Il y a eu un moment dans ma vie quand j’ai dû ensevelir une partie de moi-même.
Cela est arrivé quand un groupe d’hommes pieux m’ont imposé leurs mains et m’ont commissionné à l’œuvre de l’évangile. À partir de ce moment, j’ai été ordonné pour une nouvelle tâche. J’étais maintenant obligé d’être un homme de la Parole. La Bible est claire :
- « Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ … prêche la parole » (2 Timothée 4.1a, 2a).
- « Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement. Ne néglige pas le don qui est en toi, et qui t’a été donné par prophétie avec l’imposition des mains de l’assemblée des anciens. » (1 Timothée 4.13-14).
- 1 Pierre 5 m’a rappelé que je n’étais qu’un sous-berger, dirigeant les gens vers le Souverain Berger.
Ma tâche était de prêcher tout le conseil de la Parole de Dieu (Actes 20.24-27) et de servir le Souverain Berger du mieux que je pouvais envers qui que ce soit que Dieu confiait à mes soins.
Et si ceci était ma tâche, cela exigeait qu’une partie de moi meure, parce que j’étais enchaîné à la Bible, attaché à Christ.
Si je devais offenser, cela devait être seulement l’offense de l’évangile.
Si j’allais être aimé, cela devait être seulement pour le message que je proclame.
Si je devais être connu, cela devait être seulement pour le Dieu que je représente.
« Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé » (2 Timothée 2.4).
J’étais enrôlé. Donc, l’étendue de mes poursuites devait se rétrécir.
Comme l’a exprimé l’apôtre Paul, « Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié… afin que votre foi soit fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Corinthiens 2.2, 5).
Ou, comme Jean-Baptiste l’a exprimé, « Il faut qu’il croisse, et que je diminue » (Jean 3.30).
Comme bien des hommes qui sont devenus des pasteurs, je suis un homme de forte conviction (Je pense que je suis vraiment pire à cet égard que la plupart des pasteurs). J’ai de fortes convictions concernant des choses aussi peu importantes que des couteaux de cuisine et le papier de toilette.
Mais maintenant, ce jeune homme qui avait auparavant servi dans une campagne politique ne pouvait plus dire aux autres qui était son candidat préféré ni son affiliation politique! Maintenant, ce jeune homme qui avait une forte opinion sur chaque histoire dans les nouvelles devait commencer à parler moins concernant les nouvelles et encore plus concernant la Bonne Nouvelle!
Et c’était difficile. C’est difficile; possiblement plus que jamais ces jours-ci.
J’ai de fortes opinions concernant la COVID que peu de gens connaissent en dehors de ma famille.
J’ai réfléchi longuement et avec intensité concernant BLM (Black Lives Matter), mais je fais attention de seulement en dire autant que la Bible dit clairement.
J’ai dû me mordre la langue concernant les élections présidentielles aux États-Unis. Mon opinion concernant les armes à feu n’est pas une chose que je partage. Quand il s’agit de ma préférence en ce qui concerne la politique fiscale, je tiens mes cartes bien cachées.
Et ce n’est pas un travail banal. J’aime bien m’impliquer dans la mêlée. Cela m’énergise; c’est comme ça que j’apprends. En plus, une partie de moi désire participer dans le discours sur ces questions comme un tas d’autres.
Mais une partie de moi a dû mourir.
Je ne suis pas un citoyen ordinaire. Je suis enrôlé. Je suis pasteur. Je suis un homme de la Parole, et un sous-berger de Christ.
Ne me comprenez pas mal. La Bible présente des principes clés sur comment nous devrions penser concernant la vie, incluant des questions comme COVID ou BLM. Mais ces principes n’affectent pas seulement un côté – ils tranchent presque toujours sur les deux bords. Dans un sens, la Bible demeure non-partisane et donc peut critiquer et corriger à partir de l’extérieur du système. Et à cause de cela, c’est là où je dois me tenir. Mes commentaires doivent être liés aux Écritures, ne disant ni plus ni moins que ce que les Écritures affirment sur une question quelconque.
Alors tout en sondant ce que je crois être les principes bibliques clés qui devraient nous guider, je retiens des douzaines d’autres pensées et opinions que j’aimerais bien partager. C’est la partie de moi que j’ai dû ensevelir.
Que tu votes NPD ou Conservateur ne devrait pas déterminer ma relation avec toi. Que tu fasses l’école à la maison ou non ne devrait pas déterminer à quel point tu as confiance dans ma prédication. Tout cela devrait être mis de côté. Mais si tu as besoin d’entendre ce que Dieu dit, alors – par la grâce de Dieu – j’espère que je puisse être utile pour toi (du mieux que je peux en tant que mortel.
Je ne suis certainement pas en train de dire que je l’ai fait parfaitement. Il se peut que je sois trop prudent en faisant ressortir l’implication évidente d’un principe biblique. Ce qui est plus probable, quelquefois j’en ressors un peu plus que ce que j’aurais dû. Je dis seulement que, en tant que pasteur, je ne suis pas libre d’être totalement moi-même. J’appartiens à celui qui m’a enrôlé.
Et bien que ce soit une bonne chose, cela continue d’être un deuil pour moi.
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
James Seward est le Pasteur principal de Maple Avenue Baptist Church à Georgetown, ON. Il est un instructeur régulier avec le Charles Simeon Trust. Lui et son épouse Karen ont cinq enfants.