Que ressentez-vous lorsque quelqu’un vous demande de l’encadrer spirituellement ? J’imagine que vous êtes excité parce qu’un chrétien affamé, probablement plus jeune, veut grandir. J’imagine qu’il y a aussi du stress parce que vous ne savez pas par où commencer. Une foule de bonnes ressources est à votre portée, mais cela peut rendre les choses plus compliquées. Alors, par où commencer ?
Je n’ai jamais joué dans de bonnes équipes de hockey en grandissant, mais une de mes équipes a joué une fois à la finale d’un tournoi. Chaque joueur voulait être le meilleur en marquant afin de gagner le match. Notre entraîneur l’a vu dans nos yeux et a su qu’on était en difficulté, alors il nous a donné ce conseil : « Gardez les choses simples. » Si tout le monde essayait d’être le meilleur en voulant absolument marquer les buts, nous perdrions. Pour gagner, il fallait faire les choses simplement : faire la bonne passe, dégager le palet et tirer. Si nous faisions bien les choses simplement, nous avions une chance.
Garder les choses simples est un excellent conseil pour le discipulat.
Les disciples sont des étudiants, qui s’attachent à apprendre de leur maître et à le suivre. Aider quelqu’un à suivre Jésus demande de l’encadrement. Oui, c’est aussi simple que cela. Les chrétiens sont des disciples de Jésus qui l’aiment, apprennent de lui et suivent son exemple. Lorsque vous aidez les autres à suivre Jésus, vous faites de l’encadrement spirituel. Alors, commencez simplement. Il est essentiel de garder les choses simplement afin de bien encadrer une personne.
Permettez-moi de vous proposer trois façons simples de commencer à encadrer une personne
1. Apprendre ensemble
Suivre Jésus est quelque chose que l’on apprend, pas quelque chose que l’on sait intuitivement. Le fait d’être « transformé par le renouvellement de l’intelligence (Romains 12.2) » donne lieu à de nouvelles façons de penser qui façonnent de nouvelles façons de vivre. Apprendre ensemble est l’un des meilleurs moyens de faire de quelqu’un un disciple.
Il y a quelques années, j’ai demandé à un groupe de jeunes hommes d’étudier le livre d’Amos avec moi. Je prévoyais une série de prédications à travers Amos, mais je voulais aussi faire d’eux des disciples, alors je les ai invités à s’asseoir à côté de moi afin que nous puissions apprendre ensemble. Nous n’avions pas une relation de maître à apprenti. Nous étions des co-apprenants et certaines des idées les plus bénéfiques que j’ai reçues provenaient des questions qu’ils posaient ou des idées qu’ils avaient.
Nous ne sommes pas tous des experts, mais nous sommes tous des apprenants. Encadrer spirituellement quelqu’un, c’est plus être l’étudiant à la table d’à côté qu’être la clé de réponse au dos du manuel. Apprendre ensemble permet à chacun à grandir dans sa foi et à connaitre plus profondément Christ.
2. Faire les choses ensemble
Si le discipulat n’était qu’un transfert d’informations, nous pourrions tous faire en ligne, sans nous soucier des horaires, des sentiments et des craintes des gens. Mais apprendre à suivre Jésus nécessite des relations et des modèles. Il faut une Église pour élever un chrétien. Jean insiste sur ce point lorsqu’il associe nos relations à notre joie en Jésus.
Il dit : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons [à vous aussi] afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or, c’est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ que nous sommes en communion, et nous vous écrivons cela afin que notre joie soit complète. » (1 Jean 1.3-4). Un outil sous-estimé de la vie d’un disciple est le simple fait de faire des choses les uns avec les autres.
Avant d’avoir des enfants, j’ai écouté des conférences, des sermons, des débats d’experts et lu des livres sur l’éducation des enfants. Ils m’ont été utiles, mais quand mes fils sont arrivés, mon rôle de parent ressemblait plus à mon père qu’à mes livres. J’ai passé deux ans à lire sur la paternité et deux décennies à observer mon père. Le regarder être un père jour après jour a été plus formateur que je ne le pensais.
De la même manière, les jeunes chrétiens apprennent à vivre en tant que chrétiens en observant la vie normale d’autres chrétiens. Si quelqu’un vous demande de le former en tant que disciple de Jesus-Christ, invitez-le à aller à l’épicerie ou à vous aider à remplacer votre clôture. Invitez-le à regarder votre vie et à imiter votre foi (1 Cor 11.1).
3. Ne soyez pas parfait
Se voir demander d’encadrer spirituellement quelqu’un est intimidant. C’est comme si on vous demandait de porter le précieux bol en verre de votre grand-mère sur une corde raide. Une petite erreur, un pas imparfait, et tout s’écroule. Heureusement, ce n’est pas vrai. En fait, le fait d’être imparfait nous donne les moyens d’être un disciple pour les autres.
Mark Dever écrit qu’encadrer quelqu’un « ne signifie pas que vous, en tant qu’encadreur, jouez toujours le rôle du sage, ou que vous devez être une source de sagesse à la Socrate avec toutes les réponses ». Parfois, nous sommes les meilleurs encadreurs lorsque quelqu’un nous voit confesser notre faiblesse. En faisant cela, Dever continue, « vous démontrez à quoi cela ressemble de ne pas trouver votre justification en vous-même, mais en Christ. Et ainsi, vous vivez de manière transparente et honnête. Encadrer spirituellement quelqu’un, en d’autres termes, ne consiste pas seulement à afficher vos forces, mais aussi vos faiblesses » (Discipline, 36).
Aucun d’entre nous n’a appris de chrétiens parfaits. Tous les exemples que nous avons imités étaient profondément imparfaits. Leurs imperfections ont mis en évidence la puissance de Dieu (2 Co 12). Dans notre faiblesse, nous pouvons montrer un Sauveur parfait.
Dieu accomplit une œuvre incroyable par des moyens ordinaires. La formation de disciples se fait principalement par des disciples fidèles qui font des choses simples pour aider les autres à suivre Jésus. Suivez le conseil de mon coach. Gardons les choses simples.
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Scott Hurst
Scott Hurst est pasteur de l'Église Baptiste Northminster à Toronto. Il aime les sports, les livres et passer du temps avec sa femme et leurs deux garçons.