Quatre conseils pour les étudiants de séminaire

Cher étudiant,

Donc, tu commences des études en théologie! Je suis ravi que même dans des temps incertains, le Seigneur de la Moisson est en train d’équiper de nouveaux ouvriers pour travailler dans ses champs, te dirigeant à obtenir de nouveaux outils dont tu auras besoin pour le servir. Je prie que notre Père au ciel te bénisse richement durant ton temps aux études, tout en te conformant plus à Christ et en t’équipant par son Esprit pour le ministère qu’il a choisi pour ton avenir.

Je voulais prendre cette occasion pour t’exhorter et t’encourager. En tant que diplômé de séminaire, qui a passé quatre ans poursuivant des études très semblables au programme que tu commences, si je pouvais offrir des conseils quelconques, je dirais ce qui suit :

D’abord, efforce-toi d’aimer et adorer Dieu. Ce cours d’étude que tu débutes n’est pas quelque chose d’abstrait et impersonnel.

Tu t’approches à Quelqu’un qui est non seulement incompréhensiblement et infiniment effarant et glorieux, mais Quelqu’un qui « [t]’a tissé dans le sein de [ta] mère … Quand [tu] n’étais qu’une masse informe, [ses] yeux [te] voyaient; et sur [son] livre étaient tous inscrits les jours qui [t]’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux n’existe. »  (Ps 139.13, 16)

Tu vois, tu es en train d’apprendre au sujet d’un Qui, non pas d’un quoi. C’est facile de permettre que le travail acharné et les exigences et les examens et les autres attributs d’un contexte académique sapent la joie de tes études. Cher frère ou sœur, je te prie de ne pas permettre que cela ait lieu. En étudiant, que ce ne soit pas pour le regarder de loin, mais plutôt comme demeurant et jouissant dans sa présence, car « Il y a d’abondantes joies devant [sa] face » (Psaume 16.11). Étudie pour la joie.

En deuxième lieu, ne sacrifie pas ton mariage et ta famille, ni pour un ministère présent ni pour un ministère futur 

Même si, présentement, tu n’es pas marié ou tu n’as pas d’enfants, tu as besoin de comprendre ceci. Bien trop souvent, ceux qui sont dans le ministère chrétien sont tentés à « mettre Dieu en premier, et femme/mari/enfants en deuxième lieu. » Oui, Dieu est plus important que toute autre chose. Mais cette vérité, quand c’est vu en dehors de son contexte biblique, peut être tordue en une erreur grave qui détruit les mariages et éloigne les enfants. La question n’est pas si ce que tu fais pour Dieu est plus important que ce que tu fais pour les autres. La question est si ton mariage ou ton travail de parent est en soi quelque chose que tu fais pour Dieu. 

Tu vois, ta famille n’est pas simplement une annexe à ton « premier » ministère. Ta famille est ton premier ministère. L’apôtre Paul dit au sujet d’un homme qui aspire à être ancien, « Il faut qu’il dirige bien sa propre maison » (1 Timothée 3.4), un principe qui s’applique non seulement aux hommes qui sont pasteurs, mais aux hommes et aux femmes dans n’importe quel domaine de ministère. Une manière dans laquelle un collège ou un séminaire prépare une personne pour le ministère formel, c’est la manière dont cela imite le « boulot hebdomadaire » qui caractérise la vie dans une église locale ou sur le champ missionnaire. C’est donc maintenant le moment d’apprendre comment mettre Dieu en première place en mettant ta famille en première place. En tant qu’étudiant, cela pourrait vouloir dire moins d’activités parascolaires, ou d’accepter une note moyenne plus basse en échange de passer plus de temps avec ton épouse ou tes enfants. 

Cela signifiera développer cette habileté indispensable dans le ministère à long terme, de dire « non », même à des choses qui sont très bonnes. Aime Dieu en aimant ta famille.

En troisième lieu, trouve une église locale saine, et sers cette église

Un collège biblique ou un séminaire est un peu comme une quincaillerie. Cela te fournit de l’équipement et des outils de grande valeur dont tu auras besoin pour le ministère futur. Il y a des personnes bien informées et compétentes qui te montreront comment utiliser ces choses. Mais une quincaillerie n’est pas le site de construction.  Et le collège et le séminaire ne sont pas le « vrai monde » de ministère chrétien. Et ils ne sont pas intentionnés pour l’être.  

C’est l’église locale, non pas une école quelconque, qui est « la maison de Dieu » (1 Timothée 3.15). L’apôtre Paul a rappelé aux chrétiens qui étaient trop excités par leurs propres dons pour le ministère, « puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l’édification de l’Église que vous cherchiez à en posséder abondamment » (1 Corinthiens 14.12). Dans le contexte, sa préoccupation est l’unité dans une église locale particulière, cette « édification » congrégationnelle qu’il est intéressé à voir. Si tu es au collège biblique ou au séminaire pour développer ta « manifestation de l’Esprit », tu as besoin de t’efforcer pour l’utiliser pour édifier une église locale. Et fais cela maintenant, non pas à un certain point à déterminer dans un avenir abstrait. C’est dans le contexte d’une église locale saine – une qui est réunie autour de l’enseignement régulier de la parole de Dieu, définie par l’utilisation correcte des ordonnances, et qui est assez intéressée pour la vérité de Dieu et la réputation de Christ pour tenir ses membres comme responsables – que tu es vraiment formé pour le ministère.

Alors, trouve une telle église. Et quand tu y seras, ne fais pas simplement « fréquenter » cette église. Engage-toi et sers ce corps de croyants de manière sacrificielle, te souvenant des paroles de Paul : « Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi » (Galates 6.10).

Et spécialement si tu es un homme qui aspire au ministère pastoral, souviens-toi que « Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous » (Marc 9.35). En d’autres mots : celui qui ne peut pas suivre ne doit pas mener. Sois le genre de membre que tu aimerais avoir dans ton propre « futur troupeau », obéissant et te soumettant à tes pasteurs d’une manière qu’ils « veillent sur vos âmes dont ils devront rendre compte; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage » (Hébreux 13.17). Trouve une église locale et sers-là.

Finalement, quand il s’agit d’un collège biblique ou d’un séminaire, comme dans tant d’autres domaines de la vie, tu en sortiras ce que tu y investis.

Le but d’un collège biblique ou d’un séminaire n’est pas simplement de télécharger de l’information dans ton cerveau; c’est plutôt de te donner – et t’enseigner à utiliser – les outils qui t’aideront à continuer à apprendre durant toute une vie. Donc, quand on te donne un travail qui requiert un nombre minimum de sources, ne fait pas seulement le minimum. Cela peut sembler étrange venant après que j’ai souligné que tu pourrais avoir besoin, par exemple, à accepter une note moyenne plus basse pour pouvoir rencontrer les exigences de la famille. Mais si tu ne peux pas faire plus que le minimum que tes professeurs exigent, alors, pour être franc, tu es déjà surchargé et tu as besoin d’examiner les choses de nouveau. Ce que je dis, donc, c’est que faire plus que le minimum, devrait être ton minimum.

Et n’étudie pas seulement pour confirmer ce que tu penses déjà. Efforce-toi de lire des écrivains dont les points de vue sont différents des tiens. Cela ne veut pas dire de devenir un postmoderniste flou qui voit chaque perspective comme étant également valable. Plutôt, fais-le pour aiguiser ton habileté de peser les différents arguments et arriver à tes propres conclusions bien éprouvées, sur lesquelles tu pourras te tenir debout quand arriveront inévitablement des arguments et des objections. En plus, c’est pour que, quand tu es en désaccord avec un point de vue en particulier, c’est un désaccord informé qui est charitable envers ceux avec qui tu es en désaccord. Je souligne ceci parce que tu ne serviras sûrement pas une église où tout le monde sera d’accord avec toi 100% du temps, et tu as besoin d’être capable d’écouter de manière respectueuse et ouverte pour écouter des choses que tu pourrais avoir manqué, et de conduire d’autres patiemment à voir ce que toi tu vois.

J’ai déjà assez écrit! Que Dieu te donne la sagesse, la force, et la plénitude de joie dans les années à venir.


Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.

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Jeff Jones sert comme Pasteur de Grace Church à Cochrane, Alberta. Diplômé du Collège Militaire du Canada et de Canadian Southern Baptist Seminary, Jeff a travaillé comme gérant d’hôtel, coordinateur d’un programme de charité, et comme aumônier de corporation. Lui et sa femme Erin vivent actuellement à Cochrane avec leurs six enfants.

Published By: Jeff Jones

Jeff Jones sert comme Pasteur de Grace Church à Cochrane, Alberta. Diplômé du Collège Militaire du Canada et de Canadian Southern Baptist Seminary, Jeff a travaillé comme gérant d’hôtel, coordinateur d’un programme de charité, et comme aumônier de corporation. Lui et sa femme Erin vivent actuellement à Cochrane avec leurs six enfants.