Mark Dever et Jamie Dunlop, Une communauté irrésistible : comment la puissance de Dieu rend l’Église attrayante, trad. Loanne Procopio, Éditions Cruciforme, 2021, p. 37-39.
La scène donne froid dans le dos : alors qu’Ézéchiel se trouve en exil à Babylone, il voit dans une vision le Temple de Jérusalem (Ézéchiel 10). La gloire de Dieu – qui remplissait le Temple depuis l’époque de Salomon – repose sur un trône placé sur des roues et soutenu par des chérubins volants. Le trône commence à se mouvoir ; il quitte le lieu Très Saint avant de s’immobiliser sur le seuil du Temple. Puis il se déplace à nouveau, s’élève au-dessus du Temple, et se dirige vers l’orient. Il s’en va. La gloire de l’Éternel a quitté le Temple. Quelle horreur indicible !
En apparence, rien n’a changé : le Temple est toujours à sa place, le peuple de Dieu est toujours présent. La vie continue comme avant.
Du moins pour le moment.
La vision d’Ézéchiel dans votre Église
Et si le même scénario avait lieu dans votre Église ? Prenez tous ses éléments communautaires : votre rassemblement hebdomadaire principal, la sainte cène, les petits groupes, les relations d’aide ou de discipulat, les conversations après le culte, etc. Maintenant, imaginez que l’Esprit de Dieu et la puissance surnaturelle qui l’accompagne s’élèvent et quittent votre assemblée. Que se passerait-il alors ?
- Certaines personnes auraient-elles immédiatement l’impression de ne plus être à leur place ? Ou bien continueraient-elles de venir pour les mêmes raisons qu’avant ?
- Certaines amitiés se dissoudraient-elles instantanément du fait qu’aucun lien ne les garderait plus intactes ? Ou bien continueraient-elles de survivre parce qu’elles étaient de toute façon basées sur autre chose que l’Évangile ?
- Remarqueriez-vous un changement ostensible dans les conversations au sein de petits groupes – peut-être une réticence à poser des questions profondes et difficiles sur la manière de vivre des uns et des autres ? Ou bien le renoncement à soi-même inhérent à ces relations n’était-il jamais véritablement dépendant de l’Esprit de Dieu ?
- Recevriez-vous une multitude de demandes pour un accompagnement pastoral du fait que les membres d’Église auraient cessé de porter les fardeaux les uns des autres ? Ou bien votre assemblée a-t-elle toujours considéré les membres de l’équipe pastorale comme les « professionnels » à appeler pour tout besoin spirituel ?
J’ose espérer qu’au moment même où Dieu retirerait sa puissance surnaturelle, nos Églises sombreraient dans le chaos total – mais je crains que nous soyons nombreux à avoir construit une communauté d’Église telle que si la vision d’Ézéchiel s’accomplissait aujourd’hui, nous ne remarquerions même pas la différence.
Avant la production du Boeing 747, pour parer à l’éventualité d’une défaillance hydraulique, on pouvait piloter tous les avions commerciaux manuellement. Toutefois, avec l’arrivée du très gros porteur, on considéra que la technologie était suffisamment fiable pour que cette « réversion manuelle » devienne obsolète. Voilà pourquoi aujourd’hui, le contrôle du 747 – ainsi que de la vaste majorité des avions – dépend entièrement de la puissance hydraulique et non plus d’un dispositif manuel de sûreté.
Votre communauté d’Église vole-t-elle au moyen d’un dispositif manuel de sûreté ?
Avez-vous construit cette communauté sur les bases de l’Évangile… entre autres choses ? Ou bien, le pouvoir surnaturel du Dieu Tout-Puissant constitue-t-il le seul ciment qui unit votre communauté ? Avez-vous fait du développement de la communauté un tel projet scientifique que le surnaturel est devenu facultatif ?
Ces questions ont-elles même une importance ?
Oui. Si la communauté de votre Église locale ne dépend pas de l’Esprit surnaturel de Dieu, elle ne sera jamais visiblement surnaturelle. Et si elle n’est pas visiblement surnaturelle, c’est une communauté de contrefaçon – elle se fait passer pour une communauté biblique, mais n’en accomplit pas les objectifs. Une telle communauté est incapable de présenter au monde la sagesse de Dieu (Ép 3.10).
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