Après Mars Hill et John Wayne: un court rappel de ce que la Bible dit en réalité concernant la sexualité dans le mariage

Durant cette dernière décennie, les évangéliques n’ont pas trop bien réussi à se maintenir au centre du chemin en ce qui concerne la sexualité dans le mariage. Les abus et les excès tels que décrits dans les exposés comme « Jesus and John Wayne » et « The Rise and Fall of Mars Hill » ont fait décoller une réaction excessive (prévisible) chez quelques-uns, laissant bien des gens dans la confusion en ce qui concerne ce que le Bible dit, en effet, concernant la conduite sexuelle aimante et bienveillante dans le mariage.

Voici une bonne place pour commencer:

Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. Ce n’est pas la femme qui dispose de son corps, c’est son mari. De même, ce n’est pas le mari qui dispose de son corps, c’est sa femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente en raison de votre manque de maîtrise. (1 Corinthiens 7.3-5, NEG)

Ici la Bible semble dire clairement que la sexualité dans le mariage devrait être mutuelle, généreuse et fréquente.

Chacun de ces mots est important.

Ce que l’apôtre Paul dit concernant la mutualité est spécialement remarquable. Il dit que le mari devrait donner à sa femme ses droits conjugaux et que la femme devrait donner à son mari ses droits conjugaux. Il continue en disant que la femme n’a pas l’autorité sur son propre corps, sinon que le mari. De même, le mari n’a pas l’autorité sur son propre corps, sinon la femme. Ce mot traduit « de même » au verset 4 serait peut-être considéré comme étant le mot le plus radical jamais prononcé dans l’ancien monde en ce qui concerne la sexualité humaine.

Tous dans l’ancien monde auraient été d’accord que les maris ont l’autorité sur les corps de leurs femmes, mais personne n’avait fait de cela un commandement mutuel, jusqu’à ce que l’apôtre Paul l’ait fait.

Ce sens de mutualité a souvent été embrouillé dans les conversations évangéliques – spécialement dans les contextes hypermasculins qui sont présentement en train d’être examinés. Trop souvent, la seule emphase a été sur la responsabilité de la femme de satisfaire les besoins du mari. Il y a eu très peu d’emphase dans ces contextes sur la responsabilité de l’homme de satisfaire les besoins de sa femme.

Selon la Bible, la sexualité maritale n’est pas une transaction à sens unique. C’est un acte de service, de découverte, de réconfort, et de délice mutuel.

La sexualité maritale devrait aussi être généreuse. Le mari devrait DONNER, la femme devrait DONNER. Ils ne devraient pas PRIVER (ce qui est le contraire de donner). L’emphase ici semble être sur le fait d’être voulant et disponible.

Clairement, il y a un besoin pour un certain tact et discrétion ici. 

Aucune femme (ni aucun homme) ne devrait jamais être forcée ou obligée à effectuer un acte intime qui les fait sentir incommode. S’il y a une chose qu’un partenaire désire et que l’autre se sent inconfortable à donner, ils devraient en parler dans un contexte calme. Si le manque de vouloir semble venir d’une froideur, ou d’une ignorance concernant la liberté chrétienne, alors cela pourrait peut-être utile d’en parler davantage avec un conseiller. S’il s’agit simplement de gêne ou de vulnérabilité, le couple devrait être patient, bienveillant, et sécure et permettre que leur expression croisse de manière naturelle et organique avec le temps.

Généralement, il n’y a aucune honte à se servir l’un l’autre avec nos corps. Dans le Jardin d’Éden, avant le teint et la corruption du péché, la Bible dit :

« L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte. » (Genèse 2.25)

Dieu merci!

Selon 1 Corinthiens 7, la sexualité maritale devrait aussi être fréquente. Paul permet de brefs temps d’abstinence pour poursuivre certaines disciplines spirituelles, mais ces temps ne devraient pas durer plus que quelques jours. Après cela, le couple doit revenir ensemble en peu de temps de peur qu’ils ne cèdent à des tentations. Dans ce contexte, et informés par l’Ancien Testament, nous pourrions aussi ajouter qu’il est bienveillant et miséricordieux de s’abstenir des relations sexuelles durant la période de menstruation de la femme et d’être sensible à ses sentiments et son bien-être immédiatement après qu’elle ait donné naissance à un enfant. La sensibilité durant la maladie est aussi une marque appropriée de bienveillance et considération chrétienne.

S’il devait avoir une période étendue d’abstinence sexuelle due à une maladie, le couple devrait s’en parler franchement concernant comment cela affecte le partenaire soignant. Une fois l’activité sexuelle commencée dans un mariage, cela peut être difficile d’endurer une période prolongée d’abstinence. La considération est appropriée et le couple devrait décider ensemble ce qu’ils peuvent faire avec l’énergie, la santé, et la disponibilité qu’ils ont. Si la santé d’un ou de l’autre ne permet aucune activité sexuelle, alors l’époux ou l’épouse doit s’engager à réapprendre la discipline difficile de chasteté. Il n’y a absolument aucun scénario dans lequel un individu marié soit justifié à chercher de la satisfaction sexuelle en dehors des liens du mariage – que ce soit par stimulation pornographique, ou recours à la prostitution ou l’adultère. Dieu te donnera la grâce pour ce défi particulier si c’est ce qu’il a ordonné pour toi.

Durant la plus grande partie de ma vie, j’ai senti comme si nous avions parlé avec trop peu de fréquence et de manière trop indirecte concernant la sexualité maritale dans l’église. En examinant les différentes critiques de certains secteurs du mouvement évangélique contemporain durant ces dernières semaines et mois, cela me vient à l’esprit que quelques-uns de ceux qui lisent ceci peuvent avoir été exposés à trop de discours et trop d’enseignement explicite concernant la sexualité dans le mariage, et cela aussi peut faire beaucoup de tort aux hommes et aux femmes. L’église doit parler de ce que la Bible mentionne, mais elle devrait en parler dans le même ton, fréquence et détail qu’on trouve dans les traitements bibliques. La Bible n’est jamais grossière, jamais crasse, et jamais coercitive, et il n’y a aucune excuse pour qu’un pasteur ou une église discute des sujets sexuels de cette manière-là. La Bible est directe, honnête, sans gêne, et discrète. Je prie que tu trouveras que ce rappel a été écrit dans ce même esprit.

Et que Dieu seul en soit glorifié.

Pastor Paul Carter


Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.

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Paul est l'heureux mari de Shauna Lee et le fier papa de 5 beaux enfants, Madison, Max, Mikayla, Peyton et Noa. Il a fréquenté le Moody Bible Institute et est diplômé de l'Université York (B.A.) et du McMaster Divinity College (MDiv). Il est dans le ministère pastoral depuis 1994, servant à la fois dans les églises Fellowship et Canadian Baptist à Oakville, Mississauga et Orillia, Ontario Canada. Il est actuellement le pasteur principal de la Cornerstone Baptist Church, Orillia, une grande église à plusieurs membres du personnel passionnée par la prédication biblique et la mission locale. Il est l'hôte et le professeur de Bible du podcast « Into The Word ». Twitter: @pastrpaulcarter.

Published By: Paul Carter

Paul est l'heureux mari de Shauna Lee et le fier papa de 5 beaux enfants, Madison, Max, Mikayla, Peyton et Noa. Il a fréquenté le Moody Bible Institute et est diplômé de l'Université York (B.A.) et du McMaster Divinity College (MDiv). Il est dans le ministère pastoral depuis 1994, servant à la fois dans les églises Fellowship et Canadian Baptist à Oakville, Mississauga et Orillia, Ontario Canada. Il est actuellement le pasteur principal de la Cornerstone Baptist Church, Orillia, une grande église à plusieurs membres du personnel passionnée par la prédication biblique et la mission locale. Il est l'hôte et le professeur de Bible du podcast « Into The Word ». Twitter: @pastrpaulcarter.