Avez-vous l’habitude d’accueillir les nouveaux arrivants au Canada ? Êtes-vous prêt à en accueillir davantage ? Au cours de l’année 2018, le Canada a accueilli plus de réfugiés que tout autre pays. Le Canada a accueilli 28 100 des 92 400 réfugiés qui ont été réinstallés dans 25 pays. Et cela n’inclut pas tous les autres nouveaux arrivants qui choisissent de quitter d’autres pays pour s’installer au Canada. Quelle est votre réaction face à cela ? Je suis très fière d’être Canadienne, mais cela me rappelle aussi que nous avons beaucoup de travail à faire pour bien nous occuper de ces personnes. Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, nous continuerons à voir un afflux constant de nouveaux arrivants dans notre pays et dans nos grandes villes, y compris des réfugiés ukrainiens qui ont vécu un grand traumatisme et une grande tragédie. Puissions-nous, en tant qu’Église du Christ, être prêts à les accueillir de quelque manière qu’il nous appelle à le faire !
J’étais une nouvelle arrivante
Un an après avoir épousé mon mari, nous avons déménagé de la région de Toronto à Chicago – un nouveau pays, une nouvelle culture, et même si la langue était la même, nous ne nous exprimions pas de la même manière lorsque nous disions « zed » et « eh ». Je n’imaginais pas à quel point il serait difficile pour moi d’être complètement inconnue, sans amis ni famille à proximité. Il a fallu environ deux ans avant que je ne commence à me sentir chez moi là-bas, et c’est en grande partie grâce aux amitiés nouées dans notre Eglise que telle chose a pu être possible. Après 4 années passées à Chicago, nous sommes retournés à Georgetown, en Ontario. C’était une ville qui ne nous était pas familière, et nous avons dû recommencer à construire de nouvelles amitiés.
Deux ans plus tard, nous avons déménagé plus à l’est, à Saint-Jérôme, au Québec. Cette fois, nous traversions des frontières provinciales, culturelles et linguistiques et nous ressentions le fait que nous étions des étrangers ! C’était difficile de se sentir tout le temps étrangère lorsque je parlais en anglais avec mes enfants au parc ou au centre commercial. Je n’avais pas l’air différente des Québécois, mais dès que j’ouvrais la bouche, ils le savaient.
Je crois que Dieu, dans sa sagesse, nous a permis de passer par toutes ces transitions pour mieux nous préparer pour notre ministère au Québec. Je suis plus attirée à parler avec les « étrangers » ou les « nouveaux arrivants » ici au Québec parce que je sais ce que c’est que d’en être une. Si vous n’avez jamais fait l’expérience de voyager dans un nouvel endroit et de découvrir une nouvelle culture ou une nouvelle langue, je vous encourage à le faire, car c’est la meilleure façon d’apprendre !
Rencontrer des amis de nombreuses nations
Pendant mon séjour à Saint-Jérôme, je me suis fait des amis locaux de l’Eglise et du quartier, mais je me suis aussi liée d’amitié avec des nouveaux venus du Maroc, de la République Centrafricaine, du Nicaragua et de l’île Maurice. Ces femmes vivaient la transition difficile d’un déménagement et d’une nouvelle vie dans un nouvel endroit et je pouvais m’identifier à elles. Notre amitié grandit en passant du temps ensemble, en s’envoyant des textos, en partageant de la nourriture et en échangeant des cadeaux.
Questions à poser aux nouveaux arrivants
Voici quelques questions simples que j’aime poser aux nouveaux arrivants : Comment s’est passée la transition pour vous et votre famille ? Quelles sont les différences culturelles que vous avez remarquées depuis que vous vivez ici ? Quelles sont les choses qui vous manquent le plus dans votre pays ? Comment votre famille au pays s’adapte-t-elle à votre absence ?
Autres besoins à ne pas oublier
Souvent, les nouveaux arrivants ont besoin d’aide pour des choses très simples comme faire des courses, prendre des rendez-vous médicaux, apprendre une nouvelle langue, comprendre les subtilités culturelles et, surtout, développer des amitiés et une communauté. Ils ont besoin de pouvoir exprimer ce qu’ils ont vécu avec quelqu’un qui se soucie d’eux. Quelle belle façon de leur montrer l’amour de Jésus !
Maintenant que nous vivons à Montréal, nous allons sûrement rencontrer de plus en plus de nouveaux arrivants et cela m’enthousiasme particulièrement. J’aime découvrir de nouvelles cultures et des personnes individuelles avec des luttes et des joies différentes. J’ai rencontré une femme tunisienne qui m’a dit que, malgré que cela fait trois ans qu’elle est ici, je suis sa première amie. Je suis heureuse d’être son amie, mais je trouve cela extrêmement triste. Combien le sentiment de solitude doit être grand pour tant de nouveaux immigrants ici au Québec!
Pourquoi accueillir les nouveaux arrivants ?
Nous pouvons sentir que c’est une bonne chose d’accueillir les nouveaux arrivants, mais pourquoi en est-il ainsi ? Que dit Dieu à ce sujet dans la Bible? Il nous donne une loi dans Lévitique 19.33-34 et qui dit :
« Lorsqu’un étranger séjourne avec toi dans ton pays, tu ne lui feras pas de mal. Tu traiteras l’étranger qui séjourne chez toi comme l’indigène d’entre vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Égypte : Je suis le Seigneur votre Dieu. »
Quelle est donc la raison pour laquelle les Israélites devaient aimer les étrangers ? Voyez le mot clé « car » pour nous aider à comprendre. C’est parce qu’ils étaient étrangers dans le pays d’Égypte. Pourquoi cela est-il important ? Ils savaient ce que c’était que de vivre dans un pays qui n’était pas le leur. Ils savaient personnellement combien la vie est difficile pour quelqu’un qui est contrôlé ou asservi par d’autres dirigeants. Peut-être cela faisait-il partie du plan souverain de Dieu, afin de rendre son peuple plus compatissant et plus aimant envers les personnes d’autres nations. Ainsi, lorsque leur tour viendrait d’être dans leur propre pays, ils feraient preuve de miséricorde et d’hospitalité envers les nouveaux arrivants (voir le personnage de Boaz dans le livre de Ruth).
Nous serons toujours des étrangers ici-bas
Il y a une autre vérité biblique que je trouve encourageante à se rappeler. Je serai toujours un étranger ou une étrangère tant que je serai sur cette terre. Ce n’est pas ma maison permanente. Par conséquent, je suis libre de ne pas chercher à simplement améliorer ma maison terrestre par différents achats, mais plutôt de donner de moi-même, de mon temps et de mon argent, pour bénir les autres qui arrivent à Montréal. Comme me l’a rappelé une amie pleine de sagesse, suivre Christ exigera toujours des sacrifices.
Mais avec ce sacrifice vient la joie. Comme nous le lisons dans le Psaume 146.5-9 :
« Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir en l’Eternel, son Dieu ! Il a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve ; il protège éternellement la vérité. Il fait droit aux opprimés, il donne du pain aux affamés. L’Eternel délivre les prisonniers, l’Eternel ouvre les yeux des aveugles, l’Eternel redresse ceux qui sont courbés, l’Eternel aime les justes. L’Eternel protège les étrangers, il soutient l’orphelin et la veuve, mais il fait dévier la voie des méchants.»
Si le Créateur du ciel et de la terre me vient en aide, je peux certainement faire des sacrifices pour accueillir les nouveaux arrivants pour sa gloire !
Valerie Nielsen
Valerie et son mari ont déménagé à Chicago en 2012 afin qu’Eric puisse poursuivre ses études en théologie. Pendant leur séjour à Chicago, ils ont été présentés au Charles Simeon Trust (CST). Ils ont été bénis par ce ministère de diverses manières et sont devenus enthousiastes à l’idée d’utiliser ces principes dans leur discipulat et leur ministère lorsqu’ils sont revenus au Canada en 2016. Ils ont été nommés missionnaires avec Fellowship International en 2016. Leur vision est de faire des disciples qui font des disciples parmi la prochaine génération de Québécois avec un impact sur le monde francophone. Valerie a participé et dirigé des petits groupes lors d’ateliers de la CST à Chicago et à Toronto, écrit des études bibliques pour les femmes en utilisant les principes de la CST, animé des études bibliques avec divers groupes de femmes ainsi qu’en un à un. Son désir est de voir plus de femmes au Québec grandir dans leur amour pour la Parole de Dieu et leur désir de la partager avec les autres.