Certains ont fait naufrage

En 1519, l’explorateur portugais Ferdinand Magellan débuta le premier voyage autour du monde que l’histoire ait enregistré. En 1520, après une longue recherche, il découvrit le détroit de Magellan, qui lui permis de passer de l’Atlantique au Pacifique en contournant l’Amérique du Sud.

Trouver ce détroit était crucial pour qu’il atteigne son but, mais le traverser était loin d’être une chose facile. Les marées dans le détroit parcours pas moins de 7 mètres, rendant l’ancrage difficile. Les courants étaient forts. Les algues menaçaient les lignes de fautes, la quille et le gouvernail. Le ciel était rarement dégagé, rendant la navigation difficile. Le passage n’était pas simple, au lieu d’un simple raccourci, Magellan trouva un labyrinthe non-cartographié qui serpentait au travers des montagnes.

Un type particulier de tempête, le « williwaw » est propre au détroit. « Un williwaw a lieu lorsque l’air, rafraichi par les glaciers autour du détroit devient instable et dévale la montagne avec une vélocité grandissante » écrit Laurence Bergreen dans Over the Edge of the World. « Quand il [le williwaw] atteint les fjords, il créé une rafale tellement violente qu’il terrifie et désoriente sans jamais faillir tout marin suffisamment malchanceux d’avoir été pris dans ses griffes ».

Certains dans l’équipage de Magellan ont avancé que le détroit était trop dangereux pour être navigué et qu’ils devaient revenir avec une flotte mieux équipée.

Pendant qu’ils traversaient le détroit, certains dans les équipages de Magellan se sentaient exposés à des chutes de glaces d’icebergs, de même qu’à des attaques venant de possibles colonies sur la côte. Ils « avaient l’air vulnérables vis-à-vis des éléments, à la famine, aux tribus locales qu’ils rencontraient, et surtout vis-à-vis des uns des autres » écrit Bergreen.

Quand Magellan atteignit enfin la fin du détroit, les équipages de Magellan, il pleura de joie. Il nomma ce cap au sud, du côté du Pacifique « Cap Désire, car nous l’avons désiré pendant tellement longtemps »

Après tous les dangers, la météo avait été clémente ; ils n’avaient traversé qu’un seul williwaw ; aucun glacier ne s’était effondré sur eux. Ses compétences lors de la traversée de cette route l’ont fait reconnaitre comme l’une des plus grandes réussites de la navigation maritime.

Je vies des siècles après que Magellan ait réussi à traverser le détroit. Même aujourd’hui, le détroit est perçu comme suffisamment difficile pour qu’un pilote spécialisé doive manœuvrer le navire au travers du détroit. Les photos du détroit paraissent ordinaires, très loin de l’endroit étonnant que Magellan avait dépeint.

Je me tiens encore plus loin des jours du Nouveau Testament. L’Apôtre Paul avait été naufragé (Actes 27.39-44). Donc quand Paul écrivit que certains avaient « fait naufrage de leur foie » (1 Timothée 1.19), il savait de quoi il parlait.

Les naufrages me paraissent comme un concept étranger. Je le comprends, mais cela ne fait pas partie de mon expérience. Cela n’en est pas ainsi pour Paul, et bien des siècles plus tard, pour Magellan. Le danger abonde. Quand nous quittons la vérité, nous risquons la destruction. Notre adhérence à la foi n’est pas une mince affaire. C’est une question de vie ou de mort.

Le voyage hasardeux de Magellan au travers du détroit nous rappelle de notre voyage hasardeux, et de ce qui est en jeu. Magellan a réussi sa traversée en toute sécurité ; avec l’aide de Dieu, visons à traverser ce monde, conscient du danger du naufrage, et tenant bon à la foi que nous avons reçu.

Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.