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Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. (Marc 8:34b)

Dernièrement, j’ai participé à une étude biblique dans le livre de Marc (merci Rachel Bergeron pour le merveilleux guide d’études!) et durant cette étude on devait mémoriser le verset Marc 8.34(b). J’ai réalisé pleinement, durant toute l’étude, que je n’ai jamais eu autant à mourir à moi-même que depuis que je suis maman.

Je me présente : Marie-Ève, 39 ans (mais je dis toujours que j’ai 32 ans depuis 7 ans…), j’ai 4 enfants de 6, 4, 2 ans et un bébé de 6 mois. Quatre garçons. Oui, juste des gars. Vous vous dites peut-être : “Oh boy… pauvre elle!”. Ça arrive souvent. On me le dit souvent. Et je dois avouer que j’aime me le faire dire. Ça me valide dans ma tendance à chialer. Me faire dire que ça ne doit pas être facile parce que des petits garçons ça bouge, ça me donne le droit de perdre patience, de chercher la compassion des autres parce qu’au fond “je fais pitié”.

Et moi là-dedans?

C’est dur de renoncer à soi-même. En ce moment, pour moi renoncer à soi-même ça veut dire renoncer à participer à une retraite de femmes parce que j’ai un bébé que j’allaite. Ça veut dire réchauffer plusieurs fois mon café l’après-midi et mettre de côté mon temps de lecture calme car mon enfant de 2 ans a de la difficulté à faire sa sieste dans son nouveau lit de transition. Ça veut dire avoir parfois le sentiment d’être à l’écart des autres parce que je dois rester à la maison pour m’occuper de mes enfants quand mon mari est impliqué dans les activités de notre église en tant qu’ancien. Ça veut dire regarder de loin la liberté des autres femmes ou mamans pour qui les enfants sont plus vieux et me dire qu’un jour, lointain, ce sera mon tour.

À travers tout ça, c’est essayer de gérer la maison tout en disciplinant les enfants. C’est dur d’être intentionnelle quand on reprend les enfants. Prendre le temps de les reprendre avec douceur, avec amour, avec patience, ça veut dire prendre du temps sur mes activités, mes plans pour m’occuper de ces petits êtres que Dieu m’a confiés. J’ai l’impression de toujours dire à mes enfants : “Non, je n’ai pas le temps de faire (X, Y, Z) avec toi”. Parfois, c’est justifié : je suis en train d’allaiter le bébé ou de changer une couche ; parfois je suis en train de préparer le repas… mais trop souvent, c’est motivé par mes désirs égoïstes. Je veux juste 5 minutes. Cinq minutes à moi toute seule. Cinq minutes sans avoir à faire une seule intervention auprès de mes enfants. Cinq minutes sans avoir besoin de consoler personne. Cinq minutes sans avoir besoin de prendre le temps de reprendre et d’éduquer.

Je n’ai pas le temps… ou plutôt je ne veux pas prendre le temps. Parce que la culture d’aujourd’hui me dit que c’est correct de penser à moi. En fait, on me dit même que c’est moi d’abord. Mes désirs, mes plans! Et parce que mon cœur pécheur me hurle que c’est ce qu’il veut aussi, c’est dur d’y renoncer. Et c’est d’autant plus facile quand, selon moi, mes désirs sont nobles et justifiables; je veux juste faire du lavage, du ménage, la vaisselle … Ce sont toutes de bonnes choses, mais est-ce que c’est réellement ce qui presse le plus? Ce qui est le plus important? Peut-être que ce n’est pas ce à quoi Dieu m’appelle principalement. Mais alors, à quoi suis-je utile?

La mission que Dieu m’a confiée 

Une amie m’avait déjà dit un jour que Dieu m’a spécifiquement choisie pour être la maman de mes enfants. C’était une période particulièrement difficile avec mon aîné alors qu’il avait 3 ans. Ça m’avait fait tellement de bien d’avoir cette assurance que Dieu, non seulement savait quelle  lutte je menais alors, mais qu’il m’avait spécifiquement choisie pour l’accomplir. « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Corinthiens 10.13).

Dieu m’a choisie car il me montre à dépendre entièrement de lui, à chaque étape, à chaque épreuve, en tout temps. Dieu a choisi de me prêter ces enfants pour me montrer que c’est lui qui est au contrôle. Pas moi. Je n’ai jamais eu le contrôle et je ne l’aurai jamais. C’est probablement la plus grande illusion à laquelle j’ai été confrontée depuis que j’ai des enfants. Moi qui me croyais maître de ma vie et de mes circonstances, Dieu m’a rappelé que c’est lui et lui seul qui mène la barque. Et la tentation de fuir, de faire autre chose – aussi bonne soit-elle! – n’est pas ce à quoi Dieu m’appelle. Dieu m’a chargée de ces enfants pour les éduquer, leur montrer sa voie, leur enseigner son amour, sa patience et, surtout!, son sacrifice à la croix pour chacun d’entre nous. Mourir à moi-même c’est montrer concrètement à mes enfants qu’en les choisissant, je marche à l’image de Christ qui les a choisis lui aussi au lieu de choisir son confort à court terme. Jésus a fait confiance à Dieu et a choisi de faire ce qui était difficile, ce qui lui coûtait le plus, pour notre délivrance.

Il m’accompagne 

Aujourd’hui, je regarde les yeux de mon bébé, remplis d’amour complètement gratuit, sans aucune rébellion, aucune défiance, aucune impolitesse. Il me rappelle la créature merveilleuse que nous sommes aux yeux de notre Créateur, celle pour qui il a envoyé son Fils à la croix. Mon travail de maman est redondant, mais il est loin d’être banal. Dieu m’a confié la plus grande des missions : faire des disciples qui marcheront avec foi pour lui. Pour moi, cette mission commence dans mon propre foyer. Et je ne suis pas seule pour le faire, car Christ est avec moi jusqu’à la fin des jours (Matt 28.20).

 

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