Les personnes que je respecte le plus

C’est étrange. Je croyais que la piété signifiait que l’on devient sérieux, cérébral et accompli. Je me suis rendu compte que des personnes les plus pieuses que je connaisse, certaines sont exactement le contraire de ce que j’avais imaginé. Ce sont les personnes les plus joyeuses et les plus attachantes que je connaisse.

J’étais pasteur d’une Église affiliée à une résidence pour personnes âgées. J’étais un jeune homme à l’époque, mais les personnes âgées m’ont montré mon avenir. Soit je devenais un homme amer qui critique la jeune génération et libre d’exprimer ma pensée, soit je devenais quelqu’un de tendre, de vivant et d’encourageant. Quand on est jeune, on a une image fixe du genre de personne que l’on veut devenir, mais les chemins qu’on emprunte nous mènent destinations différentes à notre idéal préalable. Quand j’étais jeune, je savais aussi le chemin que je voulais emprunter.

Un vieux pasteur a emménagé. Il avait été un pilier de notre dénomination. Il avait implanté et dirigé des Églises importantes. Quand il parlait, les gens l’écoutaient. Je me demandais ce que ça pouvait représenter d’avoir un tel homme au sein de ma congrégation. J’ai vu d’anciens pasteurs se replier lorsqu’on ne les appelait plus et que les gens ont commencé à oublier qui ils étaient.

Il était généreux. Il aurait pu faire le fanfaron, mais il était prêt à s’effacer. Il encourageait tous ceux qu’il rencontrait. Il s’engageait avec des personnes de tous âges, même celles que les autres négligeaient. Il a vécu plus longtemps que tous ses amis, mais il a continué à s’en faire de nouveaux jusqu’à la fin. Son ministère ne s’est pas terminé lorsqu’il a cessé d’être pasteur; il s’est terminé le jour de sa mort.

J’apprécie l’apprentissage de la théologie, mais la théologie n’est pas un marqueur de maturité spirituelle.  Je respecte ceux qui font de grandes choses pour Dieu, mais nos réalisations n’ont pas autant d’importance que nous le pensons. Sans amour, elles ne comptent tout simplement pas (1 Corinthiens 13).

J’en suis venu à apprécier les personnes qui incarnent le fruit de l’Esprit. Leur vie est marquée par l’amour, la joie, la paix, la patience, la gentillesse, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi (Galates 5.22-23). Ce sont les personnes les plus humbles que je connaisse. Il est agréable de les côtoyer. Je suis encouragé lorsque je les fréquente.

Avant, je voulais faire de grandes choses pour Dieu. Je le veux toujours, mais ma définition de la grandeur a changé. Il ne s’agit plus d’implanter de grandes Églises, d’écrire des livres à succès ou de construire une grande plateforme, aussi importantes que soient ces choses. Il s’agit plutôt de devenir un certain type de personne: une personne qui aime bien Dieu et les autres, et dont les désirs sont alignés sur ceux de Dieu. Je veux devenir le genre de personne qui accepte de servir, d’aimer et d’être oubliée.

J’ai perdu mon intérêt pour les leaders impressionnants qui construisent de grands ministères mais qui intimident. Je suis moins impressionné par les grands CV mais plus par le caractère fidèle et le service discret. Par tous les moyens, étudiez la théologie et tentez de grandes choses pour Dieu. Mais ne pensez pas que tout cela aura de l’importance si vous ne devenez pas un certain type de personne: celle qui est marquée par les fruits inimitable de l’Esprit. Ce sont les personnes que j’apprécie le plus. Par la grâce de Dieu, c’est le genre de personne que je veux devenir.

Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.