favorable

Il répondrait immédiatement à ma demande

Et, par le pouvoir contraignant de son amour,

Soumettrait mes péchés et me donnerait du repos. 

Au lieu de cela, il m’a fait sentir

Les maux cachés de mon cœur

Et laissa les puissances furieuses de l’enfer

Assaillir mon âme dans toutes ses parties. 

Oui, il semblait même vouloir, de sa propre main.

Avoir l’intention d’aggraver mon malheur,

Il a contrecarré les beaux projets que j’avais conçus,

Il a humilié mon cœur et m’a mis à terre. 

« Seigneur, pourquoi, ai-je crié en tremblant,

Veux-tu poursuivre ton ver jusqu’à la mort ? »

« C’est de cette façon, répondit le Seigneur,

Que je réponds à la prière pour la grâce et la foi. »

« Ces épreuves intérieures, je les emploie

Pour te libérer de ton moi et de ton orgueil

Et briser tes projets de joie terrestre

Afin que tu trouves ton tout en Moi. »

« J’ai demandé au Seigneur de me faire grandir » – Pourquoi?

Pour comprendre la sanctification de la manière dont Newton le fait si clairement, nous devons nous accrocher à deux principes bibliques également vrais et pourtant divergents. Le premier est le suivant : avant que Christ ne revienne, nous continuerons à pécher. Notre chair nous fera la guerre à chaque seconde de chaque jour. Si vous avez besoin d’une confirmation de cela, en dehors de l’évidence dans votre propre vie, regardez la détresse de Paul dans Romains 7.14-24 ou les plaidoyers de Jean dans 1 Jean 3.9.

La deuxième vérité est la suivante : dès que nous revendiquons la vie éternelle acquise pour nous par Jésus, nous sommes transformés. L’Esprit même de Dieu habite en nous et transforme nos cœurs, nous donnant un nouveau désir et une nouvelle force pour rechercher une vie sans péché. Ce n’est qu’au dernier jour que cette transformation sera complète, mais d’ici là, nous attendons cet achèvement en nous efforçant de voir l’œuvre de sanctification accomplie dès maintenant. C’est pourquoi John Newton prie pour « croître dans la foi, l’amour et toutes les grâces », alors qu’il attend avec impatience la croissance spirituelle. Newton reconnaît également que sa prière est une réponse à un commandement : « C’est Lui qui m’a appris à prier ». Jésus nous a appris à prier : « Que ton règne vienne », et ce règne viendra d’abord dans nos cœurs, à mesure que nous en deviendrons des citoyens plus loyaux.

    Avant que Christ ne revienne, nous continuerons à pécher. Notre chair nous fera la guerre à chaque seconde de chaque jour. 

« Il m’a poussé au désespoir »

Que pouvons-nous attendre lorsque nous prions pour la sanctification ? John Newton espérait « une heure favorable » au cours de laquelle Dieu « soumettrait mes péchés et me donnerait du repos ». Lorsque je prie pour devenir plus semblable à Christ, j’imagine une faim accrue de justice, une haine du péché et une passion pour le témoignage. Ce ne sont pas de mauvais désirs à présenter au Seigneur, Il en est plus que capable. Pourtant, souvent, nos expériences de vie chrétienne ressemblent davantage à celles de Newton : « Il m’a fait sentir les maux cachés de mon cœur. Et laissa les puissances furieuses de l’enfer assaillir mon âme dans toutes ses parties ».

    Nos expériences de vie chrétienne ressemblent souvent à celles de Newton : « Il m’a fait sentir les maux cachés de mon cœur. Et laisser les puissances furieuses de l’enfer assaillir mon âme dans toutes ses parties. »

Lorsque nous prions pour la sanctification, nous devrions nous attendre à des épreuves – qui mettront souvent en évidence et exposeront notre péché. Pourtant, même cette exposition fait partie du processus de notre sanctification. Dans la grâce mystérieuse de Dieu, Il peut utiliser l’obscurité de notre péché pour accélérer la sanctification. Voici quatre façons dont Il le fait :

1. « Les maux cachés de mon cœur »

La haine du péché est une preuve de la renaissance en Christ. À mesure que nous grandissons dans la sanctification, nous luttons davantage contre les « épines dans notre chair » (2 Corinthiens 12.7). Ce n’est pas parce que les épines augmentent, mais parce qu’elles nous paraissent de plus en plus laides. Le péché n’est pas pieux, mais l’angoisse du péché l’est. Lorsque nous prions pour la croissance spirituelle, Dieu nous accorde de nouveaux yeux pour voir notre méchanceté. Puissions-nous, par sa grâce, utiliser cette vision pour lutter plus résolument contre le péché.

2. « Il a humilié mon cœur et m’a mis à terre »

Le péché nous rappelle notre totale inadéquation devant un Dieu saint. Il peut y avoir des péchés de comportement que nous pensons avoir « vaincu » par la force de notre volonté. En réalité, notre cœur est toujours tordu et nous ne les avons pas du tout vaincus. Retomber dans ce péché peut être un signal d’alarme. Le péché est plus fort que nous, mais notre Sauveur est infiniment plus fort que le péché et Il règne en vainqueur. Le péché nous rappelle que nous sommes incapables de nous sauver nous-mêmes.

3. « Ces épreuves intérieures »

« Mes frères et sœurs, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que la mise à l’épreuve de votre foi produit la persévérance. Mais il faut que la persévérance accomplisse parfaitement sa tâche afin que vous soyez parfaitement qualifiés, sans défaut, et qu’il ne vous manque rien. » – Jacques 1.2-4

La tentation est une épreuve. Jésus a été mis à l’épreuve dans le désert et n’a pas capitulé. De même, lorsque nous résistons au péché, nous devenons plus semblables à celui qui n’a pas de péché. Lorsque « ces épreuves intérieures » arrivent, réjouissez-vous et luttez puissamment, sachant que c’est une occasion de sanctification.

4. « Afin que tu trouves ton tout en Moi »

Le péché vous ramène à la croix, encore et encore. Pour ceux qui reposent en sécurité dans la famille de Dieu, le péché n’est pas une condamnation mais un rappel de Sa grâce insondable. John Newton désirait une sanctification confortable, mais Dieu avait d’autres plans. En lui révélant les « maux de son cœur » et les « puissances furieuses de l’enfer », le Seigneur a renouvelé la joie du salut de Newton. Newton a prié pour obtenir « la grâce et la foi » et Dieu a répondu puissamment en utilisant la dépravation du péché de Newton pour le ramener à Jésus. La grâce abonde lorsque nous recherchons le pardon et la foi augmente lorsque nous nous émerveillons de l’amour inébranlable de notre Dieu.

Soyez sur vos gardes mais ne désespérez pas

Les douces vérités de « I asked the Lord that I might grow » sont de la musique aux oreilles de tout pécheur sauvé. Nous devons prier pour la sanctification et Dieu répondra. Lorsque cette réponse à la prière prend la forme d’une lutte contre le péché, nous ne devons pas désespérer. Dieu exposera le péché pour montrer la gloire de la croix. Notre salut est assuré et notre sanctification est promise. Mais cette merveilleuse assurance ne doit pas déboucher sur l’apathie. Soyons clairs, le péché ne sanctifie pas. Le péché fait la guerre à notre âme et il faut le fuir à tout prix. La vérité de l’hymne de Newton et de l’Évangile qu’il chante est la suivante : Jésus est victorieux sur le péché et nous appelle à l’être aussi. Dans sa bonté, Il utilise nos blessures pour nous rappeler sa complétude. Il nous montre son absence de taches en révélant nos défauts. Que cela nous incite à combattre le péché et à poursuivre la sanctification avec toute la force que nous confèrent la mort et la résurrection du Christ.

Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Australia. La traduction est publiée ici avec permission.

Brianna McClean
Plus de publications

Brianna est écrivaine indépendante et amoureuse de tout ce qui est littéraire et théologique. Élevée dans les Blue Mountains et entourée d'une famille chrétienne, elle est venue à la foi au sein de l'Église presbytérienne. Elle aime explorer la création de Dieu - de l'Indonésie à la Suisse - et a également effectué un stage auprès de la London City Mission. Brianna vit maintenant à Sydney et étudie la philosophie et le grec ancien à l'université de Sydney. Elle fréquente l'Église Anchor, à Sydney.



Published By: Brianna McClean

Brianna est écrivaine indépendante et amoureuse de tout ce qui est littéraire et théologique. Élevée dans les Blue Mountains et entourée d'une famille chrétienne, elle est venue à la foi au sein de l'Église presbytérienne. Elle aime explorer la création de Dieu - de l'Indonésie à la Suisse - et a également effectué un stage auprès de la London City Mission. Brianna vit maintenant à Sydney et étudie la philosophie et le grec ancien à l'université de Sydney. Elle fréquente l'Église Anchor, à Sydney.