Parfois, nous sous-estimons l’interprétation de l’Ancien Testament donnée par Paul. Par exemple, lorsqu’il raconte l’histoire de l’Exode dans 1 Corinthiens 10, il voit la séparation de la mer comme une sorte de baptême (Exod 14), la manne du ciel comme nourriture spirituelle (Exod 16), l’eau comme nourriture spirituelle (Exod 17) et le rocher, d’où l’eau provient, comme Christ (Exod 17). Dans les mots de Paul, « le rocher était Christ ».
Le commentaire de Paul sur l’exode enseigne des leçons essentielles sur la façon de lire l’exode et, même, tout l’Ancien Testament.
Premièrement, l’Exode parle de Dieu
L’Ancien Testament parle de Dieu, le Dieu trinitaire. Christ est le pain de vie et il nous sert de l’eau vive parce qu’il est le rocher d’où jaillit l’Esprit.
Certains peuvent s’objecter à cette affirmation parce que Paul ne mentionne pas « l’Esprit » ici. Je réponds en disant : pourtant, il le mentionne. Paul explique : « Tous ont mangé la même nourriture spirituelle et ont tous bu la même boisson spirituelle. Car ils ont bu du rocher spirituel qui les a suivis, et le rocher était Christ » (1 Co 10, 3-4). Les Écritures ne connaissent aucune autre spiritualité qu’une spiritualité dans l’Esprit de Jésus.
Paul n’a pas écrit sur la spiritualité ésotérique. Il a écrit sur les moyens matériels de la spiritualité – l’Esprit de Dieu demeurant en nous, nous nourrissant et nous faisant grandir. Paul est sur le point de dire aux Corinthiens que le deuxième Adam (Jésus) est devenu un Esprit qui donne la vie. Ceci fonde notre spiritualité ; nous avons l’Esprit et sommes donc spirituels.
Deuxièmement, l’Exode parle de Jésus
Tout l’Exode concerne le Dieu trinitaire, en particulier le Logos de Dieu. Qui a parlé du buisson ardent et qui a proclamé la loi au Sinaï? Le Logos, la Parole procédant de Dieu.
Après tout, Jésus dit que Moïse « a écrit pour moi » (Jean 5:46).
Qui a provoqué dix événements miraculeux en Égypte ? Qui a fait sortir Israël d’Égypte dans un nuage de feu ? Réponse : « Maintenant, je tiens à vous rappeler, bien que vous le sachiez parfaitement, que Jésus, qui a sauvé un peuple du pays d’Égypte, a ensuite détruit ceux qui ne croyaient pas » (Jude 5). Jésus a sauvé Israël d’Égypte, il les a fait passer par les eaux.
C’était lui qui était le nuage éclairant qui menait le peuple (Exod 14). Il était l’Ange du Seigneur au sujet duquel YHWH affirme : « Mon nom est en lui » (Ex 23:20). Jésus est le nom de Dieu – celui qui exprime pleinement la nature que décrit le nom de Dieu. Ensuite, quand Israël a péché dans le désert, Jésus a détruit « ceux qui n’ont pas cru » (Jude 5).
Nous pourrions continuer davantage, mais nous en avons dit suffisamment pour faire comprendre notre point: l’Exode ne nous dirige pas de façon abstraite vers Jésus à travers des principes ou une sorte de préparation. Jésus est l’acteur principal de l’Exode. Il a brûlé dans le buisson ardent, conduit Israël depuis l’Égypte, était le pain de vie et le rocher duquel coulaient les eaux spirituelles, et il a donné la Loi par l’intermédiaire des anges.
Troisièmement, l’Exode nécessite une lecture centrée sur le Christ
La Bible pointe vers la Parole de Dieu à travers les paroles de Dieu. Les Écritures, inspirées par l’Esprit, nous offrent le Christ de manière unique. Dieu lui-même a écrit la Bible par l’intermédiaire d’auteurs humains.
L’inspiration divine signifie que Moïse a écrit à propos de Jésus: «si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi »(Jean 5:46). Et à juste titre, parce que Moïse considérait le reproche du Christ plus lourd que tout trésor égyptien (Hébreux 11:26). Et ainsi il a écrit sur la réalité centrale de l’univers : Dieu en Christ par l’Esprit.
Il n’est donc pas surprenant que Paul et Jude trouvent tous les deux évident que Jésus a conduit Israël hors du désert, qu’il a jugé les Israélites non croyants, qu’il était le Rocher et même la manne du ciel. Jésus a déclaré : « Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent: Seigneur, donne-nous toujours ce pain. Jésus leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » (Jean 6: 32-35).
Arrêtons donc de jongler avec la gymnastique herméneutique et affirmons ce que l’Écriture enseigne littéralement: le Christ est le centre de l’histoire de Exode, de la Bible et de l’Univers. Ayons la foi de Moïse, duquel il est dit : « C’est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Égypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération.» (Héb 11.24-26).
Article original sur le blog de Wyatt Graham
Wyatt Graham (PhD., Southern Baptist Theology Seminary) est le directeur général de TGC Canada. Vous pouvez le suivre sur Twitter à @wagraham.