Le mot disciple n’est pas seulement érodé, il a aujourd’hui une signification très variable, selon la personne qui l’emploie. Cela nous rappelle la manière dont Humpty Dumpty utilise le mot gloire. Quand Alice lui demande ce qu’il entend par là, il répond: « Moi, quand j’utilise un mot, il signifie exactement ce que j’ai décidé qu’il doit signifier, ni plus ni moins. »
Si donc nous voulons comprendre l’enseignement de Jésus sur la vie de disciple, nous devons trouver ce que lui entend par ce terme, et non ce que nous, nous entendons par ce mot. Nous devons examiner les descriptions qu’il donne de la vie de disciple dans ses enseignements et dans les écrits de ses apôtres pour savoir à quel concept il fait référence.
Ce faisant, nous apprenons que le disciple est un étudiant, un apprenti. La formation d’un disciple est le processus par lequel un maître ou un enseignant inculque à un étudiant sa doctrine et sa pratique. On le voit dans la manière dont le Seigneur Jésus a établi les douze « pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher » (Marc 3.14-15). Ces hommes ont vécu avec le Sauveur, entendu sa doctrine, vu sa façon de vivre; ensuite, ils se sont dispersés pour répandre son message. C’était une formation sur le tas.
On comprend également ce qu’est la formation du disciple dans l’instruction de Paul à Timothée: « Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Timothée 2.2).
Ce verset présente quatre générations de croyants : Paul, Timothée, des hommes fidèles et d’autres. La propagation de la foi chrétienne dépend de l’engagement de chaque enfant de Dieu dans ce processus de multiplication.
Cette méthode de formation est certainement la meilleure. S’il en avait existé une encore meilleure, le Seigneur l’aurait utilisée.
Le but de la formation du disciple est de le faire ressembler à son maître. « Il suffit au disciple d’être traité comme son maître, et au serviteur comme son seigneur » (Matthieu 10.25).
Un maître ne peut pas amener son élève plus loin qu’il n’est arrivé lui-même. « Le disciple n’est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître » (Luc 6.40). En d’autres termes, cela signifie qu’on ne peut enseigner ce qu’on ne sait pas, et qu’on ne peut conduire où l’on ne va pas.
Tout véritable croyant est un disciple du Seigneur Jésus-Christ. Outre les douze, beaucoup d’autres personnes suivaient Jésus, qui les reconnaissait comme ses disciples. Il existait donc des degrés entre eux, selon leur niveau de foi et d’obéissance. Car il est dit: « Qu’il vous soit fait selon votre foi » (Matthieu 9.29). « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples » (Jean 8.31).
Même des incroyants sont parfois qualifiés de disciples. Dans Jean 2.23-24, il est question de Juifs qui ont cru au nom de Jésus ; mais lui ne croyait pas en eux, parce qu’il savait qu’ils n’étaient pas nés de nouveau. Et plus loin, Jean ajoute : « Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allèrent plus avec lui » (Jean 6.66). En abandonnant le Fils de Dieu, ils montraient qu’ils ne lui appartenaient pas. Ils n’avaient cultivé qu’une relation superficielle avec lui (voir Jean 8.31-33).
Le Seigneur Jésus est le vrai disciple. Dans Esaïe 50.4, il déclare : « Le Seigneur, l’Eternel, m’a donné une langue exercée, pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu ; il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, pour que j’écoute comme écoutent des disciples. » Tous les matins, il se présentait devant son Père pour recevoir les instructions de la journée.
Le programme de formation du disciple se trouve dans les pages de l’Ecriture. Pour être un disciple mature, il faut connaître sa Bible et obéir à ce qu’elle dit. Le Nouveau Testament montre clairement les étapes du développement du caractère chrétien :
- Matthieu 5.1-12 décrit le caractère du citoyen du royaume
- Jean 15.1-17, enseigne à demeurer en Christ
- Galates 5.22-23 montre ce qu’est le fruit de l’Esprit
- Ephésiens 6.10-20 parle de toutes les armes de Dieu
- 2 Pierre aborde quelques-unes des vertus essentielles du caractère chrétien
Il semble que le caractère du chrétien prime sur son service.
La formation du disciple ne se résume pas à simplement lire les chapitres d’un livre comme celui-ci. Encore une fois, je le répète, c’est une formation sur le tas. Le disciple passe du temps avec son conseiller et s’engage avec lui dans différentes formes de service chrétien. En ce qui concerne les hommes, le disciple peut être amené à participer à des ministères comme la prédication, l’enseignement, l’évangélisation personnelle, les réunions en plein air, le conseil spirituel et les visites. Les femmes, quant à elles, peuvent enseigner dans le sens de Tite 2.3-53, conseiller d’autres femmes et faire des visites. Lorsqu’un disciple, homme ou femme, s’engage dans ces activités, il sera vite capable de discerner son ou ses dons, et de servir le Seigneur indépendamment de son conseiller spirituel. Il lui appartiendra alors de trouver un ou plusieurs disciples plus jeunes qu’il formera à son tour.
Le formateur devrait être l’ami du disciple qu’il forme, même si ses progrès dans l’apprentissage sont lents. Il ne doit pas être trop sévère ou trop exigeant. Il doit prendre le temps d’écouter. Il serait bon qu’il rencontre ce jeune à d’autres occasions, comme lors de manifestations sportives ou dans le cadre d’activités de loisir. Il devra également être prêt à lui venir en aide n’importe quand en cas de crise.
Au lieu de suivre un programme stéréotypé pour chaque élève, le formateur se fiera aux directives du Saint-Esprit pour accompagner chacun. L’Esprit est souverain. Il n’agit pas forcément de la même manière avec tout le monde.
William MacDonald, ABC du disciple, trad. Antoine Doriath, Éditions Impact, 2022, p. 15-17.
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William MacDonald
William MacDonald (1917-2007) a été le président du Emmaus Bible College à Dubuque dans l’État de l’Iowa aux États-Unis. Il a beaucoup voyagé, enseigné et conseillé de nombreux adolescents et adultes. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Le vrai disciple et Le Commentaire du disciple de toute la Bible.