J’ai passé une partie de la semaine passée au canal Chebar dans l’ancienne Babylone. Je participais dans un groupe d’étude qui étudiait le texte d’Ézéchiel, et nous considérions comment le prêcher.
Mais j’ai passé le restant de la semaine à Toronto en isolation, lisant au sujet de la violence en Israël, regardant les voitures avec les drapeaux palestiniens qui passaient sur la route, priant pour quelques-uns dans notre congrégation qui ont la COVID, et luttant avec ce que cela signifie de vivre fidèlement dans une région particulièrement séculière du Canada postchrétien.
Dans The Contemporary Christian, John Stott a écrit concernant l’écoute double: écouter soigneusement (quoiqu’avec des degrés variés de respect) à l’ancienne Parole, et au monde moderne. « Nous devons commencer par un refus double. Nous refusons de devenir si absorbés dans la Parole, d’une part, que nous fuyons en elle sans lui permettre de confronter le monde, ou de devenir si absorbés dans le monde, d’autre part, que nous nous y conformons et manquons de le soumettre au jugement de la Parole. La fuite et la conformité sont deux erreurs contraires, mais ni une ni l’autre est une option chrétienne. » J’ai ressenti cette tension la semaine passée.
Comment pouvons-nous écouter la Parole, et ensuite comprendre notre monde moderne avec la fidélité et la sensibilité dont parle Stott?
Formation contraire
En luttant avec cette question, j’ai trouvé une entrevue récente avec Tim Keller. Keller souligne que les catéchismes, tels que Westminster et Heidelberg, étaient conçus pour immuniser les gens contre les alternatives dominantes de leur temps. Les catéchismes étaient formés par ce que la Bible enseigne, mais aussi par les discours contraires de l’époque.
Mais nos gens luttent avec différents discours contraires aujourd’hui, concernant l’identité, la liberté, et la science. Par exemple, on nous dit que nous sommes responsables pour poursuivre notre propre bonheur de n’importe quelle manière nécessaire, pourvu que cela ne fasse pas mal aux autres. Il y a aussi l’idée que votre identité la plus vraie n’est pas déterminée par aucune personne, famille, ou norme sociale, mais plutôt par vos propres désirs et passions, ou bien que vous trouverez votre plus grande réalisation comme être humain en demeurant fidèle à vos propres buts et rêves personnels, et en refusant de les compromettre pour d’autres.
Comment formons-nous des disciples de Jésus face à ces puissants discours contraires? On peut y ajouter les questions de comment vivre comme église dans une culture qui a été formée par le christianisme, mais qui y est maintenant hostile. Comme C. S. Lewis a dit, il est possible de convertir un païen au christianisme, mais « la différence entre un homme postchrétien et [un païen], de nos jours, est aussi grande que la différence entre une divorcée et une vierge. »
Les vieux catéchismes sont toujours utiles, mais nous avons besoin d’un discipulat qui aide à former nos gens contre les puissants discours contraires de nos jours. C’est un des défis les plus importants auxquels nous faisons face.
Notre défi
Les chrétiens canadiens, ensemble avec ceux d’Europe et d’Australie, ont un rôle important à jouer.
Nous devons passer une partie de notre temps dans l’ancien monde des Écritures, les permettant de nous façonner et former.
Mais ensuite, nous devons trouver des manières d’immuniser nos gens contre les puissants discours contraires qui menacent de capturer les cœurs et les pensées de nos gens, les séduisant loin de la foi biblique.
Nous sommes en bonne position pour faire ceci puisque nous sommes rendus un peu plus loin sur le chemin postchrétien que nos voisins du sud. Nous faisons face à un défi important, mais aussi gratifiant, un défi qui m’excite et qui me fait peur, mais cela vaut nos meilleurs efforts.
C’est le temps de lever le défi. Es-tu prêt?
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Darryl Dash est l'auteur de How to Grow: Applying the Gospel to ALL of Life. Il est pasteur de la Liberty Grace Church à Toronto. Il est également cofondateur de Gospel for Life et directeur de l'Advance Church Planting Institute. Il est titulaire d'un doctorat en ministère du Gordon-Conwell Theological Seminary et compte plus de 25 ans d'expérience dans le ministère. Darryl est marié à Charlene et a deux enfants adultes, Christy et Josiah. Vous pouvez trouver Darryl en ligne sur DashHouse.com.