Il y a plus d’un an, nous avons emménagé dans une maison en périphérie de Toronto. La plupart des jours de presque toutes les saisons de l’année, l’arrière de notre maison, qui fait face au sud, est inondé de lumière.
Après avoir déménagé, j’ai acheté des plantes d’intérieur, dont un bananier, que j’ai placé dans cette pièce exposée au sud. Pour être clair, je n’ai pas vraiment le pousse vert. Je vais arroser (lorsque je ne l’oublierai pas), mais il y a de fortes chances que je vais ignorer les instructions telles que : « fertiliser pendant la haute saison de croissance » ou « essuyer occasionnellement la poussière accumulée sur les feuilles avec un linge humide ». Cela me semble bien trop de travail.
Lorsque je vous parle de l’immense monstre à grands bras qu’est devenu ce bananier, vous comprendrez qu’il ne témoigne en rien de mes capacités à faire pousser des plantes – et tout des conditions de la pièce.
Malgré les directives étranges occasionnelles, la croissance des plantes d’intérieur n’a rien de magique. Les plantes ont besoin d’eau, et elles ont besoin d’une fenêtre.
Croître dans la foi est tout aussi simple. Il n’y a pas de magie, ou même d’instruction compliquée. Il suffit plutôt de créer les conditions pour cultiver une réponse régulière à l’amour de Dieu. Comme nous le voyons dans la parabole du semeur et des semences enseigné par Jésus en Matthieu 13:1-17, certaines semences n’ont aucune chance de survivre : elles sont trop rapidement menacées; elles tombent le long d’un chemin rocailleux et peu profond; elles sont étouffées par les épines. Par contre, les semences qui tombent dans la bonne terre deviennent gigantesques.
Et à chaque fois, c’est l’œuvre de la grâce.
La fenêtre : Les conditions pour croître dans la foi
Il est plus facile de concevoir la vie du croyant comme une liste de choses à faire ou à ne pas faire. Nous nous inquiétons – avec raison – des tentations du légalisme, qui ferait de la foi une question de performance plutôt que de l’œuvre parfait de Christ en notre faveur. Néanmoins, la croissance spirituelle n’est pas accidentelle. Comme l’a écrit le regretté A.W. Tozer, les saints sont ceux qui cultivent « l’habitude de la réponse spirituelle ».
Mais avant d’offrir des conseils sur l’habitude spirituelle essentielle de la lecture régulière de la Bible, je reconnais que mes conseils n’auraient pas beaucoup d’importance si le reste de votre vie est saturée de bruit et d’activité. Je pourrais vous donner des moyens d’arroser votre foi, mais c’est à vous de décider si vous êtes plantés près de la bonne fenêtre.
Avant d’être tenté d’entasser la foi dans votre vie déjà débordée, vous pourriez d’abord penser à l’espace dont vous avez besoin pour celle-ci. Pour se tourner vers Dieu, il semble toujours nécessaire de se détourner d’autres choses.
La vie moderne est plus compliquée et occupée qu’elle ne l’a jamais été. Malgré notre optimisme que la technologie simplifiera nos vies, elle ne fait que l’encombrer davantage. Il y a plus à lire, plus à regarder, plus à écouter, plus à répondre. Ces conditions ne sont pas bonnes pour la croissance de la foi.
Il y a une histoire merveilleuse dans la Bible au sujet de la rencontre de Dieu avec le prophète Élie, non pas dans un grand vent, ni dans un tremblement de terre, ni dans un feu, mais dans un « murmure doux et léger » (1 Roi 19:12). Dans cette histoire, Dieu n’a pas parlé par-dessus le bruit. Il a plutôt baissé le ton – et Élie a dû s’approcher pour écouter.
En cheminant dans la foi, nous devons demander l’aide de Dieu pour créer les conditions d’attention qui nous permettent de grandir. Cela ne veut pas dire que nos vies doivent être comme celle des moines, et que nous ne pouvons pas nous porter attention à Dieu à travers une saison chargée et sans sommeil, comme lorsque nous élevons de jeunes enfants, mais cela signifie que chacun de nous doit lutter activement contre les distractions, et délibérément rechercher des temps réguliers où nous nous approchons et écoutons Dieu intentionnellement.
L’eau : la lecture régulière de la Bible comme habitude principale pour croître dans la foi
Maintenant que nous avons considéré les conditions pour croître dans la foi, qu’en est-il des habitudes? Pour être clair, il est difficile d’en souligner une seule, surtout que la vie chrétienne est une entreprise corporative, et non un parcours en solitaire. Mais pour l’instant, permettez-moi simplement de dire ceci : dans la vie chrétienne, il n’y a pas de croissance s’il n’y a pas de lecture régulière de la Bible.
Lorsque je suis devenue chrétienne entre ma 10e et ma 11e année, j’ai été exhortée à adopter de bonnes habitudes spirituelles, dont l’habitude de la lecture quotidienne de la Bible, pour soutenir ma nouvelle foi.
J’ai découvert qu’en lisant la Bible, je grandis dans ma compréhension de qui Dieu est, de qui je suis, et d’où je me situe dans son histoire. Je suis appelée à sortir de mon égocentrisme, pour revenir à une bonne compréhension de ce que signifie appartenir à Dieu et participer à sa mission. La Bible est une source infinie de bonnes nouvelles : que Dieu nous a tant aimé, vous, moi et le monde, à travers son fils, Jésus.
Si la foi est une langue que j’apprends, je n’apprends à la parler qu’en modelant mes paroles à celles de Dieu.
« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Jésus a cité Deutéronome lorsqu’il a été tenté par Satan au début de son ministère (Matthieu 4:4). Jésus était immergé dans les écritures juives, et il savait quelque chose que vous et moi avons souvent du mal à saisir : Que notre faim la plus profonde et la plus aiguë de la vie n’est pas physique.
Nous avons faim pour les paroles mêmes de Dieu – et sommes affamés sans elles.
La rencontre de Moise avec Dieu au buisson ardent, dans Exode 3:1-6, est une merveilleuse histoire pour illustrer ce que devrait être l’expérience de la lecture biblique. C’est une rencontre vivante et personnelle avec le Dieu vivant et personnel. Alors que Dieu nous parle à travers la Bible, nous apprenons qui il est. La Bible est centrée sur Dieu, et raconte l’histoire de Dieu.
Il y a aussi un miracle qui se produit : en lisant la Bible, il nous arrive d’entendre Dieu s’adresser directement à nous.
Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Canada. La traduction est publiée ici avec permission.
Jen Pollock Michel vit à Toronto avec sa famille. Elle est l'auteure de Surprised by Paradox: The Promise of ‘And’ in an Either-or World (IVP, 2019), Keeping Place: Reflections on the Meaning of Home (IVP, 2017), et Teach Us to Want: Longing, Ambition and the Life of Faith (IVP, 2014). Vous pouvez la suivre sur Twitter.