Dieu est lui-même le plus grand don de l’Évangile

John Piper, Dieu est l’Évangile : Méditations sur l’amour de Dieu manifesté par le don de lui-même, trad. Marie-Marthe Jalbert, Éditions Cruciforme, 2021, p. 9-10, 15-15.

À notre époque, comme dans chaque génération, il est renversant de voir à quel point on abandonne peu à peu la vision de Dieu comme étant le don entièrement satisfaisant de l’amour divin. Il est aussi frappant de voir que l’on proclame si rarement que le Seigneur lui-même est le plus grand don de l’Évangile. La Bible enseigne toutefois que le meilleur et l’ultime cadeau de Dieu pour l’humanité est de pouvoir jouir de sa beauté. « Je demande à l’Éternel une chose, que je désire ardemment : je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l’Éternel, pour contempler la magnificence de l’Éternel et pour admirer son temple » (Ps 27.4). Le don suprême de l’Évangile, c’est de nous avoir fait gagner Christ. « Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout ; je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ » (Ph 3.8). Le don qui englobe tous les autres, soit l’amour de Dieu proclamé par l’Évangile, se résume à la contemplation et à la jouissance de la gloire de Christ pour toujours.

Or, nous avons plutôt fait de l’amour de Dieu et de l’Évangile de Christ une approbation divine des choses de moindre importance que nous croyons être à la base de notre joie et, en particulier, de l’idée que nous devrions avoir une bonne estime de nous-mêmes. La question qui détermine si notre vie demeure centrée sur Christ − et fidèle à l’Évangile − est la suivante : vous sentez-vous plus aimés parce que Dieu fait grand cas de vous ou parce qu’au prix du sacrifice de son Fils, il vous donne la possibilité et la joie de faire éternellement grand cas de lui ? Votre bonheur repose-t-il sur le fait que la croix de Christ témoigne de la valeur de votre âme ou sur le constat que ce sacrifice représente le moyen qui vous permet à jamais de prendre plaisir en un Dieu inestimable ? Bref, la gloire de Dieu en Christ constitue-t-elle le fondement de votre joie ?

Depuis leur premier péché dans le jardin d’Éden et jusqu’au jugement final devant le grand trône blanc, les êtres humains continueront d’embrasser l’amour de Dieu comme étant le don de tout, sauf de lui-même. Il est vrai que dix mille présents en découlent. L’Évangile de Christ, c’est la Bonne Nouvelle selon laquelle Jésus a acquis par sa mort d’innombrables bénédictions pour l’Église, son épouse. Aucun de ces dons ne mènera cependant à une joie ultime s’il n’a pas d’abord mené l’individu à Dieu. Et ceux qui n’ont pas compris que le Seigneur est le plus grand cadeau de l’Évangile, ceux-là ne pourront jouir d’aucune bénédiction reliée à cette bonne nouvelle…

Seriez-vous heureux au ciel si Christ en était absent ?

La question cruciale à poser à notre génération (et à toutes les autres) est celle-ci : Si vous pouviez aller au ciel, être pour toujours en santé, accompagnés de tous vos amis, manger toute la nourriture que vous aimez, profiter de tous les divertissements que vous connaissez, de toute la beauté naturelle dont vous ayez été témoins et de tous les bonheurs physiques dont vous ayez pu jouir, tout en étant dispensés des conflits interpersonnels et des désastres naturels, y seriez-vous heureux et satisfaits si Christ n’y était pas ?

Par ailleurs, la question à soumettre aux leaders chrétiens est la suivante : notre prédication, notre enseignement et notre façon de diriger ont-ils pour effet chez nos auditeurs qu’ils soient prêts à répondre sans hésiter par la négative à la question précédente ? Quelle est notre compréhension de l’Évangile et de l’amour de Dieu ? Avons-nous suivi le monde dans son éloignement graduel du concept de l’amour de Dieu comme étant le don de lui-même pour adopter celui selon lequel ce n’est rien de plus qu’un miroir nous renvoyant une image qui nous plaît ? Avons-nous annoncé l’Évangile de telle sorte que la gloire de Dieu sur la face de Christ est une vérité marginale plutôt qu’essentielle et ultime ? Dans ce cas, je prie pour que le présent livre soit l’un des instruments que Dieu utilise pour nous tirer du sommeil, afin que nous saisissions l’importance et la valeur suprême de « la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu ». Je demande au Seigneur que nos ministères aient le même point de mire que celui de John Owen, auteur puritain reconnu du xviie siècle. Richard Daniels a écrit ce qui suit à son sujet :

Il y a un thème qui revêt tant d’importance pour John Owen et qu’il a cité à tant de reprises que j’irais jusqu’à affirmer que c’est le point central de sa théologie […] à savoir la doctrine selon laquelle l’Évangile nous permet de contempler, par l’entremise du Saint-Esprit que Christ envoie, la gloire de Dieu « sur la face de Christ » et ainsi d’être transformés à son image.


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John Piper est fondateur et professeur de desiringGod.org et chancelier du Bethlehem College & Seminary. Pendant plus de trente ans, il a été pasteur de l'église baptiste de Bethléem, à Minneapolis. Il est l'auteur de plus de cinquante livres, et ses sermons, articles, livres et plus sont disponibles gratuitement sur desiringGod.org.

Published By: John Piper

John Piper est fondateur et professeur de desiringGod.org et chancelier du Bethlehem College & Seminary. Pendant plus de trente ans, il a été pasteur de l'église baptiste de Bethléem, à Minneapolis. Il est l'auteur de plus de cinquante livres, et ses sermons, articles, livres et plus sont disponibles gratuitement sur desiringGod.org.