J’utilise des feutres de différentes couleurs pour marquer différents thèmes dans ma Bible: bleu pour le caractère de Dieu, vert pour les promesses de Dieu, pourpre pour le royaume de Dieu, orange pour les prières, rouge pour les thèmes de rédemption, et jaune pour toute autre chose. Cela m’est venu à l’idée cette année qu’il me manque une couleur pour représenter un autre thème important : le jugement de Dieu. Chaque fois que je lis les Écritures, j’apprends de nouveau une de ses leçons importantes : on ne prend pas Dieu à la légère.
James Hamilton le dit bien : « la gloire salvatrice et justicière de Dieu se tient au centre de la théologie biblique. »
Dans les Écritures nous voyons comment Dieu juge justement le péché. Il envoie Adan et Eve en exil; il inonde le monde; il détruit des villes; il envoie des plaies; il envoie son propre peuple en exil. Quand Ésaïe voit Dieu, il crie « Malheur! » (Esaïe 6.5), parce qu’il comprend qu’il se tient comme un impur dans la présence du Dieu saint.
Il est le « Dieu qui est transcendent, majestueux, infini dans la justice, qui aime la justice autant qu’il aime la miséricorde; qui hait la méchanceté autant qu’il aime la bonté; qui brûle d’un amour flambant, passionné pour lui-même au-dessus de toute chose », écrit Timothy Stoner. Ne prends jamais Dieu à la légère.
Le plus petit indice
C’est pour cela que je suis surpris par une des caractéristiques de Dieu qui paraît à côté de sa justice.
2 Chroniques raconte le règne de Manassé, un des derniers rois de Juda. L’évaluation du chroniqueur est contondante: « Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, selon les abominations des nations que l’Éternel avait chassées devant les enfants d’Israël » (2 Chroniques 33:2). Il a suivi les pratiques des nations avoisinantes; il a reconstruit les hauts lieux et les autels, même dans le temple; il a adoré des idoles. Il a brûlé ses fils et a pratiqué la divination et la sorcellerie. « Mais à cause de Manassé, Juda et les habitants de Jérusalem s’égarèrent et firent le mal plus que les nations que l’Éternel avait détruites devant les enfants d’Israël » (33:9).
Nous sommes préparés pour la réaction de Dieu. En lisant l’histoire d’Israël jusqu’à ce point, nous savons comment Dieu réagit à ce genre de méchanceté – Il juge. Et c’est ce qui arrive : après avoir averti Manassé, les Assyriens le capturent et l’emprisonnent à Babylone.
Ce qui se passe après est choquant.
« Lorsqu’il fut dans la détresse, il implora l’Éternel, son Dieu, et il s’humilia profondément devant le Dieu de ses pères. Il lui adressa ses prières; et l’Éternel, se laissant fléchir, exauça ses supplications, et le ramena à Jérusalem dans son royaume. Et Manassé reconnut que l’Éternel est Dieu » (33:12-13).
Manassé est un des pires rois avec un des pires records, et pourtant, au premier signe de repentance, Dieu lui fait miséricorde. À côté de la méchanceté qu’il a commise, l’humiliation de Manassé et la miséricorde de Dieu deviennent une partie de son épitaphe. « Sa prière et la manière dont Dieu l’exauça, ses péchés et ses infidélités, les endroits où il bâtit de hauts lieux et dressa des idoles et des images taillées avant de s’être humilié, cela est écrit dans le livre de Hozaï » (33:19).
Quelquefois j’entends des personnes accusant Dieu d’être trop rapide sur la gâchette. Je suis d’accord, mais non pas dans le sens qu’ils veulent dire. Dieu est vite à dispenser sa grâce et sa miséricorde. Il le donne au premier signe que quelqu’un se tourne vers lui, en s’humiliant, et demandant la miséricorde. L’inclination de Dieu, c’est la grâce.
« Dieu est miséricordieux, et il est infini dans chacun de ses attributs, donc il est prêt à être grandement gracieux, » écrit Spurgeon. « Oh oui, s’il y a des petits pécheurs autour, et ils mettent leur confiance en Jésus, il les pardonnera; mais, oh, combien il en fait ses délices quand arrive un grand pécheur, et il efface tous les péchés du pécheur de Jérusalem, et le rend parfaitement propre! »
La justice de Dieu est là comme avertissement pour tous. Ne prends pas Dieu à la légère; ne prends pas le péché à la légère. Mais sa justice souligne sa miséricorde. « Il règne, il rage et rugit, et ensuite il chuchote des chants d’amour à ses créatures », écrit Stoner. Et quel chant d’amour et de miséricorde!
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Darryl Dash est l'auteur de How to Grow: Applying the Gospel to ALL of Life. Il est pasteur de la Liberty Grace Church à Toronto. Il est également cofondateur de Gospel for Life et directeur de l'Advance Church Planting Institute. Il est titulaire d'un doctorat en ministère du Gordon-Conwell Theological Seminary et compte plus de 25 ans d'expérience dans le ministère. Darryl est marié à Charlene et a deux enfants adultes, Christy et Josiah. Vous pouvez trouver Darryl en ligne sur DashHouse.com.