Il semblerait que nous devons être théologiens pour répondre aux questions de nos enfants parce que leur foi pose toutes les questions théologiques difficiles.
Papa, pourquoi Dieu a-t-il créé Satan s’il savait qu’il deviendrait méchant ?
Je me suis déjà fait poser cette question. Et les autres ne sont pas plus faciles.
En tant que parents, nous devons connaître la théologie et l’Écriture pour guider l’intellect et le cœur de nos enfants.
De peur d’être mal compris, non, les parents n’ont pas besoin d’un diplôme de théologie ou d’être un théologien d’église avec toutes les implications traditionnelles. Je veux plutôt dire que nous devons réfléchir à qui Dieu est, à qui nous sommes et à ce que la Bible enseigne à propos des deux pour pouvoir aider nos enfants à aimer Dieu avec leurs pensées et leurs cœurs.
Lorsque je parle avec des jeunes ou lorsque je les entends parler, je vois des gens qui veulent en apprendre davantage sur Dieu, sur le christianisme et sur ce que tout cela signifie. Dans un monde où les standards chrétiens ne sont plus la norme, nous devons justifier, expliquer et contempler les raisons et les buts de presque tout.
Qu’est-ce que la sexualité ? Qu’est-ce que le genre ? Qu’est-ce qui est bien ? Les téléphones sont-ils mauvais ? Toutes les pratiques sexuelles sont-elles bonnes ? Le but de notre vie nous est-il donné ou devons-nous le trouver ? Devons-nous le découvrir ou encore le créer ? Pourquoi le soleil se lève-t-il ? Ou devrions-nous plutôt dire que la terre tourne et que nous avons l’impression qu’il se lève ? Qu’est-ce que l’avortement ? Est-ce mauvais ? Est-ce bien ? Quand ? Comment ?
Qu’est-ce que le mal ? Pourquoi y a-t-il autant de malfaisance sexuelle ? Pourquoi les églises dirigent-elles parfois les gens comme des tyrans ? Pourquoi d’autres églises nous font-elles ressentir la présence de l’Esprit de Jésus ?
Les parents ne doivent pas simplement connaître la réponse à ces questions, mais aussi les raisons derrière les réponses et le but de ces choses : à quoi la sexualité sert-elle, pour ne prendre qu’un exemple.
Laissez-moi vous donner un exemple pour vous démontrer l’importance de la question. Nous nous moquons de la vertu qu’est la chasteté. Pourtant, la chasteté découle du caractère ou de la maîtrise de soi. La chasteté est la vertu qui nous empêche de considérer les autres pour des actes sexuels abusifs ou illicites. Elle nous permet d’exercer la maîtrise de soi en ce qui concerne nos désirs et nos convoitises en traitant les autres en tant qu’humains et non en tant qu’objets sexuels.
En d’autres termes, cette vertu que nous considérons comme risible et archaïque est la vertu même qui manque à notre société où le nombre de dénonciations d’actes de violence sexuelle atteint un niveau scandaleux.
De plus, les parents doivent comprendre comment les jeunes communiquent (en comparaison à notre manière de communiquer). Les discours raisonnés et les idées présentées dans des histoires ont perdu leur pouvoir de persuasion. La communication peut se comparer à un mème (une idée anonyme qui est transformée, déformée et partagée). Personne ne sait d’où vient l’idée (c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’histoire) et le mème ne contient aucun argument sauf le coup émotionnel qu’il cause. Le mème fait appel à nos affections, non à notre raison. C’est pourquoi le discours raisonné n’est pas notre moyen principal de communication.
TikTok, les mèmes, le travail rapide, l’utilisation des jeux dans l’éducation, la volonté de tout optimiser, même nous-mêmes, toutes ces pressions font essentiellement de nous des machines. Notre faculté à réfléchir (la raison) est laissée de côté. Nous ne réfléchissons pas. Nous réagissons.
Tout cela pour dire que si nous attendons que d’autres personnes gagnent le cœur et l’esprit de nos enfants au Seigneur, nous pourrions être déçus. Nous devons créer et cultiver des endroits et des moments où nos enfants ralentissent, utilisent leur faculté à réfléchir et où nous considérons notre place dans le récit de la providence paternelle et majestueuse de Dieu.
Nos enfants ont besoin de nous. Ils n’ont pas besoin de plus de réponses rapides et faciles, mais plutôt de réponses profondes et réfléchies. Ils ont besoin que nous enseignions leur intellect, leur cœur et leurs affections pour qu’ils puissent réfléchir à la vérité avec tout leur corps, qu’ils soient guidés non seulement par leurs affections, mais aussi par leur raison.
Lorsque votre enfant de quatre ans vous demande : « Pourquoi Dieu a-t-il créé Satan s’il savait qu’il deviendrait méchant ? » que direz-vous ? Donnerez-vous une réponse TikTok ? Dieu le sait mieux que moi ! Ou prendrez-vous dix minutes pour vous asseoir, écouter votre enfant attentivement et réfléchir à ce que la Bible enseigne sur le sujet ? Si vous choisissez la deuxième option, ils acquerront une compétence qui leur servira tout au long de leur vie. Si vous choisissez la première option, vous contribuerez à l’apprentissage par les mèmes et TikTok.
Dieu a dit au peuple d’Israël dans Deutéronome 6.4-7 : « Écoute, Israël, l’Éternel est notre Dieu, l’Éternel seul. Tu aimeras l’Éternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Que ces commandements que je te donne aujourd’hui restent gravés dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants et tu en parleras chez toi dans ta maison, et quand tu marcheras sur la route, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. »
Ce n’est pas une suggestion à prendre à la légère que je vous offre. Nous devrions être des parents qui inculquent la vérité de Dieu avec diligence à leurs enfants. Les parents monoparentaux, les nouveaux chrétiens et tous les autres peuvent mettre ces conseils en pratique parce que l’important n’est pas la grandeur de votre connaissance, mais le nombre de moments que vous y consacrez.
Vous pouvez utiliser les sept minutes par jour où vous faites des câlins à votre tout-petit pour lui parler de la bonté et de la grâce de Dieu faites chair, Christ. C’est possible. En nous appuyant sur la grâce de Dieu (non sur nos propres forces), nous pouvons enseigner sa Parole avec diligence à nos enfants pour les équiper à affronter un monde post-chrétien où les standards moraux ne reflètent plus les valeurs chrétiennes.
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Wyatt Graham (PhD., Southern Baptist Theology Seminary) est le directeur général de TGC Canada. Vous pouvez le suivre sur Twitter à @wagraham.