John Flavel, Le Saint-Esprit et l’application du salut, Europress, 2021, p. 125-130.
La vie que l’Esprit communique consiste en un merveilleux changement qu’il effectue dans la nature et les sentiments de l’âme en y implantant les principes de la grâce. Ce changement n’est d’autre que le passage de la mort à la vie. Car, bien que l’homme possède la vie physique, puisque son âme est unie à son corps, il est cependant spirituellement mort, car cette âme ne jouit d’aucune union avec Christ (Luc 15:24 ; Colossiens 2:13).
Je commence à vivre lorsque j’entre en union avec Christ, la source de la vie, par la communication de son Esprit. On ne peut parler de vie seulement qu’à partir de cet instant.
Les hommes subissent de nombreux changements autres que celui-ci. Certains quittent les jurons pour la courtoisie, puis ils suivent une rectitude de comportement, avant d’adopter une ombre de religion. Ils demeurent néanmoins dans l’état et sous la puissance de la mort spirituelle.
En revanche, lorsque l’Esprit de Dieu se répand sur moi, pour me vivifier d’une vie spirituelle nouvelle, un changement merveilleux et réel se produit. Je reçois un être spirituel nouveau, appelé la nouvelle nature, l’homme nouveau, la parure intérieure et cachée dans le cœur (Colossiens 3:10 ; 1 Pierre 3:4). L’essence et les facultés naturelles de l’âme demeurent, mais elle perd ses anciennes qualités pour en recevoir de nouvelles : « Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5:17).
Ce changement ne s’effectue pas seulement par une transformation et rectification des désordres de la vie, qui garderait les sentiments et la disposition du cœur dans le domaine charnel. C’est au contraire l’implantation dans l’âme d’un principe nouveau, surnaturel et permanent, qui devient une source d’eau vive (Jean 4:14).
Par rapport aux actions qui en découlent, les principes se tiennent comme la source pour le fleuve dont elle est l’origine. Le cours d’eau s’écoule de la source, et celle-ci en maintient l’existence. C’est de cette origine que provient la constance de l’âme renouvelée dans les sentiers de la piété.
Je n’acquiers pas non plus ce principe, ou cette habitude, par une accoutumance à la pratique d’actions saintes. Une telle habitude naturelle peut s’acquérir par la répétition d’actions semblables. Elle engendre une disposition qui devient une habitude, ou « seconde nature ». Au contraire, ce principe spirituel nouveau est implanté dans l’âme par l’Esprit de Dieu. Nous lisons donc : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau » (Ézéchiel 36:26). Ce principe ne sort pas, comme une plante, du sol de ma nature, mais c’est l’Esprit de Dieu qui l’accomplit en moi en entrant dans un cœur mort et charnel.
La nature de cette vie spirituelle se discerne plus clairement si on examine ses propriétés, dont certaines sont remarquables.
- Une vie divine
- Une vie transcendante et des plus excellentes
- Une vie des plus plaisantes
- Une vie de croissance
- Une vie éternelle
Mais, comment l’Esprit forge-t-il la vie spirituelle ? Quels sont le dessein et le but de Dieu ?
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John Flavel
John Flavel (1627-1691) – Pasteur à une époque où son pays, l’Angleterre, fut secoué par des troubles politiques profonds, il étudia dans la prestigieuse université d’Oxford avant de tenir plusieurs postes pastoraux dans le comté du Devon et à Londres. Contemporain de toute une galaxie de grands noms dans les annales de l’Église, il était connu pour son soin pastoral, un esprit de paix et de réconciliation et sa prédilection pour une théologie pratique. Il est l’auteur de très nombreux livres d’une grande profondeur.