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Il y a quelques années, Jerry Vines, pasteur à la retraite, à la Convention Baptiste du Sud et l’un des principaux leaders de la résurgence conservatrice, s’est exprimé au sujet de la « prédication centrée sur l’Évangile » de la manière suivante :

On entend beaucoup parler ces jours-ci de la prédication centrée sur l’Évangile. Que signifie au juste cette terminologie ? Dans certains milieux, il s’agit d’une expression codée pour une théologie systématique particulière. D’autres l’utilisent pour désigner simplement la prédication évangélique.

Le Dr. Vines a ensuite fait référence à 1 Corinthiens 15, comme étant un résumé de l’Évangile, en mettant l’accent sur la mort et la résurrection de Christ en tant que solution au péché et à la mort de l’homme. Il a conclu en disant :

Une prédication centrée sur l’Évangile consiste à proclamer la croix et le tombeau vide. Si un prédicateur annonce ces deux éléments fondamentaux de la provision de Dieu pour les deux montagnes de la misère de l’homme, il est un prédicateur centré sur l’Évangile !

Il y a quelques semaines, lors d’un débat au sein du groupe de blogueurs « Band of Bloggers », une question a été posée au sujet de l’expression « centré sur l’Évangile » se demandant si cet adjectif était devenu simplement un slogan dénué de sens. En réponse à la question « Qu’est-ce que signifie être centré sur l’Évangile? », j’ai mis l’accent sur le fait que l’Évangile est le carburant de la vie chrétienne, et non seulement le déclencheur qui initie le voyage.

Cependant, l’article de Vines m’a amené à réfléchir à la manière dont la centralité de l’Évangile s’applique à la prédication. Il est vrai que l’annonce de l’Évangile se concentre sur la mort substitutive de Christ et sa glorieuse résurrection. Cependant, lorsque nous disons « centré sur l’Évangile », nous faisons référence autant à l’aspect « centré » qu’à l’Évangile lui-même. Nous distinguons ainsi la prédication centrée sur l’Évangile de la prédication centrée sur autre chose.

Voici quelques exemples :

1. Une prédication centrée sur l’Évangile par rapport à la prédication centrée sur la politique

Certains pasteurs continuent de présenter l’essentiel de l’Évangile et appellent les gens à la foi, mais ils ne sont pas centrés sur l’Évangile car la majeure partie de leur prédication se concentre sur l’actualité et la transformation de la société.

Par exemple, supposons que vous entriez dans une Église en décembre et que vous entendiez un message intitulé « La Bataille pour Noël ». Le message aborde la controverse entourant l’expression « Joyeux Noël ! » ou l’exposition des crèches en public. L’objectif du sermon n’est pas la repentance et la foi, mais plutôt « levez-vous et réclamez l’Amérique! » (L’implication étant que ce changement se produira par le biais du processus politique.)

L’Évangile peut encore trouver sa place dans ce type de message, mais il est relégué aux dernières remarques de l’invitation. Le message n’est en aucun cas centré sur la double vérité de la mort et de la résurrection de Christ.

2. Une prédication centrée sur l’Évangile par rapport à la prédication centrée sur les conseils

De nombreux pasteurs consacrent la majeure partie de leurs sermons à des sujets pratiques tels que l’éducation de la famille, la gestion financière ou la réduction du stress au travail. Ces messages peuvent également inclure des informations sur la mort et la résurrection de Jésus, mais l’accent principal du sermon est mis sur la manière d’améliorer votre vie.

Dans ce type de prédication, l’Évangile est considéré comme une porte d’entrée dans la vie chrétienne. Le reste de la vie chrétienne est modelé sur le principe du « faites-le vous-même ». L’Évangile allume le moteur de la foi, mais les injonctions du genre « faites ceci » et « ne faites pas cela » deviennent le principal carburant de la vie chrétienne, et ces commandements (aussi bibliques soient-ils) sont déconnectés de l’Évangile qui apporte la transformation.

En fin de compte, nous nous retrouvons avec une version christianisée du conte de Noël de Charles Dickens. L’accent est mis sur ce que nous devons faire, mais ces impératifs sont déconnectés de la vérité de ce que le Christ a accompli.

(Note : Les impératifs ne sont pas mauvais ; ils sont bibliques ! Mais ils devraient toujours être enracinés dans la compréhension de ce que Christ a fait pour nous à la croix.)

3. Une prédication centrée sur l’Évangile par rapport à la prédication centrée sur l’évangélisation

On pourrait se demander comment je peux distinguer les sermons axés uniquement sur l’évangélisation de la prédication centrée sur l’Évangile, puisque l’on présume que les sermons d’évangélisation devraient être centrés sur l’Évangile. (J’aimerais que cela soit le cas, mais trop souvent, j’ai entendu des sermons « d’évangélisation » qui abordent très peu la mort et la résurrection de Christ.) Même si un sermon d’évangélisation est centré sur l’Évangile, je pense que nous nous entendons sur quelque chose de différent, lorsque nous parlons de « prédication centrée sur l’Évangile », faisant généralement référence à une prédication habituelle, régulière.

La prédication centrée sur l’Évangile sera bien sûr évangélique, mais elle est motivée par la prise de conscience que les chrétiens ont également besoin de l’Évangile. Il ne s’agit pas de dire que les perdus ont besoin d’entendre l’Évangile et que les chrétiens ont besoin de passer à quelque chose de plus profond. C’est que les perdus ont besoin de l’Évangile et que les chrétiens ont besoin d’approfondir cet Évangile également.

L’Évangile nous sauve (une fois pour toutes) de la condamnation de notre péché. Mais une exposition continue à l’Évangile est le moyen par lequel Christ nous délivre du pouvoir du péché et nous prépare pour le jour, où nous serons également délivrés de la présence du péché.

4. La prédication centrée sur l’Évangile par rapport à la prédication centrée sur la vertu

Parfois, les prédicateurs explorent l’Ancien Testament à la recherche de personnages à prendre en exemple, qu’ils soient bons ou mauvais.

  •     Osez être un Daniel
  •     Affrontez les géants de votre vie comme David
  •     Développez vos compétences en leadership comme Néhémie

Bien que ces sermons puissent effectivement être utiles, ils ne correspondent généralement pas à ce que nous entendons par une « prédication centrée sur l’Évangile », car ils sont largement déconnectés de l’histoire globale des Écritures qui pointe vers Christ.

Il est vrai que les personnages de l’Ancien Testament nous servent d’exemple, mais il est également vrai qu’ils préfigurent Jésus. Ainsi, David est plus qu’un exemple de courage ; il préfigure l’humble Jésus qui vaincra le Malin et libérera les prisonniers. Shadrach, Meshach et Abednego sont plus qu’un exemple de détermination inébranlable ; leur foi jusqu’à la mort représente une espérance vibrante en la résurrection et la restauration, qui est le point culminant de la grande histoire de l’Écriture.

La prédication centrée sur l’Évangile prend les textes de l’Ancien Testament et, sans ignorer les vérités utiles tirées des vies de ces saints, les relie à Christ.

Qu’en pensez-vous ? Quelles autres descriptions vous viennent à l’esprit lorsque vous pensez à la prédication « centrée sur l’Évangile » ?

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