La vérité de la Bible et la grâce de Dieu qui nous permet d’y croire

John Piper, Une gloire particulière : comment les Écritures attestent elles-mêmes de leur authenticité, trad. Antoine Doriath, Éditions Impact, 2021, p. 133-135, 139-140, 154.

La Bible est-elle vraie ? Entièrement vraie jusque dans le moindre détail ? Est-elle fiable dans tout ce qu’elle enseigne au point de pouvoir servir de test pour éprouver toutes autres affirmations à la vérité? J’ai déjà affirmé que la Bible dit d’elle-même qu’elle est la Parole de Dieu, et non juste la parole de l’homme. Par conséquent, la question posée au début de ce chapitre inclut aussi celle-ci: cette affirmation est-elle vraie– la Bible est-elle la véritable Parole de Dieu? Quand elle est bien comprise, enseigne-t-elle quoi que ce soit de faux? Évidemment, en posant cette question, nous gardons à l’esprit que Christ a accompli une grande partie de l’enseignement de l’Ancien Testament (comme les lois concernant la nourriture, la circoncision, les sacrifices et les rites de purification qui mettaient Israël à part de toutes les nations). Christ, en l’accomplissant, y a mis fin ; ce type d’enseignement ne s’applique donc plus à nous comme il s’appliquait à Israël à l’époque de l’Ancien Testament.

Verbalement inspirée, infaillible, sans erreur

En ayant tout cela à l’esprit, posons-nous la question suivante : la Bible, en tant qu’expression de la vérité de Dieu, est-elle infaillible ? Est-elle sans aucune erreur ? Cela nous amène à une question connexe : la Bible exerce-t-elle une autorité ultime sur notre vie ? Devrions-nous nous efforcer de mettre toutes nos pensées, tous nos sentiments et toutes nos actions en conformité avec ce que la Bible enseigne ?

Ma réponse est tirée de la confession de foi en usage à l’université et séminaire Bethlehem, sur le site desiringGod.org, et dans l’église dont j’ai été le pasteur durant trente-trois ans ainsi que dans d’autres églises sœurs:

1.1. Nous croyons que la Bible, qui se compose des soixante-six livres de l’Ancien et du Nouveau Testaments, est la Parole infaillible de Dieu, inspirée verbalement par Dieu, et exempte d’erreur dans les manuscrits originaux.

1.2. Nous croyons que les intentions de Dieu, révélées dans la Bible, sont l’autorité suprême et finale pour éprouver toute affirmation concernant ce qui est vrai et juste. Dans les sujets que la Bible ne traite pas, ce qui est vrai et juste répond à des critères conformes aux enseignements de l’Écriture.

Autrement dit, oui, la Bible est entièrement vraie. Oui, lorsqu’elle soutient être la Parole de Dieu, elle dit vrai. Oui, correctement comprise, elle n’enseigne rien de faux. Elle est donc exempte d’erreur. Par conséquent, puisque c’est la Parole divine entièrement vraie et sans erreur, elle exerce une pleine autorité sur notre vie. Nous devons donc tout faire pour conformer nos pensées, nos sentiments et nos actions aux enseignements de la Bible.

La question la plus urgente

Comment savons-nous tout cela ? Cette question revêt un caractère urgent. Elle est d’un tout autre ordre que: «Comment puis-je savoir que la Lune tourne autour de la Terre ? » ou : « Comment savoir qu’Abraham Lincoln a vraiment existé?» Ces questions n’ont pas la même importance; savoir ou ignorer que la Lune tourne autour de la Terre, ou qu’Abraham Lincoln a existé, ne change pratiquement rien à votre façon de vivre. Les réponses à ces questions ne conditionnent pas le lieu où vous passerez l’éternité – au ciel ou en enfer. Mais la Bible explique que Jésus a déclaré : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu reste au contraire sur lui » (Jn 3.36). Et l’apôtre Paul avec Silas confirme : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Ac 16.31, COL ; Ro 10.9). C’est pourquoi il fallait que les paroles et les actes de Jésus soient consignés par l’écrit : « Mais ceux-ci ont été décrits afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jn 20.31).

En d’autres termes, la Bible enseigne des choses infiniment plus importantes que les révolutions de la lune ou l’existence d’Abraham Lincoln. Elle indique le chemin permettant d’échapper à la colère de Dieu et d’entrer dans la vie éternelle. Et elle déclare formellement que le chemin qu’elle révèle est le seul chemin. Elle brosse le portrait d’un Jésus qui détient une autorité souveraine et absolue, et qui affirme solennellement: «C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en passant par moi » (Jn 14.6). Elle fait une autre déclaration radicale : « Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.12).

La question de savoir si la Bible est vraie est donc cruciale – et ce, pour chacun d’entre nous. Notre destinée éternelle repose sur le fait de croire ou non à la Bonne Nouvelle de ce livre. Notre façon de vivre aussi dépend de ce que nous croyons sur la Bible. Paul, alors qu’il réprimande l’apôtre Pierre en public– chose rare–, lui reproche de ne pas se conduire conformément à son propre enseignement. Il déclare : « Mais lorsque Pierre est venu à Antioche, je me suis ouvertement opposé à lui… quand j’ai vu qu’ils ne marchaient pas droit, puisqu’ils ne respectaient pas la vérité de l’Évangile » (Ga 2.11,14). Il existe donc bel et bien une «conduite» qui est selon «la vérité». C’est ce que la Bible enseigne (voir 1 Th 4.1). L’enseignement de ce livre indique le chemin de la vie éternelle et façonne notre manière de vivre dans ce monde. C’est pourquoi il nous faut absolument savoir si oui ou non la Bible enseigne la vérité.

[…]

Les non-spécialistes de l’Histoire ne sont pas supposés sauter dans l’inconnu

Il devait exister un autre moyen pour que la personne lambda – celle qui n’a ni le temps ni la formation historique nécessaires – puisse trouver le fondement d’une assurance ferme et légitime que la Bible dit vraie. La Bible n’enseigne pas et ne sous-entend pas que la foi est un saut dans l’inconnu. Elle présume que nous acceptons Christ et son Écriture parce que nous voyons des preuves assez réelles et convaincantes pour les croire.

C’est à ce moment-là que j’ai reçu de l’aide d’une source inattendue– du moins, elle me paraissait comme telle à l’époque. En plus de toutes ces études critiques, et alors que je luttais avec ces questions en Allemagne, je lisais également Jonathan Edwards pour mon enrichissement spirituel. À ma surprise, il abordait cette question avec une perspicacité et une pertinence inégalées. Ses réflexions m’ont été d’une telle aide que j’ai écrit deux articles au sujet de cette expérience.

Le point de départ d’Edwards n’est pas « Quel type de certitude l’argumentation historique peut-elle donner ? », mais plutôt « Quel type de certitude est à la portée des membres ordinaires de l’église?» Dans son ouvrage intitulé Treatise Concerning Religious Affections, Edwards déclare que les gens ordinaires ne peuvent pas parvenir à une foi solidement ancrée de la même manière qu’un historien chevronné le ferait :

Pour ceux qui n’ont pas un sens global du monde historique, ou de la suite des événements historiques siècle après siècle, il est impossible de saisir la force des arguments historiques favorables à la vérité du christianisme assez efficacement pour les persuader de tout miser sur cette vérité.

On reconnaît la voix du missionnaire quand il ajoute :

Les Indiens Houssatunnuck et les autres ont récemment manifesté le désir d’être instruits dans la foi chrétienne ; si en dehors de [la voie de l’argumentation historique] ils ne peuvent découvrir aucune preuve quant à la vérité du christianisme, une preuve suffisante pour les conduire à vendre tout pour suivre Christ, alors leur condition est misérable.

Edwards insinue-t-il par là que placer sa foi dans le message de la Bible revient à sauter dans l’inconnu – et non de voir les fondements réels et objectifs d’une connaissance certaine et justifiée ? Non, ce n’est pas le sens de son propos. Certes, il insiste sur le fait que l’argumentation historique ne peut constituer un fondement profond et solide pour la foi d’une personne non versée dans l’Histoire (ni, d’ailleurs, pour l’historien, comme nous le verrons plus tard). Néanmoins, il maintient que le commun des mortels peut acquérir une « certitude des choses divines » à partir de « preuves réelles » et de « bonnes raisons ».

[…]

La même gloire

La foi authentique repose sur « une bonne raison ou un fondement juste ». L’argumentation historique peut démontrer, avec une très forte probabilité aux yeux du spécialiste, que Jésus est ressuscité d’entre les morts. Cependant, peu de gens ordinaires disposent du temps ou des outils pour se lancer dans de telles investigations. Comment trouver la foi qui mène au salut et qui repose sur un fondement solide? Pour qu’elle soit accessible à tous, elle doit pouvoir se révéler de façon plus directe que par le biais de raisonnements historiques détaillés.

Jonathan Edwards nous oriente sur 2 Corinthiens 4.3-6, un passage d’une richesse incomparable sur ce sujet. Le texte démontre que l’absence de la foi salvatrice est liée à l’aveuglement dont on est atteint, et sa présence à la capacité donnée par Dieu de voir la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu en Christ. Edwards considère que cette gloire est « une excellence ineffable, distinctive et probante de l’Évangile » que peuvent contempler ceux qui ne sont pas aveugles. Il estime que cette gloire constitue «un fondement juste» pour la foi salvatrice, et je pense qu’il a raison.

Voici le texte clé :

Et si notre Évangile demeure « voilé », il ne l’est que pour ceux qui vont à la perdition, pour les incrédules. Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit et les empêche ainsi de voir briller la lumière de l’Évangile qui fait resplendir la gloire de Christ, lui qui est l’image de Dieu. Ce n’est pas nous-mêmes que nous mettons en avant dans notre prédication, c’est le Seigneur Jésus-Christ. Nous-mêmes, nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus. En effet, le même Dieu qui, un jour, a dit : Que la lumière brille du sein des ténèbres, a lui-même brillé dans notre cœur pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ (2 Co 4.3-6, BDS).


Pour en savoir plus sur le livre, cliquez sur le lien suivant :

Une gloire particulière

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John Piper est fondateur et professeur de desiringGod.org et chancelier du Bethlehem College & Seminary. Pendant plus de trente ans, il a été pasteur de l'église baptiste de Bethléem, à Minneapolis. Il est l'auteur de plus de cinquante livres, et ses sermons, articles, livres et plus sont disponibles gratuitement sur desiringGod.org.

Published By: John Piper

John Piper est fondateur et professeur de desiringGod.org et chancelier du Bethlehem College & Seminary. Pendant plus de trente ans, il a été pasteur de l'église baptiste de Bethléem, à Minneapolis. Il est l'auteur de plus de cinquante livres, et ses sermons, articles, livres et plus sont disponibles gratuitement sur desiringGod.org.