Paul Washer, Les moyens de grâce essentiels, trad. Nathan Lambert, Éditions Impact, 2021, p. 71-73, 77-79.
Après avoir brièvement examiné les Écritures et la prière comme moyens de grâce, nous allons maintenant nous pencher sur l’Église, sa communauté et ses ordonnances. Dès le départ, il est nécessaire de définir nos termes afin de nous assurer d’être sur la même longueur d’onde. Dans ce chapitre, le terme « Église » est utilisé en référence à un corps local et visible de croyants engagés les uns envers les autres, dirigés par des hommes qualifiés en tant qu’anciens1, servis par des diacres bibliquement qualifiés2, se dévouant à l’exposition biblique et à la prière, respectant les ordonnances et pratiquant la discipline d’Église. Une Église locale n’est pas synonyme d’une étude biblique hebdomadaire, d’un ministère paraecclésiastique ou de l’écoute de ses prédicateurs préférés sur Internet. Cette distinction est importante parce que beaucoup croient qu’ils obéissent au commandement de se rassembler par le biais d’associations informelles qui peuvent être utiles, mais qui ne remplacent pas le plan non négociable de Dieu de communion dans une Église locale biblique.
Le chemin vers une plus grande maturité et utilité chrétienne est difficile. Cependant, la difficulté devient presque impossible lorsque nous cherchons à croître et à persévérer dans la foi en dehors du contexte d’une Église locale visible et d’une relation réelle avec des anciens enseignants et dirigeants qui enseignent, guident et dirigent. Pour cette raison, il n’est pas simplement utile, mais absolument essentiel que nous accomplissions notre salut dans le contexte d’une Église locale et de ses anciens qui connaissent notre nom et veillent sur nos vies. C’est pourquoi l’auteur des Hébreux nous met en garde : « Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres. N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour » (Hé 10.23-25).
Aujourd’hui, il y a lieu de déplorer la pénurie d’Églises bibliques telles que décrites ci-dessus, c’est-à-dire dirigées par des hommes qualifiés en tant qu’anciens, servies par des diacres qualifiés selon les critères bibliques, consacrées à l’exposition et à la prière bibliques, respectant les ordonnances et pratiquant la discipline d’Église. Cependant, nous devons également veiller à ne pas porter de jugements sévères et à ne pas exiger qu’une Église soit parfaite collectivement alors que nous restons imparfaits en tant qu’individus. Un aperçu momentané de nous-mêmes dans le miroir de la parole de Dieu révélera une longue série d’imperfections et une longue liste de choses à faire. Pour cette raison et bien d’autres, nous devons veiller à ne pas exiger de l’Église ce que nous n’avons pas réussi à réaliser dans notre vie personnelle. Nous ne devrions pas exiger une Église parfaite, mais plutôt en rechercher une dont les anciens et l’assemblée grandissent dans leur connaissance des standards de Dieu et s’efforcent de les atteindre.
La communion des saints
Un autre moyen de grâce dans le contexte de l’Église locale est le ministère des saints. La lettre de Paul aux Éphésiens précise que les ministres n’ont pas été donnés à l’Église pour qu’elle exerce tout le ministère, mais « pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ » (Ép 4.12). Le Saint-Esprit a particulièrement donné des dons à chaque membre de l’Église locale afin que chacun puisse contribuer au ministère de cette Église locale. Par conséquent, cela prouve également que chaque membre de l’Église a besoin du reste du corps. Il n’y a pas de « cavaliers seuls » dans un christianisme bibliquement mature. En fait, Hébreux 10.23-25 (cité plus haut) nous avertit de ne pas abandonner l’assemblée, car nous avons grandement besoin d’être stimulés et encouragés par les autres membres de la congrégation. C’est un thème constant dans tout le Nouveau Testament. En voici un bref échantillon :
Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune (1 Co 12.4-7).
Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu (1 Pi 4.10).
Que la parole de Christ demeure en vous dans toute sa richesse; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs en vertu de la grâce (Col 3.16).
Chers frères et sœurs, notre besoin d’un corps local ne peut être exagéré. C’est dans le contexte d’une Église locale que nous sommes appelés à faire l’œuvre du ministère et à bénéficier du ministère des autres, pour l’édification de tous. Même le grand apôtre Paul avait besoin de ce merveilleux moyen de grâce. Il a écrit à l’Église de Rome: «Car je désire vous voir, pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis, ou plutôt, afin que nous soyons encouragés ensemble au milieu de vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi » (Ro 1.11,12).
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Les moyens de grâce essentiels
Paul Washer
Paul Washer a été missionnaire au Pérou pendant dix ans. Durant cette période, il a fondé le ministère HeartCry Missionary Society pour soutenir les implanteurs d’Églises de ce pays. Aujourd’hui, Paul travaille à temps plein pour ce ministère. Lui et sa femme, Charo, ont quatre enfants : Ian, Evan, Rowan et Bronwyn.