Dans une course longue distance, le pistolet retentit deux fois : une fois au début de la course, et une fois pour signaler le dernier tour de la course. Le tour de tir est la fin de la course, lorsque le coureur est fatigué, lorsque chaque seconde compte et lorsque la ligne d’arrivée est en vue.
Robert Wolgemuth a écrit un livre intitulé Gun Lap: Staying in the Race with Purpose [Tour de tir : rester dans la course avec un but précis]. À ce que je sache, je ne suis pas encore dans mon tour de tir, mais il est mieux de se préparer. Cela me fait penser à l’importance de bien finir.
Mais aussi, cela me fait penser à un autre sujet : le tour de tir d’un pasteur.
J’ai rencontré une amie en marchant l’autre jour. « Comment se passe le cours que tu suis au séminaire ? », je demandai. Je savais qu’elle s’était inscrite parce que le professeur, un pasteur à la retraite, était connu comme un sage. « C’est incroyable, » dit-elle. Elle parlait plus du caractère du professeur, pas du cours. Bien que l’homme soit retraité et qu’il soit dans sa vieillesse, il répète toujours ses vœux d’ordination chaque jour.
Cet automne marque 30 ans que j’ai servis comme pasteur. Je suis pratiquement sûr d’avoir fait presque toutes les erreurs possibles tout au long du chemin. L’un des éléments les plus humiliants d’avoir servi comme pasteur aussi longtemps, c’est que beaucoup de ceux qui ont commencé ont abandonné. J’ai des amis qui étaient pasteurs à mes côtés et qui se sont disqualifiés. Certains d’entre eux se sont déconvertis.
J’ai aussi vu certains continuer dans le ministère pastoral, mais distraits par d’autres sujets. Certains deviennent des coaches de vie chrétienne et leadership. D’autres se lancent en politique ou d’autres causes. Je ne considère plus la fin de la course comme acquise, pour moi-même ou pour quelqu’un d’autre.
Je pensais que le ministère pastoral était de faire de grandes choses pour Dieu. Maintenant, je définis les grandes choses différemment : comme rester fidèle jusqu’à la fin.
Je connais quelqu’un qui est au début de ses 70 ans. Il a démissionné comme pasteur il n’y a pas longtemps. Il m’a rappelé Caleb : « Je suis encore vigoureux comme au jour où Moïse m’envoya; j’ai autant de force que j’en avais alors » (Josué 14.11).
Il court encore. Il n’a plus un rôle formel comme pasteur principal, mais il a saisi un autre rôle. Comme Dieu lui donne la force, j’espère le voir continuer dans son ministère encore longtemps.
Les premiers tours comptent, mais mon centre d’intérêt est de plus en plus sur les derniers tours. À quoi sert un bon départ suivi par un trébuchement près de la fin ? Lorsque la ligne d’arrivée est en vue, c’est le moment de puiser dans cette dernière réserve d’énergie et franchir la ligne sans rien dans le réservoir.
Aux pasteurs de tous les âges : visez à terminer fort. Restez dans la course, même si vous y êtes depuis un moment. Un jour, nous serons capables de dire avec Paul : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » (2 Tm 4.7-8)Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Darryl Dash est l'auteur de How to Grow: Applying the Gospel to ALL of Life. Il est pasteur de la Liberty Grace Church à Toronto. Il est également cofondateur de Gospel for Life et directeur de l'Advance Church Planting Institute. Il est titulaire d'un doctorat en ministère du Gordon-Conwell Theological Seminary et compte plus de 25 ans d'expérience dans le ministère. Darryl est marié à Charlene et a deux enfants adultes, Christy et Josiah. Vous pouvez trouver Darryl en ligne sur DashHouse.com.