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Charles Spurgeon : une histoire de confiance au Seigneur

Arnold Dallimore, Charles Spurgeon : une biographie, Éditions Europresse, 2021, p. 177-181.

Le docteur John Rippon, ancien pasteur de New Park Street, avait commencé un travail d’assistance à quelques veuves en difficulté. Il avait fait construire un bâtiment appelé les Maisons de retraite, où elles étaient entièrement prises en charge et recevaient chaque semaine une certaine somme d’argent.

Ce travail existait donc déjà lorsque Spurgeon arriva à Londres. Il se réjouit de le poursuivre mais, après l’ouverture du Tabernacle, il fut nécessaire de faire venir ces dames âgées dans un lieu plus proche et de construction plus récente. C’est pourquoi il entreprit la construction d’un nouveau bâtiment. Cet édifice consistait en dix-sept petites maisons accolées les unes aux autres, selon la manière de l’époque. Les femmes, toutes âgées, qui habitaient ces maisons recevaient en plus du logement, la nourriture, l’habillement et tout le nécessaire.

Un autre bâtiment vint s’ajouter à celui-là. Toujours préoccupé de rendre l’éducation accessible à la foule d’enfants qui grandissaient sans aucun moyen de la recevoir, Spurgeon fit construite une école contigüe aux Maisons de retraite. Cette institution pouvait accueillir environ quatre cents élèves. À l’autre extrémité se tenait la maison du directeur de l’école.

Les Maisons de retraite se révélèrent très coûteuses. Spurgeon espérait trouver quelque moyen pour pourvoir à ces dépenses, mais l’argent n’arrivait pas et, pendant quelques années, il dut payer le chauffage, l’éclairage et d’autres frais de sa propre poche. Quelques années plus tard, lors de la célébration de ses vingt-cinq ans de ministère parmi eux, les gens du Tabernacle lui offrirent une grosse somme d’argent, insistant pour qu’il s’en serve pour lui-même. Il donna tout à des œuvres de charité et les Maisons de retraite en reçurent la moitié.

Au moment même où il construisait les Maisons de retraite, Spurgeon mettait en œuvre une autre institution, beaucoup plus vaste : l’Orphelinat. Voici comment débuta l’affaire. Prenant la parole au cours d’une réunion de prière pendant l’été 1866, Spurgeon dit : « Mes amis, nous sommes une grande église, nous devrions travailler davantage pour le Seigneur dans cette grande ville. Demandons-lui ce soir de nous envoyer une nouvelle œuvre à faire ; et si cette œuvre est telle qu’elle demande de l’argent, prions qu’il nous envoie aussi les moyens de l’accomplir. »

Quelques jours plus tard, Spurgeon reçut une lettre d’une certaine Madame Hillyard, disant qu’elle disposait d’une somme de vingt mille livres sterling qu’elle voulait consacrer à l’éducation de petits orphelins. D’un point de vue humain, cette offre était tout à fait invraisemblable. Madame Hillyard, veuve d’un clergyman de l’Église anglicane, demanda à un ami (qui n’était pas particulièrement admirateur de Spurgeon) de lui recommander un homme de notoriété publique. Elle voulait quelqu’un totalement digne de confiance, entre les mains de qui elle puisse déposer son argent, afin qu’il l’utilise pour des orphelins. Celui-ci répondit immédiatement : « Spurgeon ». Elle n’avait jamais rencontré le célèbre prédicateur mais, se fiant à cette recommandation, elle lui écrivit immédiatement.

Après un échange de correspondance, Spurgeon lui rendit visite comme elle le lui avait demandé. Il emmena avec lui un de ses diacres, William Higgs. Tandis qu’ils s’approchaient de l’adresse en question, ils eurent du mal à imaginer que le quartier très ordinaire où ils se trouvaient puisse être habité par quelqu’un possédant une telle somme d’argent. Ainsi, lorsque les deux hommes rencontrèrent Madame Hillyard, Spurgeon lui dit :

« Nous venons vous voir, Madame, au sujet des deux cents livres sterling dont vous avez parlé dans votre lettre.

– Deux cents ?, répondit-elle. C’est vingt mille que je voulais écrire.

– Oui, vous avez bien mis cela, dit Spurgeon, mais je me disais que peut-être un ou deux zéros de trop s’étaient glissés par erreur et je préférais ne pas trop m’avancer. »

Spurgeon essaya de refuser l’argent. Il suggéra d’abord qu’il devait y avoir des membres de la famille qui avaient droit en priorité à cette somme, mais elle lui assura que personne n’avait été négligé. Il demanda ensuite si l’argent ne devait pas plutôt être attribué à George Müller et il lui parla de la grande œuvre que celui-ci accomplissait à Bristol au bénéfice des orphelins. Mais Madame Hillyard se tint fermement sur sa décision : elle voulait que Spurgeon dispose de cette somme en faveur des orphelins ; elle avait la certitude que beaucoup d’autres chrétiens voudraient sans aucun doute apporter leur contribution financière.

En repartant de chez Madame Hillyard, Spurgeon et William Higgs repensaient à la réunion de prière au cours de laquelle ils avaient demandé à Dieu de donner au Tabernacle une nouvelle œuvre et les moyens pour l’accomplir. Il avait répondu à leur prière et leur avait accordé l’une et l’autre.

Un mois plus tard, Spurgeon achetait un terrain pour y réaliser le projet : un peu plus d’un hectare situé à Stockwell, non loin du Tabernacle. Aussitôt, de l’argent supplémentaire se mit à arriver. Un peu plus tard, en parlant à son église, il lui rappela :

« Nous nous sommes réunis un lundi soir pour prier à propos de l’Orphelinat ; et n’est-il pas remarquable que le samedi de cette même semaine, le Seigneur ait poussé un ami, qui ne savait rien de nos prières, à donner cinq cents livres pour cette œuvre ? Cela a surpris aussi plusieurs d’entre vous, que le lundi suivant Dieu ait poussé un autre à donner six cents livres ! Lorsque je vous l’ai annoncé à la réunion de prière suivante, vous n’avez sans doute pas pensé qu’il avait encore quelque chose en réserve et que le mardi suivant, un autre ami apporterait cinq cents livres. »

Spurgeon poursuivit en soulignant le contraste entre la méthode consistant à faire confiance au Seigneur et à le voir répondre à sa façon, et le plan qu’on adoptait généralement dans les milieux chrétiens. Si lui et les membres de l’église avaient suivi la coutume chrétienne, ils « auraient d’abord cherché, dit-il, un revenu régulier et des souscripteurs. Puis, ils auraient envoyé des collecteurs prélever les sommes promises – c’est-à-dire que nous n’aurions pas placé notre confiance en Dieu, mais en nos souscripteurs. »


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Charles Spurgeon : une biographie

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