Quelle devrait être notre plus grande joie ?

R. C. Sproul, La joie peut-elle faire partie de ma vie ?, trad. Hugues Pierre, La Rochelle, 2021, p. 33-36.

Lors de son ministère terrestre, Jésus a envoyé un groupe de disciples prêcher l’Évangile et guérir les malades et les personnes possédées par des démons. Luc écrit :

Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller. Il leur dit : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. Partez ; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin. Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Que la paix soit sur cette maison ! Et s’il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra à vous. Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu’on vous donnera ; car l’ouvrier mérite son salaire. N’allez pas de maison en maison. Dans quelque ville que vous entriez, et où l’on vous recevra, mangez ce qui vous sera présenté, guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous. Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l’on ne vous recevra pas, allez dans ses rues, et dites : Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds ; sachez cependant que le royaume de Dieu s’est approché. Je vous dis qu’en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là. Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre. C’est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous (Luc 10.1-14).

Jésus a mandaté soixante-douze disciples pour aller dans toute la Palestine, dans chaque hameau et village où il allait lui-même se rendre, pour annoncer la venue du royaume de Dieu. Il les a avertis que, dans de nombreux endroits, ils ne seraient pas cordialement reçus. Dans les mots de Jésus, ils seraient alors « des agneaux au milieu des loups ». Évidemment, cette mission de diffusion du message du Christ appartient maintenant à toute l’Église et cet avertissement s’applique donc à chacun d’entre nous. Le monde n’est pas toujours heureux de recevoir ce que nous avons à annoncer, et nous avons parfois l’impression d’être des agneaux que l’on mène à l’abattoir.

Ces paroles ont dû donner de quoi réfléchir aux soixante-douze disciples. Luc ne le dit pas de manière explicite, mais j’imagine qu’ils sont partis avec une certaine appréhension. Cependant, Luc parle très clairement de leur attitude à leur retour. Il écrit : « Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom » (v. 17). Selon toute probabilité, ils étaient partis craintifs et inquiets, mais ils sont revenus avec une immense joie. Pourquoi étaient-ils si heureux ? C’est parce qu’ils avaient réussi – Dieu les avait utilisés et ils avaient vu la manifestation de la puissance de Christ dans leur ministère. Aussi ont-ils déclaré qu’ils étaient heureux parce que les démons leur étaient soumis au nom de Jésus. Ils étaient donc remplis d’allégresse à cause de deux choses : le succès et la puissance. Généralement, ce sont des choses qui nous plaisent également.

Pourtant, Jésus n’a pas vraiment partagé leur joie. Il leur a dit : « Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux » (v. 18-20).

Il nous faut méditer ces paroles. Jésus avait manifestement compris l’excitation de ses disciples, qui savouraient le succès de leur ministère, mais il les a mis en garde contre une joie mal fondée. Il leur a dit qu’ils ne devaient pas se réjouir de la soumission des démons, mais plutôt de ce que leurs noms étaient écrits dans les cieux. Par ces mots, notre Seigneur a cerné le fondement suprême de la joie chrétienne. Notre joie doit provenir de la certitude que nous avons la rédemption en Christ. La plus grande joie qu’une personne puisse avoir est de savoir que son nom est inscrit dans le livre de vie de l’Agneau, c’est-à-dire qu’elle est sauvée et qu’elle vivra pour l’éternité avec le Christ.


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La joie peut-elle faire partie de ma vie ?

R. C. Sproul
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R. C. Sproul (1939-2017) était un ancien enseignant ordonné dans la Presbyterian Church in America et a eu une brillante carrière d'enseignant universitaire dans divers collèges et séminaires, y compris le Reformed Theological Seminary à Orlando et Jackson, Mississippi. Il était également le fondateur de Ligonier Ministries, un ministère international d'éducation chrétienne situé près d'Orlando, en Floride.

Published By: R. C. Sproul

R. C. Sproul (1939-2017) était un ancien enseignant ordonné dans la Presbyterian Church in America et a eu une brillante carrière d'enseignant universitaire dans divers collèges et séminaires, y compris le Reformed Theological Seminary à Orlando et Jackson, Mississippi. Il était également le fondateur de Ligonier Ministries, un ministère international d'éducation chrétienne situé près d'Orlando, en Floride.