Je viens de commettre un péché. Peu importe lequel. Ce qui compte, c’est que je savais que c’était mal, que j’ai essayé de ne pas le faire et que je l’ai fait quand même. Qu’est-ce qui ne va pas chez moi, qui m’empêche de faire le bien? Et comment suis-je passé d’une situation où j’appréciais Dieu et lui obéissais, à une situation où j’ai fait la chose même, qu’il déteste ?
Ce n’était pas la première fois que je péchais et que je me posais ces deux questions, et ce ne sera certainement pas la dernière. Peut-être, vous les êtes-vous aussi posées. Mais, je veux vous présenter quelqu’un qui m’a aidé à trouver des réponses. Il s’appelle John Owen, et il a quitté cette terre, il y a près de 350 ans. Lorsque j’ai lu son livre « Indwelling Sin in Believers » (Le péché qui habite les croyants), c’était comme si mon âme était ouverte, disséquée et diagnostiquée. Laissez-moi vous donner la version rapide de ma thérapie.
Alors, qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?
Owen va droit au but dès le début : notre problème, c’est le péché. Même si le Christ est mort pour nous et a détruit le pouvoir du péché qui nous condamnait à la mort et à l’enfer, il reste un autre pouvoir du péché. Owen appelle cela le pouvoir « intérieur » du péché, ce qui signifie simplement que le péché a le pouvoir de nous faire pécher parce qu’il habite encore en nous. Il n’est plus incontesté – nous avons maintenant la puissance de la grâce en nous – mais il persiste néanmoins. C’est la source de la bataille qui fait rage dans chaque chrétien :
En effet, je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma nature propre: j’ai la volonté de faire le bien, mais je ne parviens pas à l’accomplir. En effet, je ne fais pas le bien que je veux mais je fais au contraire le mal que je ne veux pas. Or, si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi. (Romains 7.18-20).
C’est donc, ce qui ne va pas chez moi. J’ai une puissance spirituelle appelée péché qui habite dans mon cœur et qui me pousse à commettre le mal. Voilà une réponse à une question !
Comment le péché se produit-il ?
Ensuite, Owen présente au chrétien le plan de bataille de notre ennemi, le péché. Bien sûr, le péché n’est pas vraiment une entité vivante, mais il est utile de comprendre comment il fonctionne en utilisant le langage comme s’il l’était. Le passage clé qu’Owen décortique est Jacques 1.14-15 :
Mais chacun est tenté quand il est attiré et entraîné par ses propres désirs. Puis le désir, lorsqu’il est conçu, donne naissance au péché et le péché, parvenu à son plein développement, a pour fruit la mort.
L’exposition par Owen de ces versets, m’a montré que le péché a en fait un processus. Il fonctionne d’une certaine manière et nous pouvons apprendre cette tactique, pour ainsi, être en mesure de mieux le combattre. Owen décompose le procédé de la manière suivante :
1. La distraction
…chacun est tenté quand il est attiré…
Le premier coup du péché est la distraction. Proverbes 1.17 dit « Or, il ne sert à rien de poser un piège sous les yeux de tout ce qui peut voler ». Cependant, si l’oiseau peut être attiré à détourner le regard, le piège peut être mis en place avec succès. Or, dans l’âme d’un chrétien, l’esprit est comme l’œil. Lorsque notre esprit est convenablement occupé par les choses de Dieu et la surveillance du péché (nos devoirs spirituels), nous « voyons » les pièges que le péché nous tend. Mais si notre esprit est distrait par autre chose (par exemple, des occupations mondaines), le péché peut alors en profiter pour cacher le piège. La distraction des devoirs spirituels est donc le premier objectif du péché.
2. La tromperie
…et entraîné par ses propres désirs.
Ensuite, l’appât est mis en place : le péché séduit avec la promesse du plaisir. Ébloui par l’attrait, le danger passe inaperçu, comme un hameçon recouvert de l’appât. C’est ainsi qu’Eve a été trompée et a mangé le fruit. Sa première réponse à Satan – « Si nous en mangeons ou y touchons, nous mourrons » – montre qu’elle était consciente du danger. Mais, elle s’est ensuite laissée distraire lorsque ses désirs ont été attisés par des pensées sur la beauté du fruit et son utilité pour la rendre sage (Gn 3.6).
3. La décision
Puis le désir, lorsqu’il est conçu…
Les actes de péché ne peuvent être commis sans qu’il y ait d’abord une décision de les commettre – c’est la conception du péché. Ces décisions se produisent dans la partie de notre âme que nous appelons « la volonté », une faculté qui est influencée à la fois par la raison et l’affection (c’est-à-dire nos goûts et nos dégoûts). Lorsque l’esprit est détourné de son devoir et qu’un désir pour les plaisirs du péché est créé, la voie est tracée pour la décision de pécher. Le péché semble être bon, et donc nous le choisissons.
4. L’acte
…donne naissance au péché…
L’étape suivante de cette progression est la « naissance » du péché – l’acte proprement dit. Alors, nous sommes surpris, n’est-ce pas ? Nous nous demandons, « comment en suis-je arrivé là ? ». Ce que nous ne réalisons pas, c’est que nous perdons la bataille contre le péché, bien plus tôt, que nous le pensons.
Revenons en arrière. J’ai péché parce que je l’ai choisi. Je l’ai choisi parce qu’il me semblait bon. Il me semblait bon parce que j’en voyais le plaisir et non le danger. J’ai vu le plaisir et non le danger, parce que lorsque le péché tendait le piège, j’étais distrait.
Voilà, j’ai été distrait. Si j’avais gardé mon esprit occupé par les choses de Dieu et la surveillance du péché, j’aurais vu le danger lorsque le péché est venu avec sa proposition. Pourtant, étant distrait de ce devoir, j’ai permis au péché de travailler davantage et j’ai ainsi perdu la bataille.
Mes amis, c’est là que nous devons concentrer nos efforts : nous occuper des devoirs spirituels qui nous protègent contre le péché. Ces devoirs sont les moyens par lesquels Dieu promet de nous aider. C’est en les négligeant que le péché remporte ses victoires. On pourrait en dire beaucoup plus à ce sujet, mais c’est une discussion pour une autre fois.
5. La mort
…le péché, parvenu à son plein développement, a pour fruit la mort.
Pour l’instant, rappelons que la fin du péché c’est la mort. Nous ne devons pas considérer le péché comme un animal de compagnie inoffensif que nous pouvons tenir en laisse et apprivoiser. C’est un dragon vorace, et sans la grâce salvatrice de Jésus, il nous emporterait dans ses mâchoires jusqu’en enfer. C’est, en fait, sa finalité.
Je dis donc, avec Owen : « Réveillez-vous donc, vous tous dont le cœur a quelque chose à voir avec les voies de Dieu ! Votre ennemi le péché n’est pas seulement sur vous, comme sur le Samson d’autrefois, mais il est aussi en vous. » Apprenez à connaître son plan de bataille. Et LUTTEZ.
Hannah Le Cras
Hannah Le Crasest simplement une femme destinée au Paradis par la grâce de Jésus. Elle est passionnée par la lecture de la Bible, la lutte contre le péché, la reconnaissance de la gloire de Dieu et l'aide qu’elle apporte aux autres Chrétiens pour qu'ils soient aussi fervents et brûlants pour les mêmes choses. Elle vit avec son mari et ses deux enfants à Perth, en Australie occidentale.