En tant que pasteur jeunesse, je peux vous dire que la pandémie a frappé les jeunes d’une manière tout à fait unique. Bien que je ne puisse parler que de mon propre contexte à Vancouver en Colombie-Britannique, je suis convaincu que mon expérience a été similaire à celle d’autres animateurs de groupes de jeunes à travers le Canada.
Quand je parle avec nos jeunes, ils sont frustrés par des choses comme l’annulation du bal de finissants. Ils sont mécontents d’avoir perdu des emplois à temps partiel. Et ils ont du mal à se réconcilier avec le fait que les choses semblent relativement « sécuritaires » tout en entendant parler d’une pandémie mondiale. Sans oublier que leurs activités jeunesse régulières ont été considérablement affectées par les restrictions dues à la COVID-19.
Alors comment devons-nous atteindre les jeunes pendant cette saison? À quoi ressemblerait prendre soin des adolescents de notre congrégation pendant une pandémie mondiale? J’aimerais vous suggérer trois choses.
1. Prêchez la Bible
Que vous fassiez vos rencontres sur Zoom ou en personne, la prédication régulière de la Parole de Dieu est indispensable pour les jeunes de nos églises. Je crois fermement que les jeunes méritent qu’on leur expose la Bible sur une base hebdomadaire.
Pourquoi?
Parce que c’est la manière dont Dieu fonctionne pour emmener des gens dans son royaume. Paul écrit : « Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche? » (Rom 10.14).
En termes simples, si personne ne prêche, personne n’entend la bonne nouvelle. En tant que ministres de l’évangile auprès de ces jeunes, il est de notre devoir de leur prêcher. Nous devons prendre la parole écrite, l’exposer, et la proclamer. Ce n’est que lorsque nous prêchons la parole écrite que les gens voient la Parole vivante, Jésus-Christ.
Donc, si vous ne prêchez pas actuellement à partir des Écritures, laissez-moi vous encourager à le faire. Élaborez une série de sermons, prenez quelques commentaires bibliques, et commencez à prêcher aux jeunes de votre église. Je n’ai aucun doute que le Saint-Esprit l’utilisera pour transformer les cœurs. « Prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. » (2 Tim 4.2).
2. Instruisez-les dans les bases de la foi chrétienne
L’annulation de plusieurs activités jeunesse les a conduits vers des moyens d’interaction plus insulaires. Les médias sociaux — qui étaient déjà une force puissante parmi les jeunes — sont encore plus puissants maintenant que le confinement nous a laissés avec peu d’autres choses à faire. Si, en tant que pasteurs, nous pensons que cela n’aura pas d’effet néfaste sur leur vie spirituelle, nous sommes simplement naïfs.
La triste réalité est que tout ce temps sur TikTok, Instagram, YouTube, et Facebook les forme à l’image de la culture populaire. Cela les catéchise dans les valeurs de l’hédonisme et du plaisir, ce qui, sans surprise, n’est pas chrétien.
Cela leur donne une lentille avec laquelle ils voient le monde et interprètent la vie. Cela façonne leurs décisions et leur donne une vision du monde. Une vision du monde remplie de danses vides de sens et de « streamers Twitch ». Une vision du monde remplie de perversions gratuites. Une vision du monde pleine de vanité, vanité, vanité. C’est pourquoi nous avons la responsabilité de combattre cette formation du monde.
La façon dont nous le faisons est à travers notre propre stratégie de catéchèse. Le mot catéchisme signifie simplement « enseigner », mais j’utilise ici le terme plus libéralement qu’il n’a été utilisé à travers l’histoire. Habituellement, lorsque nous pensons au catéchisme, nous imaginons une sorte de processus de mémorisation des enseignements chrétiens de base. Bien que ce soit une bonne chose, je pense que nous pouvons l’élargir pour inclure davantage que la mémorisation. Le but du processus de catéchisme est d’aider quelqu’un à se forger une vision du monde chrétienne à travers l’enseignement.
Il s’agit d’une tentative de passer systématiquement en revue les principes de base pour que, lorsqu’une personne aborde un sujet donné dans le monde, elle l’interprète à travers la lentille d’un enseignement biblique solide, et non pas avec la lentille de la culture populaire. Pour ce faire, un groupe jeunesse pourrait faire un survol d’un texte de théologie systématique du genre de Concise Theology de J. I. Packer [peut-être Théologie visuelle par Tim Challies et Josh Byers]. Vous pourriez utiliser un catéchisme historique et une confession de foi telle que les catéchismes de Westminster ou d’Heidelberg. Ou encore, vous pourriez trouver un catéchisme plus contemporain comme Le Nouveau Catéchisme pour la Cité.
À Christ City, l’église dans laquelle je sers, nous avons mis à jour le langage du Catéchisme de Westminster, et nous l’utilisons pour enseigner de manière hebdomadaire. Nous demandons aux élèves de mémoriser la question et la réponse, non seulement pour le connaître par cœur, mais pour que chaque sujet que nous couvrons vienne se loger dans leurs esprits. Ensuite, nous enseignons sur le sujet à travers le dialogue, en terminant notre temps par la prière. Nous avons même retravaillé ce catéchisme mis à jour pour en faire un outil de culte personnel qui est en cours de publication.
Évidemment, ce n’est pas la seule manière de catéchiser les jeunes, mais c’est un moyen qui vaut la peine d’essayer – et cela vaut absolument la peine d’essayer. Qui sait, peut-être qu’un réveil du catéchisme changera radicalement le panorama spirituel de notre nation.
3. Adaptez-vous
Le coronavirus nous a continuellement poussés à modifier les restrictions de diverses manières partout au Canada. Ce qui signifie que maintenant, plus que jamais, il est si important de faire preuve d’adaptabilité. Bien que les technologies comme Zoom ne sont pas optimales pour ce que nous faisons, soyez prêts à vous adapter. Utilisez-les quand vous en avez besoin.
Au fur et à mesure que les restrictions sont levées et que vous pouvez trouver des moyens de vous rencontrer en personne, adaptez-vous et commencez à vous rencontrer. Si vous ne pouvez pas vous réunir en grands groupes, vous pouvez peut-être commencer à rencontrer des étudiants en allant marcher dans votre quartier. Cette saison a rendu difficile à maintenir, semaine après semaine, la routine régulière à laquelle nous sommes si habitués. Alors, soyez prêts à vous adapter aux situations et aux besoins changeants de votre troupeau. Non seulement cela vous permet de continuer à faire le ministère, mais montre aussi à vos jeunes que vous vous souciez suffisamment d’eux pour changer votre routine de ministère afin de répondre à leurs besoins.
Voici mes trois suggestions pour prendre soin du troupeau durant cette saison : prêchez la Bible, catéchisez-les, et soyez prêts à vous adapter. Il n’en tient qu’à vous de décider si vous allez appliquer ces suggestions et ces idées. Tout de même, peu importe ce que vous faites, permettez-moi de vous encourager à continuer de courir la course et à combattre le bon combat parmi les jeunes gens du Canada. « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur. « (1 Cor 15.58).
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Matthew Crocker (MDiv, Regent College) vit à Vancouver, en Colombie-Britannique, où il occupe le poste de directeur des ministères de la jeunesse pour Christ City Church.