La prédication est une communication – une communication qui est fidèle au texte et qui est en rapport avec notre vie actuelle. La prédication par exposition signifie que le message de notre texte est le message de notre sermon.
L’approche « kaléidoscope » de l’exposition
Certains prédicateurs ont tendance à courir de-ci de-là dans la Bible pour trouver des références croisées dans le but d’expliquer leur texte. Cela peut donner le tournis à nos auditeurs et ne pas apporter la clarté que nous souhaitons dans nos sermons.
Je compare cette approche à un kaléidoscope. Comme un jouet d’enfant que l’on expose à la lumière pour voir le tourbillon de lumière réfractée – il en va de même pour les sermons qui passent trop de temps en références croisées. Laissez-moi vous expliquer : choisir avec soin un petit nombre de références croisées peut s’avérer utile, mais en employer trop peut distraire nos auditeurs, alourdir un sermon et l’éloigner de son message central.
Le danger est que nous accordions beaucoup plus d’attention aux références croisées et moins à l’approfondissement du sens de notre texte. Ainsi, notre produit final ressemble à un sermon thématique plutôt qu’à une exposition profonde et riche d’un passage.
L’approche « microscope » de l’exposition
Je propose plutôt que nous adoptions l’approche que je compare à un microscope. L’enseignant prend son texte et fait un zoom sur les mots clés, les verbes, les articles et les conjonctions. Il explique ce que les auteurs originaux ont voulu dire et applique la vérité de ce texte à la vie d’aujourd’hui.
Bien sûr, nous interprétons le texte dans son contexte canonique et théologique, mais nous passons la plus grande partie de notre temps à enseigner notre texte et non à simplement citer des références croisées.
Cette approche nous empêche de graviter vers des références croisées avec lesquelles nous nous sentons plus à l’aise. Au lieu de cela, nous sommes obligés de nous concentrer sur le contenu du texte qui nous a été confié.
Ce modèle est également plus facile, car la structure de notre sermon (le schéma homilétique) n’est pas une chose que nous devons construire à partir de notre propre imagination, mais plutôt le produit du schéma exégétique que nous trouvons dans notre texte assigné.
J. C. Ryle, dans sa description de Daniel Rowland, célèbre pasteur du Pays de Galles au 18ème siècle, dit ceci :
« L’homme qui prend beaucoup de peine pour ses sermons, et qui ne fait jamais ressortir ce qui ne lui a ‛rien coûté’, est justement l’homme que Dieu bénira, je pense. Nous voulons une huile bien battue pour le service du sanctuaire. » (J. C. Ryle, Christian Leaders of the Eighteenth Century, Banner of Truth, 2017, p. 183)
Le point de Ryle est que nous devons travailler durement pour que notre texte fasse ressortir, le plus possible, la bonne qualité de nourriture pour nos auditeurs.
Si la prédication est la communication, communiquons le message de notre texte avec clarté. Servons-nous, alors, moins d’approche au kaléidoscope et plus d’approche au microscope.
Dan (B.A. en Littérature, Université de Waterloo, Th.M. en Théologie Systématique et Missiologie, Dallas Theological Seminary), missionnaire avec Crossworld, a servi au Sénégal pendant 10 ans comme professeur de théologie et coach des pasteurs. Installé à Montréal depuis août 2017, il sert comme ancien à l’Église Baptiste Évangélique Emmanuel et en tant que professeur à SEMBEQ et Parole de Vie. Marié depuis 17 ans à sa chère épouse Angie, ils ont deux filles.