5 Questions sur les Psaumes

Q: Quel est l’objectif des Psaumes ?

R: Le nom de l’alliance YHWH est utilisé près de sept cents fois dans les psaumes ! Les psaumes sont des chants monothéistes centrés sur l’Éternel, c’est-à-dire qu’ils donnent gloire au seul vrai créateur, celui qui a créé les cieux et la terre, celui qui règne sur tout, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Donc, l’objectif ultime du livre de Psaumes est de montrer au peuple de Dieu comment et pourquoi louer l’ÉTERNEL.

La structure générale du Psautier étaye cette opinion. Le recueil des Psaumes se divise en cinq livres. Le Psaume qui conclut chaque livre se termine par une doxologie (Ps 41.13 ; 72.18-20 ; 89.52 ; 106.48 ; 150.6) et le Psaume 150 sert à la fois de conclusion pour le cinquième livre et pour l’ensemble du livre des Psaumes. Les Psaumes 135, 146, 147, 148, 149 et 150 commencent et terminent par le commandement : « Louez l’Éternel ». Et bien que les « lamentations » soient plus nombreuses que les « hymnes de louange », le Psautier se termine par une explosion de louange et cinq « hymnes d’alléluia » (Psaumes 146-150). Ainsi, la structure même du Psautier nous rappelle que l’ÉTERNEL doit être loué, peu importe nos circonstances.

Q: Quand les cent cinquante psaumes ont-ils été compilés et pourquoi le moment de la compilation est-il important ?

R: Les différents auteurs des psaumes ont écrit de Moïse (vers l’an 1450 av. J.-C.) à la chute de Juda (586 av. J.-C.). Par exemple, le psaume 137 se situe dans la période de captivité à Babylone. Le psalmiste écrit : « Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion (Ps 137.1). » Ainsi, la date finale logique de la compilation des psaumes se situe pendant l’exil ou peu de temps après.

Le contexte historique de la compilation des prières et des chants prisés d’Israël est important parce que le Psautier fonctionne comme le temple. Jérusalem est détruite. Le temple est démoli. Comment le peuple de Dieu peut-il alors adorer Dieu en exil ? Ils viennent dans la présence de Dieu à travers les cent cinquante poèmes divinement inspirés qui expriment leurs lamentations, leur rappellent qui est Dieu et ce qu’il a fait dans l’historique de leur salut et engendrent l’espoir d’un messie futur qui apportera un nouvel exode, un royaume éternel et restaurera la présence du temple pour tous ceux qui aspirent à habiter : « dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de [leurs] jours (Ps 23.6). »

Q: Pourquoi la poésie est-elle utilisée pour exprimer ces thèmes ?

R: Premièrement, la poésie élargit notre imagination exégétique. David ne pouvait pas simplement dire qu’il aimait Dieu parce que Dieu le protège. Mais, lorsqu’il écrit : « Je t’aime, ô Éternel… mon rocher, ma forteresse (Ps 18.2-3) » et compare Dieu à une citadelle de pierre, il nous permet d’avoir une meilleure compréhension de qui est Dieu et de ce qu’il fait pour son peuple. Les métaphores mettent des images vivides sur des vérités théologiques.

Deuxièmement, la poésie est conçue pour faire appel à nos émotions. Jean Calvin a dit, en parlant des psaumes : « J’appelle ce livre, non dans un sens inapproprié, une anatomie de toutes les parties de l’âme parce qu’il n’y a aucune émotion dont on peut être conscient qui n’est pas représentée ici comme dans un miroir. » Les lamentations remplies de larmes comme les élans triomphants de reconnaissance sont des expressions d’émotions qui nous servent de modèles et qui façonnent ce que nous devrions ressentir lorsque nous parlons à Dieu du plus profond de nos âmes. Par exemple, lorsque nous lisons : « Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu (Ps 42.1), » la poésie nous pousse à avoir spirituellement soif de notre Dieu qui nous rafraîchit et nous donne la vie.

Q: Quelles sont les méthodes pour lire de la poésie biblique ?

R: Premièrement, ressentir l’émotion ! Pour réitérer ce que j’ai déjà dit, Dieu a voulu que les images des poèmes inspirés viennent chercher notre cœur. Alors, laissons-les accomplir leur rôle. Par exemple, récemment, après avoir prêché un message sur le Psaume 23, j’ai demandé à l’assemblée de répondre à cette question à la maison : « La poésie doit avoir un effet dans notre cœur et non seulement être comprise dans notre tête. Y a-t-il eu un moment durant la prédication, pendant l’explication ou l’illustration du texte, où vous avez ressenti des émotions ? Si oui, quelles étaient ces émotions et pourquoi les avez-vous ressenties ? »

Deuxièmement, nous devons réaliser que la répétition est la structure de base de la poésie biblique. Parfois, une ligne est répétée dans un poème. C’est ce qu’on appelle le refrain. Parfois, la répétition de mots clés ou de thèmes se trouve au début et à la fin d’un poème. C’est ce qu’on appelle une inclusion. Parfois, les mots clés ou les thèmes sont l’objet d’une réflexion, des extrémités vers le centre du poème. C’est ce qu’on appelle un chiasme. Le refrain, l’inclusion et le chiasme central révèlent l’idée principale du poème.

Troisièmement, nous devons identifier la structure et l’objectif du parallélisme. Chaque psaume est formé de plusieurs strophes : deux lignes forment ensemble une seule unité. Certaines strophes se font écho. Lorsque David prie à Dieu : « efface mes transgressions ; lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché (Ps 51.4), » il utilise des mots interchangeables (efface/lave ; iniquité/péché) pour exprimer la même requête. D’autres strophes utilisent la deuxième ligne pour compléter la pensée de la première (« Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau [quel type de cantique ?], une louange à notre Dieu, Ps 40.4). » Puis, d’autres lignes expriment un contraste : « Tu sauves le peuple qui s’humilie, et tu abaisses les regards hautains (Ps 18.28). » Une dernière forme de parallélisme (même s’il en existe quelques-unes de plus !) emploie les deux lignes pour évoquer une comparaison : « Comme un père a compassion de ses enfants, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent (Ps 103.13). » Évidemment, la répétition est intentionnelle. Le poète nous fait ralentir. Nous nous arrêtons et réfléchissons, prenons une pause pour prier. À l’aide de diverses images pour nous faire voir une idée sous différents angles, ces poèmes nous aident à « [trouver notre] plaisir dans la loi [Torah = instructions] de l’ÉTERNEL (Ps 1.2). »

La structure même du Psautier nous rappelle que l’ÉTERNEL doit être loué peu importe nos circonstances.

Q: Comment les églises chrétiennes devraient-elles utiliser les psaumes dans la louange en assemblée ?

R: Premièrement, nous devrions chanter les psaumes. Le livre des Psaumes est le recueil d’hymnes final d’Israël. Les sous-titres sont des indices qui nous le démontrent. Par exemple, tous les psaumes, sauf trois entre Psaumes 51-72, contiennent « aux chantres » ou « au chef des chantres ». Ces chants, ainsi que les autres dans le Psautier, étaient visiblement chantés en groupe dans le temple. Le Psautier devrait faire partie de notre canon de chants chrétien. Pourquoi ? Paul nous le dit ! Il commande aux chrétiens de s’entretenir : « par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur (Ép 5.19) » et de faire en sorte : « que la parole de Christ demeure en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs en vertu de la grâce (Col 3.16). »

Nous devrions chanter les psaumes tels qu’ils sont (en comprenant que lorsque nous chantons au sujet du sacrifice d’animaux, nous faisons référence à Jésus qui est l’accomplissement de tout le système de sacrifices) et en paraphrases. Nous devrions aussi composer de nouveaux chants basés sur le contenu d’un psaume en particulier en connectant directement son vocabulaire et ses thèmes à Jésus le Fils oint (Ps 2), qui est mort pour les pécheurs (Ps 22), ressuscité des morts et maintenant assis à la droite de Dieu (Ps 110 ; Ép 1.20, 22). Nous devrions laisser les psaumes inspirer les paroles de nos hymnes et de nos refrains afin qu’elles nous rappellent, par exemple, que nous devons prier pour avoir la victoire sur les ennemis du royaume de Dieu et pour nous lamenter du péché dans nos vies et dans le monde.

Deuxièmement, nous devrions prier les psaumes. Les psaumes font de merveilleux appels à l’adoration. Par exemple, lisez le Psaume 95, un psaume qui appelle le peuple de Dieu dans sa présence (« Venez, chantons avec allégresse à l’Éternel ! Ps 95.1 ») pour chanter (« Faisons retentir des cantiques en son honneur ! Ps 95.2 ») à propos de qui il est (« l’Éternel est un grand Dieu, Il est un grand roi au-dessus de tous les dieux Ps 95.3 ») et de ce qu’il a fait (« La terre aussi, ses mains l’ont formée, » Ps 95.8). Le Psaume 95 se termine par un avertissement d’être sérieux dans l’adoration (« N’endurcissez pas votre cœur, » Ps 95.8). En plus d’être un appel à l’adoration, les psaumes peuvent servir comme modèle de prière pastorale pour la congrégation.1

Troisièmement, nous devrions lire les psaumes. À mon avis, plus les lectures de la Bible sont nombreuses le dimanche matin, mieux c’est. Pourquoi ne pas lire les psaumes d’un bout à l’autre (un psaume par dimanche) pour les trois prochaines années ? Prenez plus d’un dimanche pour le Psaume 119, bien sûr !

Quatrièmement, nous devrions prêcher les psaumes. Je vous recommande d’inclure une série sur les psaumes pendant dix étés de suite. Passez à travers le Psautier en église.

Notes : 1. Pour un exemple, voir la prière sur le Psaume 72 du Pastor’s Book, 292.

Douglas Sean O’Donnell est l’auteur de l’étude Psalms : A 12-Week Study (Les Psaumes : une étude de douze semaines).

Cet article a été initialement publié sur Crossway. La traduction est publiée ici avec permission.

Douglas Sean O'Donnell
Plus de publications

(Docteur diplômé de l’Université University of Aberdeen) est le vice-président principal de l’éditorial de la Bible chez Crossway. Il est l’auteur et l’éditeur d’une douzaine de livres, dont The Beginning and End of Wisdom ; The Pastor’s Book ; The Song of Solomon et Matthew dans la série de commentaires Preaching the Word, ainsi que Psalms dans la série Knowing the Bible. Il a aussi écrit sur les livres Cantiques et Job dans le commentaire par exposition de la Bible ESV.



Published By: Douglas Sean O'Donnell

(Docteur diplômé de l’Université University of Aberdeen) est le vice-président principal de l’éditorial de la Bible chez Crossway. Il est l’auteur et l’éditeur d’une douzaine de livres, dont The Beginning and End of Wisdom ; The Pastor’s Book ; The Song of Solomon et Matthew dans la série de commentaires Preaching the Word, ainsi que Psalms dans la série Knowing the Bible. Il a aussi écrit sur les livres Cantiques et Job dans le commentaire par exposition de la Bible ESV.