Prêcher implique beaucoup de compétence. Il faut savoir comment faire l’exégèse d’un texte, et de comprendre ce dernier à la lumière de l’histoire biblique. Le prédicateur doit savoir comment faire de la théologie, en parlant avec précision de Dieu et des vérités que Dieu a révélées. Ensuite, le prédicateur doit être en mesure de prêcher et d’appliquer ce message à l’actualité, en commençant par sa propre vie, et puis celle de la congrégation. Le message doit être prêché avec clarté et puissance.
C’est tout.
Cependant, ce n’est pas ce qui est le plus difficile. Il y a deux parties de la tâche d’un prédicateur qui requièrent une attention particulière. Peu importe combien de fois on prêche, aucune de ces deux parties ne doit devenir routinière.
La soumission du prédicateur
En premier lieu, le prédicateur doit se soumettre à Dieu.
La soumission commence par le texte. Dieu a parlé; notre devoir est de communiquer la Parole de Dieu. J’ai souvent l’impression que la préparation d’un sermon est un combat de lutte. Nous, en tant que prédicateurs, nous essayons de maîtriser le texte afin de pouvoir le comprendre et le communiquer. Alors que nous montons sur le ring, le texte a ses propres idées. Il est vivant. Il refuse de s’abaisser. En fait, la tâche du prédicateur n’est pas accomplie jusqu’à ce que le texte nous assujettisse, nous obligeant encore à nous soumettre pour entendre son message selon ses propres termes, et obéir.
La soumission se poursuit à travers tout le processus de préparation et de prédication. Nous prêchons sous autorité; notre devoir n’est pas seulement de communiquer un texte, mais d’aider les gens à rencontrer le Dieu vivant.
Lorsqu’il a pris sa retraite, Martyn Lloyd-Jones a écouté beaucoup de prédications, et il a trouvé qu’un grand nombre l’a déçu. Il a trouvé qu’une qualité élevait une bonne prédication par-dessus le reste. « Je peux pardonner un homme pour un mauvais sermon; je peux presque tout pardonner au prédicateur s’il me donne un sens de Dieu, s’il me donne quelque chose pour mon âme, s’il me donne le sens qu’il, même s’il est lui-même déficient, manipule quelque chose de très grand et très glorieux, s’il me donne un aperçu [aussi petit qu’il soit] de la majesté et la gloire de Dieu, de l’amour de Christ mon Sauveur, et de la magnificence de l’Évangile. S’il le fait, je serais son débiteur, et je lui serais profondément reconnaissant. »
Ce type de prédication peut seulement provenir de la vie d’un prédicateur qui est soumis à Dieu.
L’amour du prédicateur
Un deuxième élément essentiel dans le devoir d’un prédicateur est son amour pour les personnes.
Je suis émerveillé de voir combien de fois Paul parlait de ceci. Paul a servi avec un désir affectueux, se comparant lui-même à une mère allaitante et à un père avec ses enfants. Son affection est évidente pour eux : il avait hâte de les revoir, il les appelait sa gloire et sa joie (1 Thess 2.20).
C’est de cette manière que les bons prédicateurs voient les gens : pas en tant que public, mais en tant que personnes qu’il faut aimer et dont il faut prendre soin, comme un parent aimant qui prend soin de ses enfants. Cet amour surgit parfois naturellement, mais il doit également être cultivé, comme le feu. Nous ne devons pas laisser nos affections s’affaiblir pour les personnes qui voudront entendre nos sermons.
Notre famille plaisante parfois lorsque les résultats d’une pâtisserie faite maison ne sont pas ceux espérés. Mes enfants demandent : « As-tu oublié d’ajouter de l’amour? » C’est une bonne question pour nous les prédicateurs lorsque nous nous préparons. Notre sermon, aussi biblique qu’il soit, n’est pas encore prêt à être prêché jusqu’à ce qu’il soit rempli d’amour.
Nous avons besoin de l’aide de Dieu
Prêcher ne peut jamais être mécanique. La tâche impliquera toujours la soumission et l’amour, sans importer nos habiletés à préparer et à délivrer des sermons.
L’ensemble de la tâche de la prédication est difficile, la partie la plus exigeante est celle que seul Dieu peut faire : c’est de guider le cœur du prédicateur à la soumission et à la révérence devant Dieu, et puis de remplir son cœur d’amour pour les personnes. Lorsque cela arrive, en plus de toute l’étude et toute autre préparation, c’est alors que le sermon sera prêt à être prêché.
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Darryl Dash est l'auteur de How to Grow: Applying the Gospel to ALL of Life. Il est pasteur de la Liberty Grace Church à Toronto. Il est également cofondateur de Gospel for Life et directeur de l'Advance Church Planting Institute. Il est titulaire d'un doctorat en ministère du Gordon-Conwell Theological Seminary et compte plus de 25 ans d'expérience dans le ministère. Darryl est marié à Charlene et a deux enfants adultes, Christy et Josiah. Vous pouvez trouver Darryl en ligne sur DashHouse.com.