Nos corps sont compliqués. Ils ont besoin constamment d’alimentation, d’exercice, et de sommeil. Ils sentent mauvais. Ils tombent en panne et ils vieillissent. C’est facile de voir pourquoi quelques-uns sont arrivés à la conclusion que nos corps ne sont rien de plus que des contenants pour nos âmes, la partie qui compte vraiment, et des véhicules pour l’expression de soi.
À première vue, on pourrait penser que la Bible n’a pas une haute opinion du corps. « Exerce-toi à la piété; car l’exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout: elle a la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir, » a écrit Paul (1 Timothée 4.7-8).
« Tu vois? » disent les gens, « s’exercer pour la piété compte pour l’éternité. Exercer nos corps est relativement peu important. Le corps ne doit pas être très important. »
J’entends même ça de la part des pasteurs. « Le monde valorise ce qui est physique, » disent-ils, « mais c’est ce qui est spirituel qui compte. » Durant un service funèbre, j’ai entendu un pasteur évangélique remercier Dieu dans la prière parce que la personne décédée était déjà ressuscitée. L’implication : la résurrection est une réalité spirituelle, et non pas physique.
Notre culture ne semble pas savoir comment comprendre le corps, et les chrétiens ne sont pas beaucoup mieux.
Pourquoi une théologie du corps est importante
Nous avons besoin de récupérer une théologie chrétienne concernant le corps.
Une théologie au sujet du corps affecte tant de questions:
- Qu’est-ce que cela signifie d’être humain?
- Y a-t-il seulement deux genres?
- Qu’est-ce que cela veut dire d’être mâle ou femelle?
- Quand est-ce que la vie humaine commence?
- Que penser si quelqu’un ne ressent pas qu’il ou elle est comme leur genre biologique?
- C’est quoi, le sexe? Avec qui pouvons-nous nous coucher?
- Comment devrions-nous traiter les questions de nutrition, de la forme physique, et du vieillissement?
- Est-ce que le suicide assisté est une option valable?
- Qu’est-ce qui se passe quand on meurt?
- C’est quoi, notre avenir?
Personne ne peut éviter ces questions. Chacune d’elles est informée par notre théologie concernant le corps.
Mon souci est que les chrétiens ne pensent pas toujours soigneusement concernant ce que les Écritures enseignent concernant le corps et ce que cela veut dire d’être corporel. Nous pouvons être façonnés par notre culture plutôt que par ce que la Bible enseigne.
Je vois ceci particulièrement dans deux domaines. Premièrement, beaucoup d’églises semblent suivre les idées de la culture concernant le genre et la sexualité. Là où beaucoup d’entre nous vivent, ce sont là les questions du jour. Si nous ne leur répondons pas avec une pensée claire au sujet de notre aspect corporel, nous allons bientôt faire face à des problèmes. La Bible présente de bonnes nouvelles sur ces questions. Elle nous donne un meilleur récit que celui que notre culture nous donne, et nous devons être capables de communiquer ce que les Écritures enseignent, sinon nous finirons par simplement suivre la culture.
Mais nous avons aussi besoin de réfléchir soigneusement au sujet de la mort. Dans les Écritures, notre résurrection en tant que créatures corporelles, nous fournit de l’espérance pour notre réalité actuelle. La vie n’est pas facile. Beaucoup de chrétiens vivent avec une idée déficiente concernant à quoi ressemble notre avenir. Quand nous sommes flous sur l’enseignement des Écritures concernant notre résurrection, nous perdons notre espérance, et cela paraît. Plus la vie devient dure, plus nous avons besoin d’une idée claire concernant notre avenir en tant que créatures corporelles, ressuscitées.
Tout chrétien a besoin d’une théologie exacte concernant le corps. Des livres tels que Embodied par Gregg Allison, What God Has to Say About Our Bodies par Sam Allberry, et Wonderfully Made par John Kleinig peuvent aider.
Nous ne pouvons pas nous permettre de manquer le but dans ce sujet. Les implications sont beaucoup trop élevées.
L’avent est un bon moment pour penser au sujet du corps
C’est maintenant un bon moment pour penser au sujet du corps, non seulement parce que cela affecte beaucoup de questions contemporaines, mais parce que nous devons penser au moment où Dieu le Fils a pris un corps humain. « La Parole a été faite chair » (Jean 1.14). Pensez-y. Dieu le Fils a un corps humain. Un jour nos aurons des corps ressuscités, transformés, justement comme il en a un maintenant.
« L’incarnation de Jésus est le plus grand compliment que le corps humain n’ait jamais reçu, » Sam Alberry a écrit. « Non seulement que Dieu ait inventé nos corps et qu’il ait joui d’en façonner des milliards; il s’en est façonné un pour lui-même. »
Tout chrétien a besoin d’avoir une théologie exacte concernant le corps. Pendant que nous célébrons l’avent et Noël, portons attention à cette question. Apprenons-le correctement afin que nous puissions vivre et mourir en tant qu’êtres humains selon le dessein de Dieu, avec confiance dans notre Sauveur corporel et avec espérance pour nos corps ressuscités.
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Darryl Dash est l'auteur de How to Grow: Applying the Gospel to ALL of Life. Il est pasteur de la Liberty Grace Church à Toronto. Il est également cofondateur de Gospel for Life et directeur de l'Advance Church Planting Institute. Il est titulaire d'un doctorat en ministère du Gordon-Conwell Theological Seminary et compte plus de 25 ans d'expérience dans le ministère. Darryl est marié à Charlene et a deux enfants adultes, Christy et Josiah. Vous pouvez trouver Darryl en ligne sur DashHouse.com.